Nous ne sommes pas coupables de l’holocauste !

Nous ne sommes pas coupables de l'holocauste !

Alors qu’Israël poursuit ses bombardements contre la population palestinienne et que les paramilitaires du général Mohamed Dahlan attendent à la frontière égyptienne l’ordre d’entrer à Gaza pour y massacrer les familles du Hamas, les opinions publiques européennes se sentent impuissantes à agir.

Malgré leur ampleur, les manifestations se succèdent, sans impact sur les responsables politiques. Le professeur Jean Bricmont propose une stratégie simple pour changer les rapports de force en Europe et, à terme, mettre fin au soutien dont dispose le régime d’apartheid israélien.
Une stratégie citoyenne contre l’apartheid et la guerre est possible !
Il suffit de mettre en application ces trois idées simples émisent par Jean Bricmont. Cette figure du mouvement anti-impérialiste est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Trois idées si pleines de bon sens que l’on n’ose pas s’avouer que l’on n’y a pas penser avant :

1. Se défaire de l’illusion selon laquelle Israël est "utile"
2. Libérer la parole non-juive sur la Palestine
3. Mettre en pratique les trois lettres : BDS (Boycott, Désinvestissements, Sanctions)

Comment expliquer la mansuétude envers Israël qui nous habite ? Jean Bricmont identifie cette "culpabilité" occidentale par rapport aux persécutions antisémites du passé, en particulier les horreurs de la Deuxième Guerre mondiale.
"À ce sujet, écrit-il, on remarque parfois que les Palestiniens ne sont en rien coupables de ces horreurs et ne doivent pas payer pour les crimes des autres. C’est vrai, mais ce qui n’est presque jamais dit et qui est pourtant évident, c’est que l’immense majorité des Français, des Allemands ou des prêtres catholiques aujourd’hui sont tout aussi innocents que les Palestiniens de ce qui s’est passé pendant la guerre, pour la simple raison qu’ils sont nés après la guerre ou étaient enfants pendant celle-ci. La notion de culpabilité collective était déjà très discutable en 1945, mais l’idée de transmettre cette culpabilité aux descendants est une idée quasiment religieuse."

Ainsi, le slogan Nous sommes tous des Palestiniens ne serait-il plus à mettre en avant lors des manifestations de soutien à la Palestine, mais plutôt : Nous ne sommes pas coupables de l’holocauste. En cela, nous partageons effectivement quelque chose avec les Palestiniens.

Le boycott est donc notre seule arme de citoyen qui ne peut qu’agir selon ses armes, dans un assourdissant silence du monde politique trop timoré et trop lâche ... Une tactique qui a été utilisée avec succès contre l’Afrique du Sud et il est intéressant de voir que les deux situations sont très similaires : le régime d’apartheid et Israël sont (ou étaient) des "legs" du colonialisme européen, qui ont du mal à accepter (contrairement à la majorité des opinions publiques ici) le fait que cette forme de domination est révolue. Les idéologies racistes qui habitent les deux projets les "rendent insupportables aux yeux de la majorité de l’humanité et créent des haines et des conflits sans fin. On pourrait même dire qu’Israël n’est rien qu’une autre Afrique du Sud, plus l’instrumentalisation de l’holocauste."

Ce type d‘action peut s’apparenter à l’objection de conscience ou à une action de désobéissance civile "— Israël ne respecte aucune des résolutions de l’ONU le visant, et nos gouvernements, loin de prendre des mesures pour les faire appliquer, ne font que renforcer leurs liens avec Israël — ; nous avons le droit en tant que citoyens (dont l’opinion, bien qu’inaudible, est probablement majoritaire et le serait sûrement si un débat ouvert pouvait avoir lieu), de dire NON."

"L’important dans les sanctions, particulièrement au niveau culturel, c’est précisément leur côté symbolique (et non purement économique). C’est dire à nos gouvernements : nous n’acceptons pas votre politique de collaboration et, in fine, c’est dire à Israël qu’il est ce qu’il a choisi d’être, un État hors-la-loi internationale."

Pour prendre connaissance de l’intégralité de l’article du professeur Bricmont, c’est ici .