CHEZ FRANCISQUE : l’actualité se lit dans le ballon de rouge !

CHEZ FRANCISQUE : l'actualité se lit dans le ballon de rouge !

Ils sont toujours accoudés au zinc, ils sont à moitié fachos, parfois gauchos, ou carrément révolutionnaires, leur avis, ils le signent à la pointe du ballon rouge , ou du jaune, ou de pinte.
Ils sont dans le meilleur endroit le plus convoité par les nez rouges : Chez Francisque. Troisième volet d’une année écoulée par litre dans le sang, sans aucun contrôle de la police. Le comptoir, ce n’est pas le volant !

Patron ! Un p’tit rouge ! Les petits coudes au grand levé sont toujours attaché au zinc pour commenter du petit fait divers à l’évènement médiatique qui va bouleverser la pensée de l’homme une fois le nez bien rouge, et râpé par le bord du verre.
Des insultes caractère petit beaujolais, piquette de comptoir, le coude se lève pour s’exprimer , et n’hésite pas à balancer les solutions les plus radicales : torgnole, mandale, éducation à la Villageoise, une bière, et surtout penser à revenir et à compter les heures, y compris en cas de décalage horaire au cours de l’année.
L’europe, les élections aux USA, Mai 68, la religion, le pouvoir d’achat font parti des préoccupations des accoudés de chez Francisque. Et les commentaires y vont de bon train, avec un grand cynisme, entre humour noir et caricature, le bon mot dans le bon sens, et plus encore.
Ils ont le langage et le vocabulaire populaire, le parler vrai, sans langue de bois, tout ce qu’on ose dire après quelques ballons est une pensée vrai.

Lindingre en aura fréquenté quelques zincs pour retranscrire les propos tenus dans ce troisième volet de « Chez Francisque », les dialogues sont bien encrés sur les divers bords de l’électorat sans étiquettes, sans trop forcer sur les mots, où il emploi avec caricature et cynisme le vocabulaire des extrêmes (du comptoir) de gauche à droite, pour interpeler ou pour choquer, pour provoquer, avec l’esprit d’en rire, en aucun cas de ressembler aux propos du porte parole et député Frédéric Lefèvre.

Pour bien faire monter le nez au rouge, bien texturé, bien aquarellé, le dessin de Manu Larcenet s’affirme au fil des tomes, et dans ce troisième, il affirme et ajuste son graphisme, inspiré par un Reiser, voir aussi un Vuillemin, le trait fin, et la couleur aquarelle qui se dépose juste sur le papier, avec en plus d’un coup de pinceau, celui du passage d’un chiffon, de papier un peu plus mouillé, et parfois même l’encrage repasse par dessus, pour marquer plus la caricature, entre autre celle du nez et les regards bien enfoncés et cernés par le nombres d’heures passés accoudé au zinc.

Le texte et le dessin s’allient comme un bonne piquette et un pastis , avec son lot de cacahuètes pour traiter l’actualité, comme si on ouvrait après la une d’un journal de presse écrite.

Ce troisième volet (édité chez Dargaud – les deux précédent sont encore disponibles chez Fluide Glacial) est un objet, disons le, de luxe, comme un collector, un objet artistique aboutti, avec la couverture en carton-grain, et les pages comme du papier canson, lisse et grainé à la fois, pour laisser ressortir le travail du dessin de Manu Larcenet. Petit bémol toutefois sur les titres qui accompagnent les dessins, dont on pourrait se passer parfois, et ne suivent pas tellement la même ambiance que les gags de Lindingre et Larcenet. Toutefois, c’est quand même un objet à possédé dans sa bibliothèque, si toutefois celle-ci a un minibar, voir si vous avez un comptoir, ça ira que mieux pour y présenter et lire cet album d’actualité traité au vinicole ! Avec Larcenet et Lindingre, chez Francisque, c’est le retour de l’Happy Hour !
Boire ou lire, là vous pouvez faire les deux !

À voir :
Le blog de Lindingre,
Le blog de Manu Larcenet.

CHEZ FRANCISQUE (tome 3) : Une Année vue du Zinc - Lindingre (textes) & Larcenet (dessin) / Dargaud.