Des Experts prévoient une nouvelle Crise des Marchés

Des Experts prévoient une nouvelle Crise des Marchés

Les chefs d’État et de gouvernement des 20 nations qui comptent dans le monde ont rendez-vous chez George W. Bush à Washington samedi, en vue de refonder le capitalisme, ainsi que les avait exhortés Nicolas Sarkozy. Tandis que les uns et les autres émettent chacun de leur côté des idées qui leur semblent propres à mieux les placer dans la compétition internationale, le président américain sortant a réaffirmé sa foi dans le libéralisme.

Avec des hauts et des bas, les places financières paraissent se remettre de la chute des cours enregistrée à la mi-septembre en spéculant sur des valeurs dépréciées, mais les chiffres de la croissance du 3ème trimestre attendus vendredi vont confirmer l’entrée en récession de la France comme de l’ensemble de la zone euro. L’Allemagne a d’ores et déjà certifié être entrée en récession. Son PIB a diminué de 0,5% au 3ème trimestre par rapport au 2ème, a déclaré l’Office fédéral de la statistique, après une contraction de 0,4% au 2ème trimestre, contre 0,5% annoncé initialement.


En France, on veut toujours y croire… Bercy se focalise sur une augmentation de la consommation des ménages au mois de septembre, enregistrée au mois d’octobre, sans oser dire qu’elle n’a pas d’autre valeur que conjoncturelle en période de rentrée scolaire et de retour de vacances… Au 3ème trimestre, on aura une légère baisse du PIB, mais pas si forte que cela car la consommation des ménages s’est relativement tenue, en tout cas au début, estime un économiste, mais les évolutions les plus défavorables sont devant nous et le 4ème trimestre sera pire que le 3ème !

Prévisions de Glenn Neely pour la fin de l’année


En réalité, les chiffres de la production industrielle, publiés lundi, ont conforté les anticipations d’une légère contraction de l’activité au 3ème trimestre. L’industrie, qui représente 20% du PIB en valeur ajoutée, a vu sa production baisser de 0,5% en septembre et de 0,7% sur l’ensemble du trimestre, après un recul de 1,6% au 2ème trimestre. Également publiés vendredi, les chiffres de l’emploi du 3ème trimestre et l’enquête de l’Insee sur l’investissement dans l’industrie, devraient confirmer la baisse d’activité. L’emploi salarié a baissé de 0,2% au 2ème trimestre en France, avec 28.800 destructions d’emploi nettes dans les secteurs marchands, une première depuis 2003 ! Cela devrait se creuser encore plus, confirme l’expert…


En contrepoint du pessimisme mesuré qu’affichent les économistes régulièrement cités dans la presse, une école de pensée marginale a fondé une théorie économique sur les observations Ralph Nelson Elliott, un comptable d’origine canadienne qui s’est inspiré de celle élaborée par Charles Dow, le fondateur du célèbre indice boursier. Il est constaté que l’analyse des cours permet de mettre en évidence des séquences récurrentes. Partant de cette réalité statistique, Ralph N. Elliott a remarqué que les comportements antagonistes des acheteurs confrontés aux vendeurs, évoluent selon des figures pouvant être comparées à des vagues. Ces tendances reflètent la puissance des sentiments tantôt optimistes, tantôt pessimistes des spéculateurs. Structurant ces séquences singulières, il définit 5 étapes classiques par lesquelles passent l’inconscient collectif de façon systématique.


Tout d’abord, 3 étapes de hausses, basées successivement sur un scepticisme teinté d’espoir, transformé en optimisme, aboutissent finalement à une exubérance irrationnelle. Surviennent alors 2 étapes de baisse, fondées sur l’incrédulité d’un changement de tendance, et finalement après un regain de confiance temporaire, un désespoir général pousse les acteurs à liquider leurs positions sur les marchés. Ces modèles de comportement se reproduisant avec une fiabilité statistique observable et quantifiable, la théorie d’Elliott recense alors l’ensemble de ces figures et les caractérise rigoureusement au travers de règles et de lignes directrices, déterminant ainsi 13 types de vagues singulières.


Prévisions de Glenn Neely sur le long terme


Les travaux de Ralph N. Elliott sont tombés dans l’oubli, jusqu’à ce qu’ils en soient tirés par un analyste financier d’Atlanta, Robert Prechter, qui a effectué des prévisions d’une extrême précision et tout a fait imprévues par le reste de la communauté financière lors du krach de 1987. Robert Prechter a, depuis, été à l’origine de publications conséquentes qui, sur le plan purement technique, n’ont pas fait progresser ceux de Ralph N. Elliott. Ses estimations demeurent toutefois valables, comme celles qui indiquent une période de dépression prolongée pour les mois à venir, ou la volte-face que Barack Obama va devoir faire pour surmonter les contradictions de son programme économique.


Un aspect important de la théorie des vagues d’Elliott est sa dimension fractale : les vagues ont exactement les même structures et elles obéissent aux même règles que l’on suive un indice, comme le CAC 40 ou le SP500, sur des données de 5 minutes comme le font les traders dans les salles des marchés, sur des courbes journalières, comme le font la plupart des gestionnaires de fonds ou des investisseurs particuliers, ou enfin à l’échelle d’une décennie ou de plusieurs siècles, à partir de données mensuelles ou annuelles. Moins fataliste que Robert Prechter, Glenn Neely a complété et considérablement complexifié depuis la Californie les vagues d’Elliott.


Son apport a été très technique, alors que celui de Robert Prechter appartient au registre des sciences humaines. Par ses études, Glenn Neely a, lui aussi, fait preuve d’un véritable génie, en donnant à la méthode une véritable dimension scientifique à la pensée initiée par Ralph N. Elliott. Il ne partage pas le pessimisme eschatologique de Robert Prechter, mais il pense au contraire que de nouvelles hausses se reproduiront sur les indices. Il est, par contre, très baissier sur le moyen terme, puisque selon lui, la baisse actuelle doit se poursuivre jusqu’en 2012, et verra le SP500, dont le sommet était proche de 1.600 points en 2007, descendre jusqu’à 500 points au cours des 4 années à venir.

 

 


La Bourse est mal-en-point depuis la catastrophe
Vue au mois de septembre avec un bas des cours,
Mais elle attend toujours qu’on vole à son secours
Pour se refaire au mieux sans passer à la strophe.


Quand les pouvoirs publics ont lancé l’apostrophe,
Rien ne s’est plus produit que de douteux concours
Au jour le jour, mais bien souillés sont les encours
Qu’ils ont fournis sans trêve au secteur limitrophe.


Mais ils n’ont plus l’espoir de lever plus d’impôts
Pour tout remettre en route et remplir les dépôts,
Juste un seau de mots creux pour limiter la casse…


Malgré la crise, ils font bien plus suer le burnous
Sans avoir l’air de voir devant, mais c’est cocasse,
Chez nos experts c’est sûr, le pire est devant nous !