Tout cela prouve bien que la Guadeloupe est toujours colonisée puisqu’on va répondre à sa violence par la nôtre. On a déjà oublié la Nouvelle Calédonie et le massacre d’Ouvéa. Va-t-on encore massacrer nos frères d’outre-mer, vont-ils prendre des Gendarmes en otage faute de prendre le Chef de l’Etat et son poltron de Ministre de l’Outre-Mer, va-t-on envoyer l’Escadron Parachutiste du nouveau GIGN ou la Légion ?

Quel bordel et combien d’argent dépensé en hommes, en armes et en avions pour faire taire cette rébellion. Ne pourrait-on pas calmer le jeu autrement que dans un prévisible bain de sang et de fumées opaques de grenades lacrymogènes instantanées à effet de souffle.

Là-bas, ce sont les descendants des colons blancs qui possèdent plus de la moitié de l’agriculture et plus d’un tiers des réseaux d’alimentation. Ils affichent leur toute puissance devant un peuple affamé ou au chômage pour environ un quart de la population de l’Île.

L’esclavage continue sous une forme indirecte et beaucoup plus vicieuse, voire sournoise. Ce nouveau pouvoir de l’homme sur l’homme s’exerce contre les gens qu’on nous montre libres, mais qui ne le sont pas parce qu’ils n’ont pas assez de ressources pour l’être et sont devenus dépendants du pouvoir.

La Guadeloupe, la Martinique, la Réunion, la Guyane et la Corse souffrent de cette emprise colonialiste étouffante et déguisée. Les anciens ont pu tolérer ce que les jeunes d’aujourd’hui n’accepterons plus, même s’il faut mourir pour cela. Ils ne seront pas nos nouveaux esclaves, même s’ils doivent traîner encore longtemps le boulet de la révolte vers cette autonomie qui les ferait redevenir des hommes à part entière. L’Etat fait mine de ne pas les entendre, minimise les évènements en pensant que cela va se calmer. Il préfère envoyer des militaires se faire tuer, plutôt que de prendre le problème à bras le corps. Quand le peuple à faim, il réclame de la nourriture parfois un peu durement… et c’est bien légitime, face à tous ces gros porcs qui s’engraissent sur son dos. La vie là-bas n’est pas une vie de touriste, en mal de dépaysement. Être pauvre au soleil n’est pas plus enviable que de l’être sous la pluie. Aucun humain ne peut s’épanouir dans la misère et remercier le Gouvernement Français pour ce lâche abandon.

Quel est l’avenir des D.O.M. dans ce contexte ? Arrêtez de profiter de ces pauvres gens qui en ont marre de subir en étant prisonniers de leurs îles… n’ayant aucun argent pour se payer le voyage qui leur permettrait, peut-être, d’aller trouver du travail ailleurs. Ils sont attachés à leurs terres, alors aidons-les à vivre décemment dessus ou abandonnons notre prétendue protection qui les rend esclave de nous un peu plus chaque jour.

Ce qui se passe chez eux aujourd’hui, se passera sûrement chez nous demain !