La Libération de Gilad Shalit est sans doute pour Demain

La Libération de Gilad Shalit est sans doute pour Demain

La presse israélienne en fait des gorges chaudes avec les rumeurs de libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit à la veille des élections législatives mardi. C’est en effet ce même jour que serait programmé un échange de prisonniers pour mettre un terme au conflit qui embrasa la bande de Gaza pendant un mois.

La campagne électorale a connu son point d’orgue en même temps qu’elle est passée au second plan derrière le déroulement des opérations militaires de l’armée israélienne dans la bande de Gaza aux mois de décembre et de janvier dernier. Elle a été en effet motivée par la question de la sécurité de la population israélienne exposée aux tirs de roquettes des combattants palestiniens.

Selon les derniers sondages, le pourcentage d’indécis atteint le record d’environ 20%, entretenant le suspense alors que le Likoud mené par Benjamin Netanyahu et le Kadima de Tzipi Livni sont au coude à coude. La percée prévue d’Israël Beiteinou, le parti d’extrême-droite du député Avigdor Lieberman, susceptible de devenir la 3ème formation au Parlement, aggrave ce climat d’incertitude. Son chef , dont le parti est crédité de 18 à 19 députés sur 120 à la Knesset, pourrait être en mesure de déterminer qui sera le futur Premier ministre, selon Ben Kaspi, commentateur du quotidien Maariv.

Ehud Barak, le ministre de la Défense et chef du parti travailliste en difficulté dans les sondages, mise, selon les médias, sur une éventuelle libération de Gilad Shalit, un soldat israélien enlevé en 2006 détenu par le Hamas dans la bande de Gaza, pour remonter la pente. Il est toutefois resté prudent sur les discussions qui ont lieu en Egypte. Je ne pense pas que Gilad Shalit pourra être libéré avant le scrutin, mais j’espère que cela arrivera avant la fin du mandat du gouvernement actuel, a-t-il affirmé à la radio militaire.

Le père de Gilad Shalit, qui s’est beaucoup dépensé pendant le conflit pour que les négociations portent également sur le sort du jeune homme, a été reçu par Nicolas Sarkozy, qui a transmis une de ses lettres par le canal syrien, et lui a donné toutes les assurances de son engagement dans cette affaire. Le président de la République lui a donné un peu d’espoir, en lui confirmant que son fils était vivant et en bonne santé à la fin du mois de janvier.

Toujours est-il que la liste des personnes susceptibles d’être libérées comprend plus de 25 prisonniers condamnés à des emprisonnements de longue durée, y compris l’ensemble des femmes, des enfants, des députés et des ministres palestiniens. Des sources ont également fait remarquer que le Hamas avait insisté sur la libération de 8 prisonniers, dont le Secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) Ahmad Sa’adat et l’homme fort du Fatah, Marwan Barghouthi.

Selon les sources citées par le journal Al-Hayat, l’État hébreu a accepté de libérer Marwan Barghouthi, mais a refusé de libérer Sa’adat. Il semblerait que l’actuelle coalition au pouvoir en Israël, dirigée par Ehud Olmert et Tzipi Livni de Kadima et Benjamin Netanyahu du Likoud ait l’intention d’effectuer l’échange de prisonniers avant les élections de mardi.

Pressé de questions à ce sujet, Ehud Barak ne s’est pas montré très optimiste, en se plaçant sur la même ligne que le Premier ministre sortant Ehud Olmert, qui a qualifié de très exagérées et dommageables les informations publiées à ce sujet, après que la presse dominicale eut annoncé une percée dans les négociations. En fait, le laps de temps nécessaire à la formation d’un nouveau gouvernement à Tel-Aviv prendra bien 6 semaines, une période pendant laquelle le cabinet sortant espère mettre un terme aux pierres d’achoppement sur le nouvel accord de paix.

Mais les écarts entre les différents partis demeurent si serrés à l’issue des opérations militaires qu’une divine surprise apporterait un élément nouveau alors même que les citoyens israéliens se rendront aux urnes. Du côté palestinien, on se veut rassurant : je veux croire que les jours qui viennent seront témoins de la signature d’un accord de cessez-le-feu assurant une vie digne et sûre pour le peuple palestinien comme pour tous les autres peuples de la région, a déclaré le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum.

 

 


Le front s’est déplacé sur ce terrain moins fort
Du vrai débat public d’où la guerre est absente
Quand l’opinion publique en est incandescente
Si les canons n’ont rien tonné pour son confort.

Mais ses tribuns en peine ont fait ce bel effort
Du geste généreux pour qu’elle, ainsi consente
À ne plus voir chez eux l’affirmation puissante
De résoudre un ennui au pied du mur d’un fort.

Le peuple en sera gré d’avoir pensé aux hommes
Qui se sont éventrés pour de si grosses sommes
Sans un sou de leur solde en dépit du bon sens…

Mais du problème est-il éclairci pour la forme ?
Pas sûr, hélas, avec tous ces gens qui sont sans
Feu ni lieu pour le vivre en paix sous l’uniforme.

 


Avec AFP, Reuters et Pif-Gadget.