Qui veut la Peau de Laurence Ferrari ?

Qui veut la Peau de Laurence Ferrari ?

Ferrari à la casse ? La presse en fait des tonnes à propos de l’audience du journal de 20 heures qui s’effrite sur TF1… Loin de s’intéresser aux sujets que traite la journaliste, les rédactions se focalisent sur la jeune femme et commentent un désamour du public, dont elle paraît ne pas s’émouvoir. C’est bien la crise : les bonnes places sont de plus en plus chères, et les moyens pour s’y asseoir de plus en plus cavaliers.

Comment passer de l’indifférence générale à l’opprobre universel ? À la question, Laurence Ferrari aurait peut-être préféré ne pas connaître de réponse. Suspectée un jour de sarkozysme horizontal, montrée du doigt le lendemain comme une grue dans un bosquet du bois de Boulogne, moquée un autre jour d’avoir raté une interview de monstre sacré du cinéma, la critique fait feu de tout bois pour atteindre la journaliste dans l’exercice difficile que les responsables de la chaîne lui ont confié.


Motif de cette volée de bois vert : la sacro-sainte audience, qui dégringole à 20 heures sur la 1ère chaîne… Moi, je m’en fiche : je n’ai pas la télé ! Les plus de 50 ans ont été déstabilisés par le départ de PPDA, explique Emmanuel Berretta, journaliste spécialiste des médias chez Le Point, sur une station périphérique. Ils ne se retrouvent pas dans Laurence Ferrari et ont rejoint pour 300 à 500.000 d’entre eux le journal de Pujadas. Les plus jeunes, eux, sont allés vers les chaînes de divertissement, c’est-à-dire Canal+ avec le Grand Journal de Denisot et les chaînes de la TNT. Il y aussi le feuilleton Plus Belle la Vie sur France 3, dont l’audience provient à peu près pour 20% de TF1.


Que vaut donc le procès de cette redistribution de l’audimat, que tant de chroniqueurs trouvaient naguère trop forte à la 1ère chaîne ? Même un journal satirique paraissant le mercredi sonne la charge, alors qu’il se repaît d’ordinaire des échos malveillants qui filtrent des murs bâtis par Francis Bouygues ! Quand la presse affirme que Nonce Paolini regretterait la façon dont a été géré le départ de Patrick Poivre d’Arvor, c’est dans un couloir, à l’issue d’une réunion, que répond le P-DG de TF1 devant quelques journalistes. Il affirme que les propos sont totalement faux, en profitant au passage pour critiquer les informations publiées sur Internet, alors que celle-ci vient du Canard enchaîné.


La semaine dernière, il y a eu un petit accident puisque Laurence Ferrari est passée pour la première fois sous les 30%, poursuit Emmanuel Berretta. Jeudi, ça allait mieux : elle est repassée à 31,7%. La tendance générale, c’est que depuis son début, fin août, elle a perdu 20% de son audience tandis que Claire Chazal a perdu un peu moins de 10%. Même Claire Chazal ? Zut, alors !


Tout le monde s’en est rendu compte, les télévisions de moindre importance ont continué à grignoter l’audience des 7 grandes chaînes nationales au mois d’octobre. Pour celles-ci, la part d’audience que publie chaque mois Médiamétrie est de 74,8%, en baisse par rapport au mois de septembre, où elle s’établissait à 75,5%, tandis que celle des chaînes de la TNT gratuite, autres chaînes thématiques, locales, interactives et étrangères, est en hausse, passant de 24,5% en septembre à 25,2% en octobre. TF1 reste en tête, avec 26,2% de part d’audience, mais baisse par rapport au mois de septembre, où elle était à 28%.


Puisqu’il s’agit d’un procès en diabolisation, il convient de chercher à qui profite le crime… Qui en voudrait à la peau fraîche de Laurence Ferrari ? Constamment coachée, relookée, promptée, elle est devenue la chose de ses employeurs, qui cherchent à mettre un produit attrayant en vitrine plutôt qu’à juger sur la qualité du travail abattu. La journaliste, au fil des soirs et que l’audimat s’érode, est devenue une poupée aux mains de ses Pygmalion… Elle a perdu toute expression, elle est devenue fade et lisse. Quel téléspectateur sain de corps et d’esprit voudrait maintenant de cette chose ? Ensuite, Laurence Ferrari n’est pas seule à présenter un journal télévisé sur cette chaîne. Claire Chazal devait suivre Patrick Poivre d’Arvor au cimetière des dinosaures, et elle est restée à sa place.


Il manquait la mouche du coche. Emmanuel Berretta en parle avec un avis de fin juriste : on est un peu dans la jurisprudence Philippe Bouvard : quand il a été chassé de RTL, il s’était répandu partout dans la presse pour dire le plus grand mal des dirigeants de la station et de son successeur Christophe Dechavanne. Ça avait créé un climat assez nauséabond autour de RTL et finalement un public assez âgé et fidèle à Bouvard a zappé. Là, nous avons PPDA qui se répand dans tous les médias pour dire que c’est injuste, qu’il a été viré malproprement, que peut-être Sarkozy est pour quelque chose, etc. Donc déjà, l’image de Laurence Ferrari est entamée. Sans le savoir, ou peut-être avec une science consommée de l’avanie, Patrick Poivre d’Arvor savonne ainsi la planche de Laurence Ferrari pour le bénéfice de ceux qui l’ont débarqué.


Lui en seront-ils un jour reconnaissants ? Laurence Ferrari tient-elle réellement son destin dans ses mains ? Avec le soutien total de Nonce Paolini et de Jean-Claude Dassier, on avance en confiance, déclare-t-elle au gratuit Métro. On est en train de tisser une histoire avec les téléspectateurs. Cela fait 2 mois que je suis là. Il va falloir nous laisser un peu de temps. Il n’est pas certain que les envieux le lui laissent, et ils n’ont pas cessé de montrer les dents, en public pour d’aucuns et sans doute en privé pour les autres. Ses mentors, quant à eux, n’hésiteront pas à s’en débarrasser au premier coup de Trafalgar. Affaire à suivre…

 

 


Elle est jolie et elle est blonde, oui ça c’est bien !
Mais son journal, le soir, connaît la défaillance
Du public dont on sait qu’il n’est pas de faïence,
Et ça, c’est dur pour qui n’a pas de goût lesbien.


L’audience est coite ici, et comme un poil pubien,
Des gens de goût ont dû manquer de clairvoyance :
Il faut du temps pour plaire, et de la bienveillance,
Le blanc de ses cols gais ont dû nuire à combien !


Le loup au coin du bois, tout rongé d’impatience,
Attend qu’on la lui offre et il est plein de science :
Du moindre écart, il fait son miel dans les échos…


Des sueurs sont juste au front de ses deux acolytes
Qui n’ont pas au compteur autant de grands fiascos,
Mais quand vont-ils confier la garce aux carmélites ?