PHILIPPE GRAS, LE POÈTE QUI N’A PAS DISPARU

PHILIPPE GRAS, LE POÈTE QUI N'A PAS DISPARU

Amateur de poésie politique et de pamphlets, il m’était difficile de ne pas m’intéresser à Philippe Gras qui sévit sur lemague.net et qui termine ses articles par des sonnets très judicieux toujours en rapport avec l’actualité. Nos divergences nous amenèrent parfois à débattre contradictoirement et d’une manière vigoureuse, sur certains sujets brûlants, mais elles n’empêchèrent pas notre rencontre dans cette enrichissante différence. Lorsqu’on ne connaît pas bien les gens, on a souvent tendance à les juger en partant de nos a priori et nous nous faisons de fausses idées sur eux.

Philippe Gras m’attendait donc chez lui, le samedi 15 novembre, en compagnie de Rita... sa merveilleuse chienne noire Labrador très joueuse. Personnage posé, génial, perspicace, généreux et au regard franc bleu horizon, Philippe Gras foisonne d’idées novatrices comme de projets divers qui vont du journalisme à la fresque historique. En arrivant à l’entrée de son domicile banlieusard, il me revenait en tête des souvenirs de film comme "Le Chat" avec Jean Gabin et Simone Signoret ou bien "L’armée des ombres", avec Simone Signoret et l’inénarrable Paul Meurice qui vit reclus dans une petite cabane de jardin placée à l’intérieur d’une pièce de son grand appartement qu’il ne peut chauffer entièrement. A propos de cinéma, Philippe voudrait d’ailleurs proposer à Frédéric Vignale de tourner un film avec une mise en scène basée sur l’Histoire.

Après un très sympathique repas, malheureusement sans vin car Philippe Gras ne boit pas, c’est sur la butte de Buzenval qu’il m’emmena découvrir une des pages de l’histoire de la Commune dont il est féru... tout en se lançant dans le récit des heures sanglantes de la bataille contre les Prussiens. Chemin faisant, et dans un mélange des genres étonnant mais très cohérent, il évoqua aussi la littérature en s’étendant de Céline à Mallarmé sans oublier Hugo, Agrippa d’Aubigné, Marot, Allan Poe et Eluard... plus qu’un guide touristique, Philippe s’est comporté en homme érudit sans jamais se gargariser de son savoir. Il a été un esprit simple et passionnant, habitant à l’intérieur d’un homme simple et attachant... tout simplement, comme devrait l’être tout un chacun !
Philippe Gras n’est pas que l’auteur d’un poème par jour sur un sujet d’actualité, on peut dire de lui qu’il est une sorte de chercheur en perpétuelle quête de nouvelles formes d’investigations journalistiques par l’écriture poétique.

Bien qu’ayant fait deux ans à L’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg, sachant parlé couramment l’Anglais et l’Allemand, cet homme est avant tout épris de liberté. Il règne d’ailleurs chez lui, un vent libertaire dans un désordre bon enfant, comme une marque de fabrique de ces gens qui n’accordent aucune importance aux biens matériels... privilégiant les rapports humains. Philippe est également un adepte de l’interview pour Le Mague et est un passionné de politique depuis son plus jeune âge. Les journaux Libération, Marianne, Le Monde, France-Soir, Le Figaro, Le Parisien et Le Mague connaissent ses poèmes... mais seul le Journal Le Mague, de Frédéric Vignale, lui offre aujourd’hui ses colonnes. Il a été, entre autre, animateur des revues électroniques le "BIP" en 1986 ou "Le Lutrin" en 1999, et s’est essayé à la poésie érotique. Des romans ou des nouvelles comme "La Passagère", des créations artistiques comme la revue trimestrielle "La Caverne" font aussi partie de ses nombreuses œuvres qui ne peuvent être toutes citées ici.

Poésie et journalisme sont bien loin d’être incompatibles et Philippe Gras sait les rendre complémentaires et indissociables. Ce sont ceux de la Presse d’aujourd’hui qui n’y connaissent rien et leurs journaux ne sont plus que des "torches-culs"... alors tant mieux, Mon Cher Philippe, si tes poèmes ne figurent pas sur ces papiers qui se désagrègent au fond des fosses sceptiques ou des réseaux d’égouts... tu vaux bien mieux que cela ! La bêtise humaine est telle qu’on ne parlera de toi que lorsque tu ne seras plus... tant pis pour eux ! Tout le monde sait que le poète gène parce qu’il a toujours quelques chose à dire, dérange parce qu’il fait chanter les mots pour dénoncer les infamies en faisant trembler parfois le Pouvoir grâce au pouvoir de ses textes. Mais le peuple aime la poésie parce qu’il sait que le poète est ce maçon habile qui construit et met en forme le mur de ses émotions.

La révolution littéraire et artistique de Philippe Gras est en marche... et rien ni personne ne pourra l’arrêter !