Quantum Of Solace : l’évolution de James Bond

Quantum Of Solace : l'évolution de James Bond

Vingt-deux. C’est désormais le nombre de films appartenant à la série des James Bond, si l’on excepte le non-officiel Casino Royale – premier du nom – sorti en 1967, parodie délirante des aventures du plus célèbre agent secret de la planète – avec Peter Sellers à l’affiche.

Quantum Of Solace est ainsi le dernier opus de cette série vieille de quarante-cinq ans. Mais il n’a plus grand chose à voir avec ses prédécesseurs, hormis Casino Royale – deuxième du nom -, sorti en 2006 et qui marquait un tournant dans les aventures de 007, désormais bien plus proche du personnage crée par Ian Fleming.

Quantum Of Solace ne fait donc que confirmer cette évolution qui entraîne le spectateur à des années lumières d’un Moonraker, par exemple. Certes, Bond est toujours un agent du MI-6, les services secrets britanniques, il est plus que jamais indestructible et les scènes d’actions demeurent totalement improbables, à la limite de l’ennui à certains moments.

Cependant, Daniel Craig, qui interprète James Bond pour la seconde fois, a nettement plus la « gueule de l’emploi » que les cinq autres acteurs qui l’ont précédé.

Fini le brushing parfait en toute circonstance à la Pierce Brosnan ou Roger Moore et l’allure du parfait playboy à la Sean Connery. Bond prend sans cesse des coups, se cogne dans tout ce qu’il rencontre et tombe dès qu’il se retrouve en situation surélevée. Il est donc parfaitement logique qu’il ait un visage de boxeur à la Craig et qu’il n’opte pas pour une coupe de cheveux qui nécessite un long entretien quotidien.

Finies aussi les petites blagues « so british » qui ponctuaient jusqu’ici chaque scène d’action et qui n’ont jamais eu droit de séjour dans les romans de Fleming.
Fini encore – ou presque - le tombeur invétéré de ces dames - dont la fameuse James Bond Girl principale -, trop souvent partagé entre l’envie de sauver le monde et celui de perpétuer l’espèce.
Fini enfin l’usage à outrance de gadgets forts sympathiques mais trop souvent ridicules, qui donnaient à l’agent 007 un air de grand enfant.

Conclusion : James Bond a enfin grandi, il est entré dans l’âge adulte et a même découvert le sentiment amoureux. Il est donc sur la bonne voie, celle tracée par son « père » Ian Fleming, et même si quelques corrections s’imposent encore, l’agent secret au permis de tuer reviendra sans aucun doute à de nombreuses reprises dans de nouveaux épisodes, qui prolongeront la série la plus prolifique de l’histoire du cinéma.

Sur les écrans depuis le 31 octobre.