Comment Wells Fargo a tiré de l’Or de la Crise

Comment Wells Fargo a tiré de l'Or de la Crise

Wells Fargo & Co a publié un bénéfice record de 3.05 milliards de dollars au premier trimestre 2009, aidée par l’accélération soudaine des recapitalisations causées par l’effondrement du crédit hypothécaire, et se trouve en passe de passer devant Bank of America en tant que premier pourvoyeur de crédit aux États-Unis.

La banque originaire de San Francisco augmente ainsi ses dépôts et ses parts de marché, alors que ses rivaux tels que Countrywide Financial Corp — un des plus importants établissements de prêt immobilier — et IndyMac Bancorp inc. réduisent leurs risques ou risquent la liquidation. Les résultats de Wells Fargo sont été également le fait de l’acquisition le 31 décembre 2008 de Wachovia Corp. Wells a l’air d’être un des gagnants, exulte Thomas Russo de Gardner & Gardner à Lancaster, Pennsylvanie, l’un des principaux pourvoyeurs d’actions de la banque : les gens ont abandonné IndyMac, Countrywide et les autres canards boîteux locaux et nationaux de Californie. Wells Fargo réalise à présent plus de dépôts. Et elle peut faire les prêts que ses concurrents ne peuvent pas faire !

Le revenu net par action, à l’exclusion du paiement des dividendes en préférentielles, a augmenté de 19% à 2.38 milliards de dollars, contre 2 milliards l’année précédente. Mais le bénéfice par part est tombé à 56 cents de 60 cents parce que Wells Fargo a émis des actions pour acheter Wachovia pour 12.5 milliards de dollars, créant ainsi la 4ème banque des États-Unis en terme de capitalisation. À l’exclusion des exceptionnels, le revenu par action s’élève à 59 cents, soit 4 cents de plus que les prévisions ne l’avaient établi. Le produit net bancaire s’élève à 21.02 milliards de dollars, un résultat supérieur aux 19.91 milliards de dollars anticipés par la banque américaine, en augmentation de 16% si l’on exclut l’impact de l’acquisition de Wachovia.

Les résultats supportent en effet 516 millions de dollars de dépréciations d’actifs. Parmi ses plus grands rivaux, Bank of America, JPMorgan Chase & Co et Citigroup incont également publié des résultats trimestriels meilleurs que prévus, bien que des investisseurs aient vendu à la hausse en procédant à des opérations comptables exceptionnelles. Wells Fargo a fait 101 milliards de prêts immobiliers dans le trimestre, 2 fois plus que dans le 4ème trimestre et dans la plupart des trimestres depuis 2003, car les taux de référence sont tombés en dessous de 5%. La banque a fait 5.000 engagements d’hypothèque en plus dans le trimestre, et a terminé le mois de mars avec 100 milliards de dollars d’hypothèques.

Le volume des prêt a dépassé les 89.3 milliards de dollars de prêts engagés par Bank of America, laquelle a racheté Countrywide en juillet 2008 fragilisée par la crise des subprimes. Les résultats de Wells Fargo sont donc meilleurs que les prévisions du 9 avril de la banque. Ses parts ont monté 32% mercredi. La banque retrouve ainsi le profit après perdu de l’argent dans le le 4ème trimestre, sa première perte en 7 ans. Wells Fargo, dont le plus gros actionnaire est Warren Buffett Berkshire Hathaway inc, a vu le cours de ses actions augmenter de pas moins de 9.3%, mais il a clos à 63 cents, ou 3.3%, à 18.18 dollars après un retard sur la vente des actions bancaires.

En revanche, Morgan Stanley publie sa deuxième perte trimestrielle d’affilée et sabre son dividende, les pertes des investissements immobiliers et une charge de revalorisation de sa propre dette ayant réduit à néant le bénéfice de ses activités de trading. La banque d’investissement a fait état d’une perte nette — applicable aux actions ordinaires — de 578 millions de dollars, soit 57 cents par action, au premier trimestre. Un an auparavant, la banque annonçait un bénéfice net de 1,31 milliard de dollars, soit 1,26 dollar par action, sur le trimestre calendaire comparable.

Wells Fargo a bénéficié de 25 milliards de dollars du Trésor américain, et fait partie des 19 établissements testés dans le but d’estimer leur capacité à résister à une phase de récession importante, et d’éprouver leurs besoins en capital. La banque emploie 272.800 personnes. Pour John Stumpf, président de Wells Fargo, le meilleur moyen de générer du capital est d’en acquérir, selon ses propres termes !

 

 


La crise aurait parfois du bon pour les affaires,
Si les uns sont brisés très vite à court d’argent,
Les meilleurs ont surtout le meilleur entregent
Pour trouver aux premiers des filons aurifères !

Rien ne sert de s’y prendre avec les somnifères
En ces temps mal famés où tout est contingent,
Le sauvetage en cours n’est pas plutôt rageant
Dès qu’on abat les pions tels de vieux conifères.

L’entreprise a beau jeu d’augmenter ses profits
Ses agents durs au mal sont toujours déconfits :
Le pion qu’elle utilise, il faut qu’on le déplace !

Chacun voit un marché sans trouver l’agrément,
Rêvons ici d’un monde où chacun fait sa place
Et sur le dos d’un autre en poussant gentiment !

 

Avec AFP, Reuters et Le Journal de Mickey.