Radio France Internationale condamnée pour le licenciement d’Alain Ménargues

Radio France Internationale condamnée pour le licenciement d'Alain Ménargues

La cour d’appel de Paris vient de condamner RFI à verser 200.000 euros d’indemnités au journaliste Alain Ménargues, licencié en 2004 parce qu’il avait osé dénoncer le caractère raciste d’Israël.

Souvenez-vous, cela avait un peu remué le PAF, certains y étaient allés une fois encore de leur discours idiot sur l’antisémitisme qui revenait, sur des propos inadmissibles, c’est vrai, Israël n’est que la "première démocratie" du Proche-Orient, ô jamais un pays raciste et xénophobe, enfin non voyons restons sérieux ...
Hé bien, le Tribunal a décidé que dire sur le plateau de LCI que Israël est un état raciste ne permet pas à RFI de licencier aussitôt le porteur d’une telle vérité ; même si toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire ...
A tel point que l’article ici publié en son temps avait fait réagir les internautes qui se sont alors confondus dans leur mauvaise foi pour certains courtisans de l’état hébreu ...

Mais que reproche-t-on, finalement, à Ménargues ?
Avoir rendu compte, de longue date, des crimes de l’armée israélienne au Proche-Orient, que ce soit dans ses reportages ou dans ses livres. Alain Ménargues connaît bien la région, pour avoir été notamment correspondant de Radio-France à Beyrouth pendant de nombreuses années.

Alain Ménargues a ainsi révélé, dans son livre Les secrets de la guerre du Liban, comment, lors du massacre des Palestiniens à Sabra et Chatila en 1982 à Beyrouth, l’armée israélienne ne s’était pas contentée de fournir un soutien logistique à ses supplétifs des milices phalangistes (fascistes) libanaises, mais qu’elle avait aussi participé, directement, aux exécutions sommaires de civils palestiniens désarmés.
Dans un autre livre, Le Mur de Sharon, paru en 2004 (avant d’être oublié), Ménargues explique, entre autres, comment l’idéologie sioniste fondatrice de l’Etat d’Israël conduit inexorablement à une politique d’exclusion des populations non juives ; et y dénonce les lois raciales juives, calquées sur les lois raciales nazies, décret sioniste publié par Jabotinsky. Lequel avait un secrétaire particulier qui n’était autre que le père de Bibi, le futur premier ministre israélien qui fait alliance avec les xénophobes de l’extrême droite qui ne pensent qu’à génocider les Palestiniens ...

Il fut alors accusé d’antisémitisme, une manière bien rapide et facile pour jeter l’anathème et faire condamner celui qui ose trahir l’omerta ; tout comme il en fut de même récemment pour Richard Labévière qui doit donc se frotter les mains en pensant au pactole qu’il va toucher d’ici quelques temps, une fois, lui aussi, son procès gagné !
Ainsi donc les éliminations ou mises à l’écart des émissions ou éléments suspects qui se sont succédées à RFI depuis que dame Ockrent officie au nom de l’Etat seront désormais sujets à débat devant les tribunaux. Et l’Etat sera donc désavoué, une fois de plus ...

Car cinq ans après les faits, après avoir perdu en première instance devant les Prud’hommes, pour ce licenciement abusif, c’est la Cour d’appel de Paris qui vient d’inverser le jugement de première instance, et nous ne pouvons que nous en féliciter.
D’autant que l’omerta continue : quel journal digne de ce nom en a parlé ?!

La maison RFI doit donc payer à Alain Ménargues, outre ses indemnités conventionnelles de licenciement - qui dépassent un mois de salaire par année de présence chez les journalistes professionnels -, une somme de 200.000 euros de dommages et intérêts.
Depuis le Caire où il réside actuellement, nul doute qu’Alain Ménargues, que l’on salue et encourage dans la rédaction de son prochain livre, doit savourer cette juste réparation ...