JACQUES MESRINE N’ETAIT PAS L’ENNEMI DU PUBLIC

JACQUES MESRINE N'ETAIT PAS L'ENNEMI DU PUBLIC

Le 22 octobre prochain sortira le premier volet, du grand film sur Jacques Mesrine, intitulé "L’Instinct de Mort" réalisé par Jean-François Richet. C’est le comédien Vincent Cassel qui incarnera le "Grand Jacques" dans une incroyable prestation que j’ai pu constater sur une partie du tournage.

Pour les "puristes" il est vrai que la première version du film "Mesrine" du cinéaste André Genoves, avec l’acteur Nicolas Silberg dans le rôle de Jacques Mesrine et la comédienne Caroline Aguilar dans le rôle de Sylvia Jeanjacquot, était une pure merveille parfaitement bien réalisée.
Le vrai Jacques Mesrine (il faut prononcer phonétiquement "mérine" selon ce que me dit ma mère qui connaissait bien la famille Mesrine) n’était pas "l’Ennemi Public N°1" que les médias de l’époque nous décrivaient. Jacques Mesrine n’a jamais eu l’habitude de tirer sur le public. Cette expression a donc été inventée par le pouvoir politique en place qui était devenu la risée de tous, grâce aux services policiers d’une incompétence notoire face à l’insaisissable Mesrine.

Jacques Mesrine était un loup solitaire qui ne faisait partie d’aucune organisation criminelle, il était un peu marginal, rebelle, voyou intelligent mais torturé. Oui, il est devenu criminel en se servant de ses armes pour couvrir sa fuite lorsqu’il était reconnu et qu’on tentait de l’arrêter après ses "hold-up"... mais le public n’a pas eu à en souffrir puisqu’il ne dépouillait que les banques, quelques fois cinq dans la même semaine dans ses périodes de boulimie de fric. Il défendait sa vie de bandit libre face aux autorités qui décidèrent, un bel après-midi du 10 novembre 1979, de l’abattre comme le dernier des chiens galeux, sans lui laisser une seule chance... et surtout sans sommations ! Un vrai crime organisé et légalisé par l’Etat Français qui s’est comporté comme le pire des criminels, faisant fi de tout jugement et préférant exécuter la "bête dangereuse" qu’elle pourchassait, le "gibier de potence" comme on disait dans le temps. C’est bizarre cette erreur d’interprétation, selon de quel côté du flingue on se trouve, puisque côté policier on peut tuer en toute impunité en représentant la loi et que côté bandit on devient l’ennemi public n°1 en ne respectant pas cette même loi... de quel côté du revolver sont les vrais criminels ?

Qui n’a pas un jour rêvé de ne dépendre d’aucun système et d’aller chercher le fric là où il est ?! Qui n’a pas un jour voulu défourailler dans un tas de cons ? Tiens pas plus tard qu’hier, et si j’avais eu un flingue, je serais devenu cinq fois criminel puisque certaines personnes ont le don incroyable de nous pousser à l’excès... j’étais devenu le sanglier isolé mordu par cinq chiens enragés !
Il ne s’agit pas de dire que Jacques Mesrine avait raison de dévaliser des banques comme on va chercher son pain, mais de comprendre pourquoi un être humain peut en arriver là après un parcours chaotique et une guerre qui lui laissera les traces de l’horreur. Pourquoi Jacques Mesrine a été décoré à la fin de la guerre d’Algérie et pourquoi l’a-t-on exécuté au lieu de le capturer pour le juger.

Est-ce que Mesrine nous gênait, vous et moi ? Non, vous ne le connaissiez pas... mais il dérangeait messieurs Giscard, Peyrefitte et Bonnet parce que "Mister Jack" se foutait de leurs gueules. Jacques Mesrine n’était pas un héros, il ne le voulait d’ailleurs pas ! Certains prétendent qu’il était violent... enfermer les gens à double tour dans un Quartier de Haute Sécurité et dans une cellule sans toilettes, sans air et sans lumière, est non seulement violent mais inhumain ! Et ces policiers de la Brigade Anti-Gang qui tirèrent sur Mesrine comme on tire sur un lapin, sans aucun état d’âme et sans une once de regret... vous n’allez quand même pas prétendre qu’ils n’ont pas une certaine dose de violence en eux. Et notre superbe guillotine, à la lame aussi brillante que tranchante, n’a-t-elle pas été imaginée par un esprit violent. Les guerres ne sont-elles pas le plus haut degré et symbole de la violence humaine ? Et les attentats qui tuent des milliers d’innocents ! Pouvons-nous jurer que nous sommes tous vierges de sentiments violents et que seul, Mesrine est coupable de violences. Ne sommes-nous pas devenus des monstres, capables de fermer les yeux pour ne pas voir toute la violence qu’il y a autour de nous et sur toute la planète Terre ?!

Jacques Mesrine savait bien qu’il n’allait pas mourir dans son lit et qu’un jour il rencontrerait la balle d’un flic... ce sont finalement 21 bastos qui auront raison de lui... et çà, ce n’est pas de l’acharnement bestial peut-être ?!

Un tireur d’élite aurait pu lui loger une balle et le "travail" aurait été plus propre, voire un peu moins violent ou traumatisant pour ses enfants et sa compagne.

Jacques Mesrine a mené sa vie comme il l’entendait. Quant à sa mort, il avait fait une déclaration prémonitoire enregistrée sur bande audio et destinée à sa compagne.
Qui peut prétendre être vraiment innocent comme l’enfant qui vient de naître, tant dans sa tête que dans ses actes au quotidien ?