L’Empire des Conquérants
Deuxième volume de la série Les Pharaons dans la collection "L’Univers des Formes" initiée par André Malraux et André Parrot, ce livre est réédité avec bonheur près de trente ans après sa première publication, avec une préface de Jean Leclant, Secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
Or, depuis ces trois décennies écoulées, les découvertes ont été nombreuses dans la vallée du Nil ; même si elles ne remettent pas en question les acquis des deux siècles de recherches en pays des Pharaons …
Nonobstant, la mise au jour fortuite d’un site prestigieux à Akhmin nous laisse espérer avoir mis la main sur le fil rouge qui nous mènera vers un sanctuaire de l’importance de celui de Karnak ; mais combien d’années faudra-t-il encore pour réussir à l’extraire de sa cache, sachant qu’il est enfoui sous une ville moderne ?
D’une majesté sévère dans son isolement magnifié par des millénaires de questionnement, l’Egypte de l’Ancien Empire n’a de cesse de passionner les foules. Alors qu’il ne reste sur le terrain que de rares vestiges architecturaux des époques antérieures, le Nouvel Empire – de part la quantité et la qualité des monuments subsistants – a marqué de son empreinte l’esprit de tout humain curieux de son Histoire. Et l’œil étonné des touristes de tout temps s’est vu confronté dans sa quête au fur et à mesure qu’il s’enfonçait dans les vestiges de cette société extraordinaire.
La puissance politique de l’Egypte impériale et son extrême opulence se sont exprimés – pour notre plus grand plaisir – en tombes et temples prestigieux et grandioses. Tout n’est que richesse des matériaux qui se marient dans l’allégresse à la variété des formes et à l’éclat incomparable des couleurs : le tout donnant une architecture polychrome qui se mua au fil des siècles en un livre des heures, une mémoire collective qui nous parle encore aujourd’hui de la perfection du travail des hommes qui savait combiner à la beauté des hiéroglyphes gravés dans la pierre les bas reliefs et le gigantisme …
Ces cinq siècles d’art des Conquérants du Nouvel Empire nous laisse un bilan impressionnant – et ce livre magnifique : ils ont inscrit à leur actif la liste prestigieuse de réalisations qui comptent parmi les plus fastueuses de l’Histoire. Quant aux arts dits mineurs, ils n’ont jamais moins mérité une telle appellation : de l’orfèvrerie à la céramique, des scarabées à l’ébénisterie, des outils, des armes, des vêtements aux objets de toilette, que sais-je encore, les vitrines des musées en témoignent en nous montrant ces vestiges qui démontrent l’extrême raffinement de cette société qui avait vocation d’éternité.