Sabine Delafon photographie avec un pinceau

Sabine Delafon photographie avec un pinceau

J’adore ce que vous faites Sabine Delafon, j’aime ce que vous voyez, j’admire ce que vous mettez en scène.
Je félicite votre œil diaboliquement féminin, sexué, sensuel et sensible au creux de la matière organique et de ces corps qui ont des mouvements que vous êtes la seule à capter de la sorte.

Je jalouse votre appétit fantasmatique curieux, digne et respectueux. Terriblement inventif et original. Ce que vous mettez dans vos cadres ressemble parfois à ces bouquets immortels dont les pétales ont la couleur de l’absolu, qui nous pétrifie l’âme lorsqu’on les observe d’un peu trop près. Cette alchimie me touche et m’émeut. Continuez à nous narrer ces histoires qu’on ne raconte pas en public.

En regardant l’album de vos visions, on vous rencontre et on vous perd dans un puzzle énigmatique, pluriel où la quête identitaire n’est qu’un leurre. Ce que l’on apprend de vous c’est que l’on apprend rien, vous nous échappez dans cette cacophonie de témoignages, entre intime et infime. Entre offrande et refus, entre pudeur et oubli.

Voir, photographier, imaginer, peindre et inventer voilà vos langages, vos fêlures, vos expérimentations tendres, crues ou floues.

Je vous suis dans ce road movie intérieur, je vous accompagne dans toutes ces voies de traverse.

Je me délecte de votre microsome dont je sais bien que je ne ferai jamais le tour. Vos clichés sont des bouteilles à la mer, des lettres d’esthète emprunte de désir, de doutes et de beautés.

Cette émotion à fleur de grain ne s’envisage pas dans le pathos, le voyeurisme ou le trash, vous avez cette élégance du regard bienveillant, le papier photo n’étant qu’un double parmi d’autre dans le labyrinthe des gémellités, dans le miroir des vanités, des exhibitionnismes pastels et de cette connaissance de soi qui est tout sauf une finalité chez vous.

J’aime mettre les pieds, les yeux et tout le reste dans ce monde qui se joue de votre image et du monde, dans ce jeu où personne n’est dupe dans ce champ ininterrompu de vraisemblances, d’indolences et de rêveries qu’il faut décoder dans la connivence de fréquentions attentives et bienheureuses.

Sabine Delfon donne un visage humain à la photographie. Rarement une focale a été aussi bien personnifiée et habillée de grace.

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