PARANO DANS L’AÉRIEN : Y EN A PLUS QUE MARRE !!!

PARANO DANS L'AÉRIEN : Y EN A PLUS QUE MARRE !!!

Dans le domaine de l’aérien, jusqu’où ira-t-on dans l’ignominie sécuritaire ? « Libération », dans son numéro du 24 octobre 2008, annonce l’expérimentation en France des « scanners corporels » qui permettent de voir jusqu’à l’anatomie des passagers et passagères.

Vous pestiez déjà contre ces mesures de « sûreté » grotesques qui vous cassent les… pieds (pour rester poli) lorsque vous embarquez dans un avion ? Celles-ci ne sont pourtant que d’aimables gamineries à côté de ce qui vous attend prochainement. Grâce à un nouvel engin diabolique, les agents de sûreté pourront bientôt même voir la raie de vos fesses et bien évidemment aussi ce qu’il y a côté face. Bref, avec un nouveau modèle de scanner à ondes millimétriques, les passagers seront électroniquement foutus à poil et devront malgré eux jouer les nudistes virtuels à l’embarquement.

Et la prochaine étape, ce sera quoi ? Le toucher rectal ? Faudra-t-il accepter de se faire explorer le trou de balle si on souhaite se déplacer en avion ? Et lorsqu’on s’apercevra qu’une personne experte en arts martiaux peut faire autant, sinon plus, qu’un quidam armé d’un cutter, va-t-on imposer aux passagers aériens de voyager à poil et menottés pendant tout le vol ?

Ah, oui, bien sûr… « C’est pour votre sécurité ! ». Eh bien, messieurs les paranoïaques, votre « sûreté » à deux balles, je crie haut et fort que je me la mets où je pense (vous aurez d’ailleurs l’occasion de le constater de visu avec votre nouveau joujou). Y en a plus que marre de subir ces vexations qui ne servent STRICTEMENT À RIEN pour la prévention des attentats !

Car si on reste dans votre logique, les terroristes, comme on dit aux échecs, « jouent avec les blancs », c’est-à-dire toujours avec un coup d’avance. Vous ne faites que boucher les failles mises en évidence par la précédente attaque, vous êtes incapables de prévoir quelle sera la prochaine faille qui sera exploitée, ni même d’ailleurs si le prochain attentat majeur aura lieu dans l’aérien ou ailleurs.

Les seules personnes qui nous protègent contre le terrorisme sont celles qu’on ne voit pas et qu’on n’entend pas, c’est-à-dire celles travaillant dans le renseignement. Le vrai renseignement, « à l’ancienne » avec de dangereuses infiltrations, pas avec des gadgets électroniques et informatiques. Le 11 septembre a été rendu possible notamment à cause d’incroyables défaillances des agences de renseignement américaines. Pas besoin de Patriot Act ou de putains de la République genre Edvige ou Cristina, faire déjà fonctionner correctement ce qui existait avant le 11/09/2001 diminuerait déjà énormément les risques.

Et que les grandes puissances abandonnent leur arrogance vis-à-vis de certains peuples, cela évitera que des désespérés se jettent dans les bras des fanatiques !

Le seul effet visible de votre nouvelle invention sera de voir affluer les CV des voyeurs et obsédés sexuels en tout genre dans les sociétés de sécurité, au recrutement déjà pas toujours très net.

Et sans doute aussi de satisfaire les lobbies des sociétés de sécurité et des fabricants de ce type de matériel. A propos, messieurs les paranoïaques, en ce qui concerne votre ridicule mesure sur la limitation des quantités de liquide à 100 ml, avez-vous pensé que la contenance de la vessie humaine est d’environ 300 ml ? Un passager qui n’est pas allé au petit coin depuis un moment est donc potentiellement en infraction, vous devriez lui imposer de se soulager en présence de l’agent de sûreté. Ou plutôt, pour satisfaire vos amis des lobbies des fabricants de matériel de sécurité en augmentant leur « bizness », imposer une échographie de la vessie avant l’embarquement.

Et quid de la nocivité éventuelle des ondes millimétriques sur l’organisme ? Silence radio complet là-dessus.

On ne compte déjà plus les mesures portant atteinte aux libertés publiques dans le domaine des transports : passeports « sécurisés », collecte et transmissions des informations personnelles sur les passagers, questionnaires d’entrée ultra-détaillés, mesures sur les liquides, fouilles diverses… Tout cela au nom de la « sécurité ». Mais comme le disait Thomas Jefferson : « Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre. ».

Sans parler des attentes interminables. Ce n’est pas le prix du pétrole ni le fameux « peak oil » qui tuera le transport aérien, mais toute cette paranoïa grotesque qui, de plus, transformera nos sociétés occidentales en sociétés de froussards, qui auront peur de tout : de la pluie, du vent, des nuages, de l’ombre des nuages…

Et que deviendront alors tous les personnels qui travaillent dans ce secteur, dont beaucoup sont passionnés et amoureux de leur métier ? On leur proposera quoi comme emplois ? Schtroumpf dans un parc d’attraction ? Des emplois de « service à la personne » (nouvelle appellation des emplois de domestique) ?

Du reste, eux aussi subissent, et au quotidien, plusieurs fois par jour, les tracasseries ubuesques de la « sûreté ». Quand il faut repasser au contrôle même pour aller bouffer à la cantine, ou lorsqu’un technicien avion, pour aller du hangar vers la piste, pour traiter les avions en transit, ne peut même plus emporter librement sa caisse à outils ! Et on fait comment pour dépanner un avion sans outils ???

Par contre, pour s’occuper des innombrables vols de véhicules dans les parkings de CDG ou dans les bagages, fléau bien réel, lui, il n’y a plus personne !

L’aviation générale et de loisir n’est pas forcément mieux lotie. Pour faire croire à la ménagère de moins de 50 ans que l’on s’occupe du problème du terrorisme à bras-le-corps, on a créé autour des centrales nucléaires les ZIT (Zones Interdites Temporaires, surnommées aussi « Zones Interdites aux Terroristes »), en lui faisant gober également qu’un petit avion de tourisme, souvent fait de bois et de toile, peut transpercer une enceinte nucléaire en béton de plusieurs mètres d’épaisseur. Si cela était vrai, ce serait plutôt sur la sûreté… nucléaire qu’il faudrait se poser des questions ! Même aux États-Unis, il n’existe qu’UNE seule zone équivalente, à Washington.

Pour protéger ses ébats avec sa chanteuse aphone et anorexique, notre Lider Minimo, spécialiste du tout-à-l’ego autant que du tout-à-l’égout au niveau du Cap Nègre, en a également fait instaurer une pendant la période estivale autour de la modeste bicoque de belle-maman.

Ou encore, dans mon aéro-club basé dans l’Ouest de la région parisienne, on était habitués à avoir, le 14 juillet, l’activité interdite sur le terrain. Mais avant, c’était juste le temps du défilé aérien (ce qui était encore normal, étant sur la trajectoire d’approche du défilé). L’an dernier c’était TOUTE la journée du 14 juillet. Et cette année c’était AUSSI l’après-midi du 13 juillet. Tout ça parce que notre Honte Nationale avait organisé ce week-end-là un sommet de dictateurs. Rappelons qu’après avoir accueilli Muammar Khadafi (impliqué dans l’attentat du DC10 d’UTA) le Petit Nigaud recevait ces jours-là Bachar El-Assad (qu’ont dû penser les élèves-officiers de la promotion « Lieutenant Antoine Dejean de la Bâtie », tué dans l’attentat de l’immeuble Drakkar au Liban, dans lequel Hafez El-Assad, géniteur du précédent, était impliqué ?). Non Môssieur Sarkozy, les terroristes ne sont pas dans les aéro-clubs, mais PARMI VOS INVITÉS INTERNATIONAUX.

Ces jours-là, au dessus de notre aérodrome, nous avons vu des appareils militaires faire des ronds dans notre ciel... rigolez pas, c’est avec votre pognon !!! Quand on sait le coût de l’heure de vol de ces bestioles militaires (un gros n’hélico, notamment), on peut en effet se poser la question : combien coûtent aux contribuables ces c****ries sécuritaires ??? Et pour quelle efficacité d’ailleurs ??? Là les caisses ne sont pas vides, alors que pour les chômeurs en fin de droits c’est pied au Q...

En ce moment vous pouvez vous voir, dans le hall des deux Concorde du Musée de l’Air du Bourget, une série de dessins de Reiser (qui n’était pas que ce dessinateur « féroce », mais aussi un passionné des choses de l’air, lui-même pilote privé et adepte de la première heure du deltaplane). Notamment un où l’on voit un truc style Fort Knox (avec miradors, barbelés et tout le saint-frusquin) et un quidam demandant « C’est là l’aéroport ? », ce à quoi des poulets enfouraillés jusqu’à la casquette lui rétorquent « Ben oui, ça ce voit pas non ? ». Et un autre où l’on voit les passagers embarquer à poil.

Et pourtant Reiser est mort il y a 25 ans... qu’est-ce qu’il dessinerait aujourd’hui !