La crise économique est une invention et une absurdité

La crise économique est une invention et une absurdité

Depuis 6 mois, les médias font des gros titres sur une prétendue crise économique alors que de nombreux indicateurs sont au vert. Pourquoi ? Il y a visiblement chez eux un goût maladif pour les catastrophes, une inévitable propension à inoculer le virus de la peur au public… Alors que les revenus des ménages affichent une telle forme que Nicolas Sarkozy envisage de supprimer une tranche d’imposition.

Les Français ont appris jeudi l’excellente prestation de Total, avec un chiffre d’affaires et des bénéfices en hausse : c’est le plus gros profit jamais réalisé par une entreprise française. Le groupe pétrolier Total a annoncé avoir réalisé un bénéfice de 13,9 milliards d’euros en 2008. Le bénéfice net ajusté du groupe a ainsi progressé de 14% sur l’année, et ce malgré un tassement de son activité au 4ème trimestre. Le chiffre d’affaires, lui, s’est établi à 179,98 milliards d’euros, en hausse de 13% par rapport à 2007.

Il est vrai que Total a toutefois souffert du repli des prix du pétrole au 4ème trimestre, lesquels ont largement profité en cours d’année au géant pétrolier. Ces derniers se sont en effet établis à 97 dollars le baril en moyenne sur l’année 2008, soit un chiffre supérieur de 25 dollars à celui de l’année 2007. Les prix du brut avaient atteint, en juillet 2008, 147 dollars le baril, avant de redescendre à 55 dollars en moyenne au 4ème trimestre. Total a ainsi enregistré un recul de 8% de ses profits sur la période à 2,9 milliards d’euros, un niveau toutefois supérieur aux attentes des analystes.

Les performances des entreprises françaises en 2008, n’en déplaise aux Cassandre, ont des conséquences très favorables pour le marché de l’emploi. Ainsi, l’économiste Jacques Marseille explique-t-il très sérieusement dans la dernière livraison de l’hebdomadaire Le Point qu’en novembre 2008, on a bien recensé que 327.081 personnes sont sorties du chômage ! 70.228 ont déclaré avoir repris un emploi, 33.421 sont entrées en stage, 26.537 ont arrêté de rechercher un emploi pour raisons diverses : maternité, maladie, retraite, et 196.895 sont sorties du chômage pour d’autres motifs, dont 132.811 pour absence au contrôle et 33.000 à la suite de radiations administratives.

Des motifs qui ne sont pas liés à la dureté des nouvelles règles dénoncées par les organisations syndicales puisque les absences au contrôle étaient de 140.286 et les radiations de 40.873 en novembre 2007, avant donc la fusion des deux organismes. C’est vouloir dire que sur les 300.000 à 350.000 personnes qui sortent du chômage tous les mois 60% échappent à une analyse fine qui permettrait de mieux comprendre le fonctionnement du marché du travail. À bien y regarder d’ailleurs, les plans sociaux auxquels on assiste à l’heure actuelle et depuis 6 mois sont programmés depuis belle lurette, et ne sont que la conséquence de la mondialisation de l’économie, un redéploiement nécessaire des activités vers le marché chinois, en pleine expansion. Des licenciements massifs dans l’automobile, souvenez-vous, sont intervenus dès l’été dernier.

Pour preuve de l’excellente santé de l’économie française, les créations d’entreprises ont connu un record en 2008, à peine perturbé en fin d’année par une contraction des crédits bancaires. Le nombre de créations d’entreprises a progressé de 1,8% par rapport à 2007, a annoncé l’Insee à la fin du mois de janvier dernier. Sur l’année, 327.396 entreprises au total ont été créées, a précisé l’Institut national de la statistique. En 2007, les créations d’entreprises avaient progressé de 12,5%. De plus, des créateurs potentiels du second semestre 2008 ont pu retarder leur projet afin de bénéficier, en 2009, du statut d’auto-entrepreneur, a déclaré l’organisme officiel des statistiques. Ce statut permet, depuis le 1er janvier, aux salariés, chômeurs, retraités ou étudiants de développer une activité à titre principal ou complémentaire pour augmenter leurs revenus, avec des démarches simplifiées.

Par ailleurs, le krach boursier paraît s’être admirablement résorbé grâce aux efforts conjugués des gouvernements et des banques centrales. Les banques respectent leurs engagements en matière de crédit, a déclaré jeudi la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, tout en observant une nette baisse de la demande en raison de besoins en liquidités moins importants. Mais ce rétrécissement de la demande de crédit n’est-il pas également un signe de bonne santé économique ? L’embellie n’est pas seulement un constat en France, mais dans l’Europe et dans le monde entier.

En Belgique, la société Retail Estates a déclaré une hausse de 23% pour ses revenus locatifs en 2008. Cette entreprise active dans l’immobilier commercial a également confirmé ses prévisions — révisées à la hausse le 28 novembre 2008 — pour l’ensemble de l’exercice en cours. Sa prévision d’un dividende brut de 2,54 euros est également maintenue. Au cours du 3ème trimestre de l’exercice 2008-09 au 31 décembre, les revenus locatifs s’élèvent à 19,02 millions d’euros, soit une augmentation de 22,55% par rapport au trimestre comparable de l’exercice précédent (15,52 millions d’euros). La hausse est essentiellement due à la croissance du portefeuille immobilier qui a augmenté de 15,90% pendant la période intermédiaire, explique Retail Estates. Le rendement locatif du portefeuille immobilier au 31 décembre 2008, sur la base de la juste valeur atteint 7,25% et, sur base de la valeur d’investissement 7,07%. Le taux d’occupation4 atteint 98,25%, une légère hausse par rapport au 30 septembre 2008 qui était alors de 98,06%.

Aux États-Unis, Coca-Cola Co fait état d’un résultat trimestriel meilleur que prévu, à la faveur d’une progression à 2 chiffres de ses volumes livrés à la Chine, à l’Inde et à l’Europe de l’Est. Après avoir ouvert en hausse de 3,46%, le titre du numéro un mondial de boissons non alcoolisées a bondi de 7,1% à 44,20 dollars, inscrivant d’ailleurs l’une des deux hausses parmi les composants de l’indice Dow Jones, qui perdait 1,81% dans le même temps. Coca-Cola réalise la majorité de son chiffre d’affaires à l’international. Gary Fayard, directeur financier de Coca-Cola, a dit que le groupe avait bon espoir de remplir cette année ses objectifs à long terme en matière de résultat opérationnel et de bénéfice par action, tout en ajoutant qu’aucun rachat d’actions n’était programmé en 2009. Hors impact des effets de change, les objectifs à long terme du groupe prévoient une hausse du bénéfice opérationnel comprise entre 6% et 8% et une croissance du bénéfice par action proche de 10%.

Pour nous, l’année 2009 sera un succès si nous parvenons à atteindre ces objectifs. Et à améliorer la santé de la marque et gagner des parts de marché malgré un environnement difficile, a déclaré Gary Fayard lors d’une conférence téléphonique. Steve Dixon, gérant de portefeuille chez Arnhold & S. Bleichroeder, a souligné les résultats et les volumes du 4ème trimestre étaient supérieurs à ses attentes. Coca-Cola a souligné que le renforcement du dollar face aux autres monnaies avait eu un impact négatif de 9 points sur le résultat opérationnel de la période. Ces effets de change vont avoir un nouvel impact négatif — de 10% à 12% — au résultat opérationnel du 1er trimestre 2009.

Le groupe a enregistré une croissance de 4% des volumes à travers le monde sur la période. Les volumes de boissons gazéifiées comme Coca-Cola, Fanta ou encore Sprite ont progressé de 2% sur les trois derniers mois de l’exercice. Ceux des jus de fruits, de thés et d’eaux ont bondi de 11%. Les volumes ont reculé de 3% en Amérique du Nord mais ont augmenté de 6% en Amérique latine, de 2% en Europe, de 9% dans la région Pacifique et de 7% en Eurasie et Afrique.

Inflation maîtrisée, hausse des revenus des ménages, bons résultats des entreprises, chômage en baisse, tous les ingrédients sont réunis pour une année 2009 prospère et lumineuse… La crise, c’est bidon !