Pour sa 8ème édition des Grandes Traversées, Eric Bernard, le grand manitou qui nous a déjà offert une interview pour le Mague ne démentira pas son exigence artistique éclectique autour des champs innovateurs de la danse du théâtre des arts plastiques et de la musique. Cette année, il a donné carte blanche à Jared Gradinger, ce jeune artiste new-yorkais qui a installé sa palette créative à Berlin au sein du collectif Pictoplasma. Riche de son parcours artistique totalement décloisonné, il lancera des ponts avec tous les arts lors de ses rencontres entre pas loin de 70 créateurs des quatre points cardinaux de la planète terre qui respirent la sphère de la grande mêlée des œuvres aérées aux caractères affirmés. Au programme de cette édition au titre prometteur How do you are, si j’en crois les propos de Jared : Ce que ce titre représente, c’est l’invitation faite aux spectateurs et aux artistes, d’oser communiquer, de ne pas avoir peur d’être incompris à travers les gestes, les mots, les concepts, les images, les couleurs et les sons. Je veux que s’instaure un dialogue.

Demandez le programme et suivez la trame qui n’a rien à voir avec un drôle de drame, ma bonne dame !

Dès le lundi 29 décembre à 18h30 au Palatium de Bordeaux, une table ronde ouvrira le bal des réjouissances.

Mardi 30 décembre, à partir de 19 heures jusqu’à une heure avancée de la nuit, dans trois lieux distincts de la Base sous-marine, ce sera Tanz Marathon Nacht Theater, mes cœurs et pas moins 9 créations dont quelques premières tant mondiales que françaises. Pas de quoi sucrer ses fraises chez tante Berthe !

Frédéric Gies (Paris / Berlin) dans sa Dance (Praticable) réunira à lui tout seul des styles issus d’une recherche sur les origines corporelles du mouvement. Angela Schubot (Berlin) inspirée de la tradition du Tanztheater distillera son écriture chorégraphique basée en grande partie sur l’improvisation. Grayon Millwood et Claudia de Serpa Soares (Berlin) entreront dans le cirque des années 20 d’Edgar et les fantasmes d’un homme qui se voulait exister. Tatiana Saphir (Berlin / Buenos-Aires) nous conviera à sa Petite histoire du punk argentin. Sigal Zouk (Berlin) dans un solo autour de traces cherchera la poétique d’un corps perdu qui frisera la mémoire dans un dialogue en mouvement entre le corps du désir du rêve et de la réalité. Of with her head, selon Lisa Densem (Berlin) : Le point de départ de ce solo a été que veut mon corps ?

Angela Schubot (Berlin) avec Replugged explorera cette fois les processus de développement de nouveaux langages corporels contemporains. Private dancer (Berlin / Amsterdam / Reykjavik), Jared Gradinger / Margrét Sara Gudjonsdottir et Sveinbjörg Orhallsdottir(*) se joueront le couple à trois selon que certains passent leurs vies à dormir. Certains passent leurs vies à rêver. Nous sommes les morts vivants. Nous sommes des cadavres qui marchent, désirant ardemment le réveil. En tout cas, le thème est très intéressant.

Rachel Savoldelli (Berlin) me copiera cent fois les lois qui régissent les droits d’auteurs avec son Copyme. Décidément, c’est incroyable comme la danse peut aborder les rives des sujets cruciaux qui régissent la paix du monde ! Sahara Abu Gosh, née à Ramallah / Nir de Volff né à Tel Aviv et Knut Berger né en Allemagne, dans une création berlinoise les 3Some, nos deux héros mâles dans la première partie déclineront les bords des hontes personnelles et publiques. Dans la seconde partie, Nir rencontrera la Palestinienne Sahara. Par-delà le désert de leur histoire et de leur réalité, dans quelle mesure se constitueront les frontières physiques et mentales de leur entrevue ? Bienvenue les malentendus à tombeau ouvert, quelque part sur une autoroute en Australie, avec comme fil conducteur les présences actives de Gravin Webber / Grayon Millwood et Sarah-Jayne Howard (Townsville / Australie).

Final : Get into character parle de ce que c’est que d’être un outsider, même dans ce monde peuplé de personnages obscurs, où la seule chose que ces créatures aient en commun est de ne pas être humains. La pièce présente, dans un ton magicomique, le(s) monde(s) dans le(s)quel(s) ces créatures vivent et à quelles extrémités elles en sont réduites, pour être acceptées. Création berlinoise et du reste du monde par Jared Gradinger, le collectif Pictoplasma et l’ensemble des artistes.

Mercredi 31 décembre au musée d’art contemporain de Bordeaux à partir de 14 heures : atelier de confection de poupées à partir de matériaux hétéroclites fournis par le festival animé par le collectif Pictoplasma et les artistes de How do you are. Des installations (Akinorie Oishi / Orilo Blandini / Hanayo et Tenko / des vidéos (Shannon Plumb), des sculptures dans l’espace urbain avec Mark Jenkins à la Galerie Cortex Athletico à partir de 18 heures et des réalisateurs de vidéos (Antoine Catala / Benny Nemperofsky Ramsay / Gob Squad / Mark Levine / Tal Hadad et le performeur Yorgos Sapountzis), des photographies de Pablo Zuleta Zahr… sans oublier le Flah Mob avec Laurie Young qui consistera à une heure déterminée que des gens se rencontrent dans un emplacement prédéterminé et exécutent brièvement une action totalement absurde pendant cinq minutes et de dispersent ensuite rapidement.

Count partydown happy new year ! de 22h30 à 4 heures à la Base sous-marine de Bordeaux où un bar et des tapas régaleront les joyeuses et joyeux noceurs. Aux platines entre autre Zachary Quinto héros de séries US à succès pour celles et ceux qui s’usent les neurones à leur petit écran et futur monsieur Spock au cinoche. Les lieux seront aussi scénographiés par Jutojo qui signifie le premier rayon du soleil levant et par les installations de Vdjiing. Des écrans seront dressés qui entoureront l’auditoire et où les images projetées feront partie intégrante de l’espace. Des Dj, musiciens et autres chanteurs viendront agrémentés les lieux de leur présence étonnante. Pour tous renseignements : ici !

À bientôt dans la joie et la bonne humeur, pour sûr !
Jared vous invite à le rejoindre au milieu de tous ses ami(e)s du cosmopolitisme artistique c’est pourquoi j’aimerais inviter tous les habitants de Bordeaux et même d’ailleurs à participer à cet incroyable évènement réunissant de jeunes artistes du monde entier qui souhaitent partager, communiquer, et poser la question : How do you are ?

(*)Mille excuses à Margrèt et Sveinbjörg, mon clavier ignore les accents des noms scandinaves, le cave !