Oui, faut bien assumer. Je suis – tout comme vous – un animal dénaturé. Et même si je m’amuse des hommes, je suis une femme déchirée dans sa nature profonde. Car je la vois disparaître, cette nature qui m’a faite. Je hais cette société moderne qui met la nature sauvage sous surveillance. J’abhorre cette science de la maîtrise technique qui ose porter un regard omnivoyant sur la terre comme nous étions des dieux …
Et tout cela pourquoi ? Pour jouer les voyeurs dans la grande nuit sexuelle où nous errons depuis l’aube des temps. N’y comprenant rien nous observons les animaux. Comme si cela pouvait résoudre nos problèmes de chambre. Avec tous nos codes. Nos clubs de rencontres. Notre morale et notre éthique. Tout part en débandade. Tandis que les animaux nous offrent une harmonie sexuelle. Un accord parfait. Un savoir y faire qui demeurent en l’état de rêve inatteignable pour les humains.
Le sexe chez l’homme est un casse-tête. Tandis que le monde animal incarne le rêve d’un sexe sans histoire. Quand nous avons inventé la littérature précisément pour raconter nos amours impossibles. C’est alors pour cela que l’on nous a offert le langage ? Et c’est peut-être parce qu’elles n’ont pas le souci de s’interroger que les bêtes son muettes … Allez savoir.