Guy Bedos au Cotton Club de St Julien les Metz : J’ai retrouvé mon flingue !

Guy Bedos au Cotton Club de St Julien les Metz : J'ai retrouvé mon flingue !

Lorsque Laurent Gerra flingue la télé, Guy Bedos, quant à lui, dégomme la politique ! Tel un Renaud en guerre, notre comique entre en résistance contre les puissants de ce monde. Humour au vitriol, puissamment caustique et mordant, sa répartie n’en demeure pas moins un véritable régal, tant pour les néophytes que pour les habitués.

Tout y passe : les actualités, l’élection de Barack Obama, notre Sarkozy en herbe qui devient pour le coup le « Nabot Léon » ou le « Nain », accompagné de « Blanche Neige » pour Ségolène, Brice Hortefeux, Georges Bush Junior, Kouchner, Rachida Dati, etc… Eh oui, l’enfer c’est les autres !!!

En ce bas monde aussi cruel que crétin, les mots deviennent dans ce contexte des bombes à retardement, qu’il convient de dégoupiller avec prudence tant le terrain devient miné sous sa hargne incisive et piquante. Il limoge, il assassine, il décime, mais que de bonheur à l’écouter : tout est tourné en dérision et comme le dit si bien Doris Lussier, « Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux, c’est l’humour ! »

Encore faut-il bien évidemment comprendre le second degré, les jeux de mots subversifs ou sous-entendus. Mais sous ce masque satirique et ironique, se cache un homme au cœur tendre, aussi gros que tous les continents réunis, rallié à diverses causes et n’hésitant pas à défendre haut et fort ses convictions les plus prononcées, comme ce fut le cas lors du renvoi de son grand ami Siné.

Dans tous les cas, son succès reste phénoménal : le Cotton Club enregistre salle comble et les fous rires du public dans la salle sont les meilleurs témoins de son triomphe, tant son franc-parler décape une société plus que décadente. Mais le plus important, c’est que notre mascotte sait à peu près rire de tout, de tout le monde, mais surtout de lui-même !

Enfin bref, n’est-il pas juste d’affirmer que « tout humour un peu élevé commence d’abord par cesser de prendre au sérieux sa propre personne ? » D’ailleurs, à la fin du spectacle, Guy Bedos déclarait : « vouloir définir l’humour, c’est prendre le risque d’en manquer. »

Comme quoi, faire rire, c’est faire oublier. Qu’il est bon le temps d’un sketch de taire une journée harassante combinée à l’esprit des mauvais jours ! Et quel bienfaiteur sur la terre qu’un distributeur d’oubli comme Guy Bedos ! Reviens-nous quand tu veux, l’ami !