Lellouche à « Ripostes » : c’est çui qui dit qui y est…

Lellouche à « Ripostes » : c'est çui qui dit qui y est…

Au cours de l’émission « Ripostes » de dimanche dernier, Pierre Lellouche, visiblement inspiré par le comportement de notre Guide Suprême au Salon de l’Agriculture 2008 et incapable de maîtriser ses nerfs, s’est laissé aller à des comportements plus dignes d’un beauf de comptoir que d’un député de la République.

Certes, le personnage n’en est pas à son coup d’essai. En 1998, en plein débat sur le PACS, l’intéressé s’est fendu à propos des homosexuels d’un « Il n’y a qu’à les stériliser ». Paroles figurant en toutes lettres dans le compte-rendu de la 3ème séance du 8 novembre 1998 de l’Assemblée Nationale (http://www.assemblee-nationale.fr/11/cri/html/19990072.asp).

Face à Jean-Luc Mélenchon qui expliquait, fermement mais poliment, son opposition au retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, Lellouche, au lieu d’attendre la fin de l’argumentaire de son adversaire, ne cessait de l’interrompre avec des questions oiseuses, évoquant plus un roquet en train de mordiller les mollets qu’un élu de la Nation. Mais ça, on en avait encore l’habitude lors de ce genre d’émission.

Lorsqu’un roquet vous mordille les mollets, il y a de fortes chances que vous finissiez par envoyer valdinguer l’importun d’un coup de latte quelque part. C’est ce que fit Mélenchon, excédé, en lançant : « Vous êtes vraiment aligné sur les points de vue de la CIA ! ».

Lellouche, ce partisan des opérations militaires en Afghanistan et de la guerre « préventive » en Irak (ou plutôt partisan d’envoyer les autres la faire, illustration vivante du principe qu’il n’est de pire va-t-en-guerre que ceux qui ne l’ont pas faite, contrairement à Chirac, qui fut sous-lieutenant en Algérie) s’est alors mis à éructer contre son adversaire, le traitant de « pauvre type » et ajoutant « On serait au XIXème siècle, je vous provoquerais en duel et je vous flinguerais. Malheureusement, je peux pas... ».

Sans doute inspiré par le « Casse-toi pauv’con » (copyright Nicolas Sarkozy), ce triste sire n’a certainement pas le cran du député gaulliste du Val d’Oise René Ribière qui, en 1967, affronta réellement Gaston Defferre dans un duel à l’épée, après avoir été traité « d’abruti » par le Marseillais. Duel jusqu’au premier sang, mais Defferre, visiblement plus habile bretteur, toucha son adversaire à deux reprises. Eh oui, en plus, c’est ça l’emmerdant avec les duels, on risque de tomber sur plus fort que soi…

Ce stalinien à l’envers est malheureusement représentatif d’une certaine caste d’aboyeurs suffisante et arrogante, convaincue de détenir LA vérité et ne supportant pas la moindre contradiction, même si les événements font s’écrouler comme des châteaux de cartes des pans entiers de leur idéologie. Et juste bons à balancer des « pauvre type ! » à leurs contradicteurs.

« L’invective ne déshonore que celui qui la profère ». Mais ce serait faire trop d’honneur à cet individu que de citer Confucius à son sujet. On se contentera donc d’un plus simpliste « C’est çui qui dit qui y est ! »