La folie de Colombine a frappé à Binghamton

La folie de Colombine a frappé à Binghamton

C’est tard dans la soirée de vendredi que l’on a fait le bilan de la tuerie qui s’est produite à Binghamton, dans l’État de New-York : 14 décès et 26 blessés. Le tueur, qui s’est introduit dans un centre d’assistance aux migrants, a fait feu sur les gens qui s’y trouvaient, pour prendre ensuite une quarantaine de personnes en otage.

Selon l’Associated Press, le responsable du massacre de Binghamton portait sur lui une pièce d’identité au nom de Jiverly Voong. Âgé de 42 ans, le tueur vivait à Johnson City, dans l’État de New-York. Il avait perdu son emploi chez IBM récemment, selon un politicien local. L’homme a ouvert le feu sur une classe d’immigrants qui assistaient à un cours sur la citoyenneté. Selon une source policière, le nom de Voong était un alias dont l’homme s’était déjà servi dans le passé.

Policiers lourdement armés, pompiers et secouristes ont rapidement pris position autour du bâtiment, situé dans le centre-ville. Une foule s’est rassemblée à l’extérieur du cordon de sécurité, alors que les victimes étaient évacuées, accompagnées de petits groupes d’otages. Plusieurs organes de la presse locale indiquent alors que le tireur est de type asiatique et que les forces de l’ordre ont fait appel à un interprète vietnamien. Une quarantaine personnes au plus se trouvaient dans le bâtiment lorsque l’homme y a ouvert le feu, selon la chaîne de télévision WBNG. Plusieurs ont trouvé refuge dans le sous-sol et une douzaine se sont barricadés dans les toilettes, a-t-elle précisé. Dans le bâtiment en question, l’American Civic Association dispense entre autres des cours d’anglais aux immigrés candidats à la naturalisation.

Pendant les événements, qui se sont déroulés dans une grande confusion des heures durant, des gens se cachaient dans les toilettes, d’autres sous les tables, dans tous les coins possibles pour se mettre à l’abri, rapporte un site Internet d’informations local. La police, assistée par des hommes des Special Weapons and Tactics (SWAT), a commencé par encercler le bâtiment, situé dans une zone résidentielle et commerciale à proximité de la rue principale de cette cité de 50.000 habitants. Tout le quartier a été bouclé. C’est une employée de l’association qui a formé le 911, le numéro d’appel d’urgence, pour alerter les forces de l’ordre, et leur a signalé qu’elle était elle-même touchée par un tir. La police a finalement pu sauver 37 personnes, dont 26 blessés. 4 personnes sont jugées alors dans un état critique.

C’est un drame de l’usage et de la détention excessifs d’armes à feu qui bouleverse à nouveau l’Amérique. Le mois dernier, un forcené a tué 10 personnes dans l’Alabama avant de se suicider. Le 24 décembre, un homme déguisé en père Noël, qui a également mis fin à ses jours, a fait 9 morts à Covina, dans la banlieue de Los Angeles. En avril 2007, sur le campus de l’université Virginia Tech, 32 personnes avaient trouvé la mort dans l’équipée sanglante d’un étudiant. Nous allons devoir trouver un moyen d’empêcher cette violence insensée, a réagi le vice-président des États-Unis Joe Biden, soulignant que les victimes suivaient une formation en vue de l’examen pour obtenir la nationalité américaine.

En 2002, Michael Moore avait dénoncé le problème des armes à feu dans un film documentaire retraçant la tuerie qui s’est déroulée dans un établissement d’enseignement secondaire à Colombine en 1999. Il a obtenu pour cela le prix du 55ème anniversaire au Festival de Cannes, créant aux États-Unis et dans le monde entier une énorme controverse. Rappelons que la détention et l’usage des armes à feu en cas de légitime défense est protégé par le 2nd amendement de la Constitution des États-Unis, mais que l’actuel président, Barack Obama est très réservé sur ce sujet.