PS ACADEMY : LES BLAGUES DE BOUTONNEUX DES « JEUNES POP »

PS ACADEMY : LES BLAGUES DE BOUTONNEUX DES « JEUNES POP »

Certes, le PS n’est pas au mieux de sa forme. Ce qui est d’autant plus surprenant qu’avec un pouvoir qui bat des records d’impopularité, un boulevard est plus qu’ouvert pour l’opposition. Mais face aux difficultés et aux contradictions du PS, les « Jeunes Pop » (ces charmants boutonneux qui entonnent chaque jour leur ode à la gloire de notre Sarko national que le monde entier nous envie), n’ont rien trouvé de mieux que de pondre un site « parodique » qui est à l’humour politique ce que les chicken wings Mac Do sont à une canette de Bresse rôtie à la broche de chez Bocuse.

Ces charmants bambins nous avaient déjà surpris en s’appropriant les termes de « révolution » et de « révolutionnaire », pour tenter de masquer le fait que la pensée sarkozyste est tout sauf progressiste et que les moulinets et coups de menton ont de moins en moins de chance de passer pour des preuves d’action chez nos concitoyens. Seul un sens inespéré du ridicule les a sans doute empêchés de s’encanailler en déclamant, histoire de faire tendance, leur amour de la « révolution » sur une tonalité « caillera » (« Ouah z’y va, j’kiffe grave la révolution, trop d’la balle quoi ! »).

Mais leur dernière trouvaille vaut son pesant de cacahuètes. Leur temps de cerveau disponible étant sans doute monopolisé par TF1, ils nous ont pondu, à l’occasion du prochain congrès socilaiste, une « PS Academy » sur Internet (http://www.psacademy.fr). Bonjour les références culturelles. En faisant dans le genre blague à deux balles (ou à deux actions Lehman Brothers) dignes d’un collégien qui a autant de boutons qu’un panneau d’ordinateur de film de science-fiction des années 60.

Car lorsqu’on se connecte à ce fameux site, on découvre un chef-d’œuvre d’humour d’ado pré-pubère qui tente de tourner en ridicule les éléphants du PS. Une page d’accueil rose Barbie, d’un mauvais goût vomitif qui vous donne envie de cliquer immédiatement sur le bouton « Revenir à la page précédente » de votre navigateur, et un texte de bienvenue qui proclame :

« Vous êtes nostalgique des heures glorieuses de la Mitterrandie (Faut-il rappeler à ces garnements que Mitterrand est mort depuis plus de 12 ans ? Mais peut-être font-ils partie de ceux qui pensent qu’Elvis Presley est toujours vivant ?), vous maniez l’art de la petite phrase à la perfection (Et alors ? La xyloglossie est sans doute le talent le mieux partagé dans la classe politique !), vous n’avez pas d’idées mais vous avez un égo surdimensionné ? (Alors la je rêve ! Quand on observe leur idole depuis un an et demi, on se dit que c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité !)

Ségolène Royal qualifiée de Chantal Goya de la politique, OK, mais en face, nous avons quoi ? « Kevin the Teenager » comme l’a écrit le Daily Telegraph dans son numéro du 10 janvier 2009 ? « Une petite saucisse avec plein de fayots autour » comme l’a perfidement suggéré Anne Roumanoff ?

Passons sur ce piètre éditorial et intéressons-nous au reste du site. Que trouvons-nous ? Un écran vidéo, entouré d’un cadre très Marie-Chantal, baptisé « Le Prime ». Regardons ça.

Nos vauriens nous balancent quelques vieilleries sorties de leur congélateur, datant toutes de la campagne 2007 : la « bravitude » (qui passe presque pour un néologisme audacieux en comparaison des moins médiatisés « héritation », « chretinité » et « trentagénaires » de leur dieu), le « je n’aime pas les riches » (on devrait donc vénérer les goinfres incompétents qui pullulent dans les conseils d’administration du CAC40 ?), des petites phrases (affichées aussi en haut à gauche du site) à la date de péremption tout aussi emplafonnée, et enfin un vidéo-gag bas de gamme où on Jospin se casse la figure. Ouarf, ouarf, j’en ai encore des crampes aux zygomatiques !

Enfin, dans la partie « Le casting », quelques brèves de comptoir qui serait d’un ennui total si on y découvrait pas que Jospin rêve d’un come-back à la « De Gaule » (sic), signe possible des pensées égrillardes dont on est envahi à l’âge où l’on découvre l’utilisation du service trois pièces ? (nul doute en effet que toute cette niaiserie soit l’œuvre de mâles, les filles ayant toujours eu la réputation de faire preuve de plus de maturité à âge équivalent)

Bref, bien que ne portant pas spécialement les éléphants socialistes dans mon cœur, une telle nullité de la part de leurs adversaires arriverait presque à me les rendre sympathiques. En voyant cela, Sarko aurait raison de s’exclamer « Mon Dieu protégez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge ! ». Non seulement notre Nation est aujourd’hui gouvernée de façon calamiteuse, mais quand on voit les balourdises bêtasses de ce qui est paraît-il, la relève, eh bien ce n’est pas rassurant pour l’avenir…