Pour la première fois dans l’histoire moderne, l’accession à la magistrature suprême d’un nouveau dirigeant américain ne se traduit pas par un regain de tension entre Pékin et Washington. Les relations commerciales entre la Chine et les États-Unis prennent apparemment le pas sur les considérations strictement politiques, tant l’interdépendance est devenue forte entre les marchés des deux pays à l’échelle d’un sous-continent.

Mais les relations sino-américaines n’en sont pas moins affectées par la crise économique et financière, qui touche beaucoup plus profondément les États-Unis que la Chine communiste, qui conserve un système financier relativement stable et un marché intérieur de la consommation qui ne demande qu’à se développer. Autant dire que la crise bancaire, qui bat son plein avec les rumeurs de nationalisation du géant Bank of America, affecte l’investissement industriel de l’empire du milieu, et le souhait de privilégier désormais le marché américain renforce les craintes des dirigeants communistes de se voir exclus de la reprise économique.

La secrétaire d’État Hillary Clinton a débuté vendredi la dernière étape de sa tournée asiatique en Chine, où elle entend que la question sensible des droits de l’Homme n’occulte pas les discussions sur la crise économique mondiale ou le changement climatique. Samedi, la journée sera particulièrement chargée, puisqu’elle doit rencontrer le président Hu Jintao, le Premier ministre Wen Jiabao et son homologue Yang Jiechi : les administrations successives et les gouvernements chinois ont été agités par cette question et il faut que l’on continue à faire pression, a dit le chef de la diplomatie américaine en quittant Séoul pour Pékin.

Pékin est la quatrième et dernière étape de la tournée asiatique de Mme Clinton, après la Corée du Sud, l’Indonésie et le Japon, et son premier déplacement à l’étranger en tant que membre de l’administration de Barack Obama. Cela ne doit pas interférer avec la crise économique mondiale, le changement climatique et la sécurité, a-t-elle bien précisé.

Encore échaudés par les scandales de produits chinois défectueux achetés par les consommateurs américains, les industriels chinois se livrent ainsi à une propagande de dénigrement effrénée, dans le but de mettre à mal les entreprises américaines installées sur le sol chinois. Ainsi, McDonald’s Corp, la plus grande chaîne de restauration rapide au monde, demeure optimiste sur ses perspectives commerciales en Chine et prévoit d’ouvrir environ 500 restaurants dans les 3 années à venir. Beaucoup de nos nouvelles initiatives, comme la livraison 24 h sur 24, des réductions sur les repas, les petits déjeuners, ont fait en sorte que notre chiffre d’affaires a largement dépassé les estimations pendant cette période, a déclaré Brian Durkin, vice-président du développement de la chaîne en Chine en marge d’un forum industriel. En 2008, McDonald’s a ouvert 146 restaurants en Chine, qui est l’un des marchés les plus dynamiques pour la compagnie, en augmentant ainsi le nombre de ses restaurants à 2012 à la fin de l’année, alors qu’il en compte 30.000 dans le monde entier.

Mais tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Le géant des boissons gazeuses Coca-Cola, qui se félicitait au lendemain des Jeux Olympiques des perspectives offertes par le marché chinois, où les consommateurs se révèlent avides des modes de vie consuméristes, est à l’heure actuelle visé par des poursuites judiciaires. Une plainte a été déposée contre le partenaire chinois de Coca-Cola par un consommateur. En effet, la société n’a pas indiqué de façon explicite la quantité de caféine contenue dans la boisson, et n’a pas non plus averti suffisamment les consommateurs des risques pour leur alimentation.

Tout avait bien commencé : le soir où Pékin a réussi dans sa candidature à l’organisation des Jeux olympiques 2008, la firme lançait une gamme de produits commémoratifs. Quelque 720.000 canettes couleur or ont été vendues très rapidement. Aujourd’hui, le prix de ces canettes est monté à 143 dollars sur le marché des collections, selon Zhai Mei, directrice générale du département de la communication et des affaires publiques de Coca-Cola.

Au sujet du secret entretenu autour du taux de caféine des canettes de Coca-Cola, Zhai Mei explique : nos produits sont conformes aux lois et réglementations chinoises sur les additifs alimentaires. Une précision sur le caféine n’est pas exigée par le gouvernement. Donc il n’y a aucune violation de la loi dans notre activité. Aujourd’hui, les lois chinoises n’exigent pas l’indication exacte sur les emballages du taux de caféine contenu dans les boissons. Cependant, une disposition en matière alimentaire stipule que chaque kilogramme de boisson ne peut contenir plus de 150 milligrammes de caféine. Le procès a été accepté par une juridiction de la ville de Hangzhou et l’enquête suit son cours.

Déjà en décembre, l’entreprise avait été l’objet d’une sévère mise en garde de la part de 7 étudiants qui ont pondu un rapport critique au sujet des conditions de travail des salariés de l’entreprise productrice du soda mondialement connu : ses employés sont obligés d’effectuer des tâches très dangereuses, dures et fatigantes, forcés de travailler plus d’heures, en échange des plus bas salaires, avec souvent des arriérés et des retenues sur leur paye, mentionne cette étude de 28 pages, publiée à Pékin le 8 décembre 2008. Ses auteurs ont recueilli les informations entre juillet et août 2008, en travaillant dans les usines de mise en bouteille à Guangzhou, Dongguan et Huizhou dans la province du Guangdong, ainsi qu’auprès des fournisseurs de l’entreprise à Shanghai et Hangzhou dans la province du Zhejiang.