OTAN en emporte le vent…

OTAN en emporte le vent…

Le général de Gaulle avait déjà eu de nombreuses occasions de se retourner dans sa tombe face aux turpitudes et aux frasques de notre Guide Suprême. Mais ces dernières semaines, nul doute que le Général fasse de véritables loopings dans son caveau devant l’imminence du retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, qui pourrait être annoncé lors du sommet de l’Alliance atlantique en avril.

À de nombreuses reprises, Nostre Roy nous a ridiculisés sur la scène internationale, par exemple avec son apparition au G8 abondamment disséquée par les biturologues, ou encore avec l’étalage de sa vie privée bling-bling et sa romance à l’eau de rose qui lui a valu le surnom de « Kevin the teenager » dans les colonnes du « Daily Telegraph ». Et aussi par son arrogance vis-à-vis de nos partenaires européens, tout en faisant la carpette devant les despotes chinois et le pire président qu’aient eu les États-Unis jusqu’à ce début d’année. En recevant avec faste des potentats comme Kadhafi ou Bachar El-Assad.

Même le président russe Medvedev s’est gaussé au cours d’une conférence de presse du penchant pour la parlote et l’émotion de notre Splendeur. Sans parler du « casse-toi pôv’con » dont l’anniversaire va être célébré ce mois-ci, et qui a fait en quelques heures le tour de la Terre jusqu’aux colonnes du « New Zealand Herald »…

Mais tout ceci n’était que lié à la bouffonnerie du personnage, et il nous restait l’espoir qu’un jour revienne au pouvoir un Président digne de ce nom pour que ces humiliations ne soient plus que de mauvais souvenirs.

Mais rien de tel avec ce retour de notre pays dans le commandement intégré de l’OTAN, qui sonnera de manière irréversible le glas d’une certaine conception du rôle de la France sur la scène internationale, inaugurée en 1966 par De Gaulle qui refusait « l’hégémonie » américaine sur l’OTAN. Car il est à craindre que le De Gaulle qui sera capable de prendre la décision de quitter à nouveau l’Alliance ne soit pas encore né… Il faudra de sacrées « cojones » pour prendre une telle décision…

Jamais un pays ne s’est grandi en se mettant en position de vassal d’un autre. C’est bien au contraire en refusant de suivre l’Amérique lorsqu’elle se fourvoyait que le prestige de notre nation grandissait. Même ceux qui ne portaient pas Chirac dans leur cœur lui sont reconnaissants d’avoir dit « merde » à Bush en refusant de le suivre dans sa désastreuse aventure irakienne.

Non seulement notre nation court le risque de se devoir s’engluer davantage dans une guerre qui n’est pas la notre en Afghanistan, en sacrifiant nos soldats pour rien, et d’une manière plus générale d’avoir son image amalgamée avec son suzerain américain. S’il existe un espoir qu’Obama parvienne à réconcilier l’Amérique avec le reste de la planète, qui peut dire ce qu’il en sera dans vingt ans ?

Mais tout ceci ne compte pas pour le petit garçon de Neuilly, tout émoustillé à la perspective que l’oncle Sam lui donnera — peut-être — une étoile de shérif adjoint de la planète. Son dernier caprice : vouloir à tout pris être assis à côté du secrétaire général de l’OTAN lors du prochain sommet de cette organisation, au mépris des protocoles en vigueur, montre bien qu’il n’aspire à de nouveaux hochets de maître du monde, après avoir perdu celui de la présidence de l’Europe.

Voilà à quoi tient l’indépendance de la politique étrangère de la France…