Nicolas Sarkozy est trop vieux pour pointer au Chômage

Nicolas Sarkozy est trop vieux pour pointer au Chômage

En un an, le chômage des jeunes a augmenté de 32%, soit une progression deux fois plus rapide que pour le reste de la population. Les jeunes diplômés de 2008 ne sont que 38% à avoir trouvé un emploi, contre 60% l’an dernier à la même époque. Année après année, les jeunes se plaignent d’être la génération sacrifiée sur l’autel de la crise. Le président de la République se rend au centre de formation Campus Véolia Environnement à Jouy-le-Moutier pour montrer sa volonté de dynamiser l’emploi des jeunes.

Pour celui dont le désir le plus vif était en 2007 de remettre la valeur travail au centre du débat public, la pilule est amère ! Aujourd’hui, soit 2 ans plus tard, des salariés entrent dans l’illégalité, commettent des actes de violence dans le seul but de pouvoir continuer à travailler. Malgré les résultats insolents affichés par un certain nombre d’entreprises qui bénéficient d’aides publiques, l’activité dans la zone euro devrait se contracter de 4,1% cette année, pour ne repartir que progressivement en 2010, selon les statisticiens de l’OCDE. Angoissant pour ceux qui travaillent, encore plus difficile à envisager pour tous ceux qui sont sur le carreau.

Parmi eux, les jeunes payent un lourd tribut à la conjoncture économique. Une étude récente menée par une association souligne le caractère non linéaire des parcours d’insertion de la majorité des jeunes diplômés qui font souvent des allers-retours entre période d’emploi et période de chômage avant d’accéder à l’emploi stable. À vrai dire, il ne s’agit pas d’un scoop, tant le phénomène est ancien désormais, puisqu’il date des années soixante-dix, suite à la récession qu’a engendrée le choc pétrolier de 1973. C’est d’ailleurs à ce moment même que Nicolas Sarkozy, le bac en poche, entame ses études de droit à Nanterre, sans savoir vraiment ce qu’elles vont lui apporter.

En effet, le parcours professionnel de l’actuel président de la République aurait pu ressembler à celui de beaucoup de jeunes gens de sa génération. Moins doué pour les études que pour la politique, il est inscrit à la section UDR de Neuilly-sur-Seine depuis l’âge de 19 ans, une commune qu’il ne va quitter que pour s’installer au palais de l’Élysée, dans le VIIIème arrondissement de Paris. Hébergement et repas gratuits, aide à la mobilité grâce à un parc automobile et aux agents du ministère de l’Intérieur, voyages d’agrément offerts par un généreux mécène… Une vie de clochard de luxe dont il aurait pu se passer, car s’il n’a pas fait de brillantes études à l’instar de son ancien patron Dominique de Villepin ou de sa rivale Ségolène Royale, Nicolas Sarkozy a toujours su se débrouiller pour mener sa barque de main de maître ! Une leçon de vie pour les apprentis qu’il va visiter vendredi.

Recalé à l’examen final de l’Institut d’Études Politiques de la rue Saint-Guillaume, antichambre de l’École Nationale d’Administration, Nicolas Sarkozy se rabat sur la faculté de droit et prépare le certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA), qu’il obtient en 1981. François Mitterrand vient de prendre le pouvoir à la faveur d’une situation économique très dégradée, avec la promesse de résoudre le problème du chômage. Le million de sans-emploi est dépassé depuis belle lurette ! Avocat, Nicolas Sarkozy ne l’a jamais été pour plaider ; c’est en revanche l’opportunité de rencontrer des gens puissants et fortunés qui ont besoin pour une raison ou une autre d’une solution à un problème juridique.

C’est grâce à son métier autant que parce qu’il habite Neuilly qu’il se fait un carnet d’adresse dont rêverait n’importe quel attaché de presse, et traite notamment avec Vincent Bolloré qui cherche à prendre des parts de marché dans les médias vers la fin des années quatre-vingt. Ses mandats renouvelés d’édile sont pour lui l’autre moyen d’établir son influence. Nicolas Sarkozy a utilisé au cours de sa carrière tous les trucs de ceux qui n’ont pas de situation sociale, et décrits en détail dans l’excellent manuel de promotion sociale de Guy de Maupassant : Bel Ami. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le jeune homme hésitait entre la profession d’avocat et celle de journaliste. Les deux métiers où l’on serre le plus de mains !

Les jeunes d’aujourd’hui pourraient prendre exemple sur le président de la République, dans la mesure où son parcours professionnel est à la fois à l’image de la détresse sociale de la jeunesse française et un exemple des moyens à disposition pour la surmonter. Évidemment, cela implique une certaine dose de cynisme et l’absence de scrupules. Mais pour réussir, il ne vaut mieux pas être un tendre.

 

 


Il est beaucoup trop vieux pour pointer au bureau
De chômage (il a même un fils plein de ressource),
Toujours au premier rang pour puiser à la source
Et se signale à nous teigneux comme un blaireau !

Qu’il n’ait pas cherché d’être un ténor du barreau,
Nous ne saisissons pas et dès lors qu’on débourse
Lui briguait d’approcher des cordons de la bourse,
Sans craindre aussi de mettre autrui sur le carreau.

On nous demande au plus de la mettre en veilleuse
La société n’est plus comme un temps travailleuse,
Mais nous pauvres crétins qu’allons-nous devenir ?

Nous n’étions pas heureux d’avoir ici l’embauche,
Mais nous n’en pouvons plus de voir notre avenir
Clos tandis qu’à présent le monde est une ébauche.