Pique-nique anti-racket à la mairie du Havre

Pique-nique anti-racket à la mairie du Havre

Les militants du collectif anti-racket (CAR) ont mangé ce midi des sandwiches devant l’Hôtel de Ville du Havre. Pique-nique douille, c’est qui l’andouille ?

Les Havrais ne décolèrent pas. Le mois dernier, nous avions vu sur Le Mague que la municipalité UMP dirigée par Antoine Rufenacht comptait augmenter les impôts locaux et doubler les tarifs des parcmètres. Merci pour le beau cadeau de Noël. « Travailler plus pour payer plus », ce n’est pas trop la philosophie du collectif anti-racket (CAR) qui organisait aujourd’hui un rendez-vous soutenu par AC !, la CGT, Solidaires et la CFDT. Entre quelques sandwiches maigres et une banderole artisanale, les militants du CAR ont pu rendre compte de l’entrevue qu’ils ont eue samedi avec Antoine Rufenacht.

Après avoir tenté d’intimider les organisateurs en envoyant par porteur spécial un courrier menaçant, Antoine Rufenacht est resté sur ses positions. Si le pique-nique improvisé n’a pas perturbé les jeunes enfants venus visiter l’exposition de Noël comme le maire le craignait, il est à craindre que les mesures anti-sociales de la municipalité perturbent véritablement les familles modestes. « Le doublement du tarif des parcmètres est totalement inopportun au moment où le chômage s’accroît dans notre agglomération », affirme le CAR dans une pétition signée en quelques jours par plus de 1500 personnes sur Internet. Sans compter la pétition papier qui circule.

Le CAR réclame le gel de la décision municipale ainsi que l’organisation d’un « Grenelle des transports ». « Des tas de gens ont des choses intéressantes à dire sur le sujet, explique Christian Pigeon, militant du CAR. Nous ne sommes pas des fanas de la bagnole. Nous constatons seulement que, pour l’instant, il n’y a pas d’alternatives à la voiture pour les gens qui vont bosser, pour ceux qui doivent faire des détours pour déposer leurs enfants, etc. Le réseau de bus est insuffisant. Il y a beaucoup à redire sur les pistes cyclables. Le projet de tramway ne résoudra rien. Il n’y a pas non plus de Plan de déplacements entreprise comme cela devrait être fait depuis 2006... On voit bien que l’augmentation des tarifs des parcmètres n’a pas de logique autre que financière. »

Antoine Rufenacht botte en touche. Il justifie les décisions municipales par deux arguments irrecevables. D’une, il avoue avoir besoin d’argent pour combler le déficit des parkings souterrains et aériens construits ces dernières années. De deux, il tente de faire avaler le racket en chantant à nouveau l’air du développement durable. Au passage, le maire du Havre annonce l’élargissement prochain du périmètre des zones payantes au Havre. Dialogue de sourds. « On a affaire à un monarque, reprend Christian Pigeon. Il n’y a aucune consultation des habitants, des associations, des commerçants, des syndicats... Ne pas travailler dans la concertation sur des sujets aussi importants révèle une bien curieuse conception de la démocratie. »

Une vraie colère monte sur tous les problèmes sociaux dans la ville. Elle se traduit notamment, à la grande surprise de ses initiateurs, par le succès de la pétition lancée sur Internet. Malgré les pressions, quelques employés municipaux n’hésitent pas à s’opposer aussi à leur Big boss. Le CAR veut arriver à 5000 signatures. L’objectif est réaliste. Outre les Havrais, de nombreux signataires habitent dans l’agglomération. Ils sont concernés par l’extension des horaires de stationnement payant jusqu’à 18h30 et le samedi. Les grandes surfaces périphériques se frottent les mains. Dans dix jours, les gens modestes des environs regarderont en deux fois avant d’aller faire leurs courses dans le centre du Havre.

Rendez-vous au prochain rassemblement du CAR le 12 janvier, à midi, devant l’entrée de la mairie.

Pour signer la pétition du CAR

Pour contacter le CAR par courriel