Gérard Depardieu à propos de son fils

Gérard Depardieu à propos de son fils

Suite au décès prématuré et tragique de Guillaume Depardieu, de nombreuses personnes évoquent sa relation conflictuelle avec son père Gérard. Voici le témoignage de Gérard parlant de son fils il y a quelques années avec beaucoup de tendresse et d’amour.
Nous une pensée émue pour Gérard, Elisabeth et Julie ce soir.

« Je n’ai sans doute pas été un père exemplaire. J’étais tout le temps dans l’excès : je buvais trop, je mangeais très vite parce que j’étais attendu sur les plateaux de tournage, j’étais beaucoup plus agité que maintenant. Mais comment être exemplaire à 25 ans ? Moi, je n’ai pas su, je n’ai pas pu[...]

Je n’ai pas honte de le dire. Il m’est arrivé de lever la main sur lui, de me mettre dans des colères homériques. Mais il faut voir dans quel état il se mettait. Quand il avait pris des trucs, il devenait incontrôlable.[…] Comment réagis-tu quand ton propre fils te menace d’un couteau ? Tu ne sais pas. Je ne sais pas. Personne ne sait ! […]

Au point que, un jour, étant incapable de réagir et de trouver une quelconque solution, j’ai préféré partir. […] J’ai considéré, à tort ou à raison, que je dérangeais plus que je n’arrangeais les choses. Pour Guillaume et pour moi, il valait mieux que je prenne du champ. Du coup, c’est Elisabeth qui s’est retrouvée seule en première ligne face à Guillaume. Je le sais, je l’assume.…

[…] Guillaume n’était pas un dealer, mais je crois qu’il a payé cher parce qu’il était le fils de quelqu’un de connu.
…Franchement, on ne colle pas trois ans de prison à un jeune homme de son âge parce qu’il a trois grammes d’héroïne sur lui. C’est disproportionné.

[…] Je ne réclamais pas un traitement de faveur pour Guillaume parce qu’il était le fils de Depardieu. Je voulais qu’on soit juste avec lui. Il ne méritait pas trois ans de prison. J’ai croisé François Mitterrand dans un Concorde pour New York. Je lui ai dit : « Président, je vais convoquer la presse, je vais déchirer mon passeport et me barrer de ce pays. […] Il y a des gens qui font des choses bien plus graves et qui écopent de moins que ça. C’est injuste. » Il m’a répondu : « Ne faites pas ça.… La seule chose que vous puissiez faire, c’est qu’il change de juge. Voyez Balladur, demandez-lui de transférer votre fils vers un autre JAP… »

[…] Il [Balladur] s’est conduit admirablement bien. Il ne pouvait pas sortir Guillaume de prison, mais il est convenu qu’il y avait contre lui une forme d’acharnement et il a accepté qu’on le change de JAP [juge d’application des peines]. »