Tribal Zone sort de sa réserve

Tribal Zone sort de sa réserve

Après Ecce Homo et Roots 69, Tribal Zone propulse un troisième album : Homo Homini Lupus. Moment rare, les trois Iroquois havrais sont sortis de leur réserve le temps d’un concert au Cabaret Électric.

Le Mague avait salué en 2007 la sortie de Roots 69. Pas question de rater le lancement de Homo Homini Lupus qui était programmé à l’indispensable Cabaret Electric, au Havre.

Sur scène, François Lebas (Fixed up, Backsliders, Double Shot, Asphalt Tuaregs), Guillaume Macquet (Lycanthrope, Double Shot, Swindle Orchestra, Asphalt Tuaregs), Arnaud Clément (EST, Lycanthrope, Double Shot, Swindle Orchestra) et, pour un titre, Gaël (Lycanthrope). Une guitare, une basse, un didgeridoo à large pavillon et des machines électroniques qui triturent des chants et des sons inuits, sardes, amérindiens, sibériens, pygmées, bulgares, mongols, tibétains, japonais… Underground jusqu’à la moelle et reconnaissant, “Tribal Zone would like to thank all the people in the fucking world for their contribution to realize that fucking real record with no fucking barcode.” C’est dit.

L’attelage ethno-rock plairait au poète beat américain Gary Snyder, lui qui annonçait le retour des tribus dans les années soixante-dix. Avec une belle énergie punk, la polyphonie sauvage de Tribal Zone claque le bec à la cacophonie du monde. Rock around sofia, Funk me dad, Earth & sky, Navigator blues, Straws on the camel’s back… les onze titres dissimulés sous la photo insupportable d’un pied d’esclave enchaîné sont dans la veine des deux précédents albums. Manière d’enfoncer le clou. Manière de tracer de nouveaux chemins en marchant à l’instinct. Nunaksaluk, générique vitaminé de feue-Radio Apple Pie, déjà gravé sur Ecce Homo, boucle avec bonheur Homo Homini Lupus. On ne s’en lasse pas.

Accompagnés par des projections vidéo, les titres explosent comme des barils de poudre. Assailli par la violence du monde, ballotté entre champignons atomiques et dévastations écologiques, le public est étreint par une tension primitive. Une chose est claire : les titres de Tribal Zone ont leur place sur la bande son de l’insurrection qui vient. Quand nous serons débarrassés des manifs traîne-savates, quand nous aurons dans les narines des odeurs de barbecue à la sauce Themroc, quand nous hurlerons notre légitime colère aux portes des fauteurs de guerres, quand nos plus beaux rêves deviendront les pires cauchemars de nos ennemis, l’écho de Tribal Zone viendra caresser nos oreilles de loups affamés.

Tribal Zone, Ecce Homo (2005), Roots 69 (2007), Homo Homini Lupus (2009). Zik & mise en boîte 100% made in « do it yourself ». Contact : tribal-zone[at]hotmail.fr

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