EUTHANASIE DE 14 MACAQUES DE TONKEAN A STRASBOURG, LA FONDATION BRIGITTE BARDOT S’INSURGE DEVANT LES SCANDALEUSES PRATIQUES DE L’UNIVERSITE LOUIS PASTEUR

EUTHANASIE DE 14 MACAQUES DE TONKEAN A STRASBOURG, LA FONDATION BRIGITTE BARDOT S'INSURGE DEVANT LES SCANDALEUSES PRATIQUES DE L'UNIVERSITE LOUIS PASTEUR

Fin août, 14 macaques de Tonkean issus du Centre de Primatologie de l’Université Louis Pasteur de Strasbourg ont été euthanasiés. Ces 14 primates, d’origine indonésienne, étaient étudiés depuis des années par des comportementalistes animaliers. Porteurs de l’herpès B (inoffensifs pour les primates), selon le centre, ces singes représentaient une « menace potentielle de contamination pour le personnel du centre ». Curieusement, en mars 2006, le centre de primatologie proposait le placement des singes à tous les zoos français, arguant même à juste titre que l’espèce manifestait « de nombreuses interactions » et présentaient « un grand intérêt pour le public »*. La vie des travailleurs des zoos ne semblait alors pas en danger… Retour sur ce dossier qui présente plusieurs zones d’ombre.

Pourquoi les 14 macaques de Strasbourg ont-ils été euthanasiés ?

Officiellement, les macaques ont été euthanasiés parce qu’ils étaient porteurs de l’herpès B positif, infection jugée dangereuse pour l’homme par Louis Pasteur. Or depuis 1932, date à laquelle a été identifié le virus, moins de 40 cas de transmissions à l’homme ont pu être constatés dans le monde… et aucun en Europe. En effet, des mesures d’hygiène basiques permettent de se protéger de tout risque de contamination.

La réelle cause de cette euthanasie est essentiellement économique : le centre travaille ainsi avec des laboratoires qui se « fournissent » en primates pour leurs activités d’expérimentations sur les animaux. Et un singe malade n’a pas la même « valeur scientifique » qu’un singe sain. Bref, une sombre histoire d’argent de nouveau à la source d’euthanasies inutiles…

Une polémique qui fait tache d’huile

La problématique de l’expérimentation animale fait controverse parmi le monde scientifique, mais aussi chez les hommes politiques. En effet, Marie Anne Isler Béguin, députée européenne (groupe Verts) a récemment interpelé Michel Barnier sur ce sujet lors d’un débat au Parlement sur « la Présidence européenne et le bien-être animal ».

Par ailleurs, la France vient de se doter d’une « charte nationale sur l’éthique de l’expérimentation animale » prévue pour servir de référence aux expérimentateurs, aux institutions et aux comités d’éthique. Malheureusement, ces effets d’annonce n’offrent pas forcément de beaux jours à venir pour les animaux de laboratoires, et font de nouveau preuve de toute l’hypocrisie dont peuvent user les institutions. En effet, les animaux de laboratoire sont souvent euthanasiés par dizaines sans aucune préoccupation éthique…

10 000 primates sacrifiés par an : un chiffre en augmentation

Chaque année au sein de l’Union Européenne, plus de 10 000 primates (dont près d’un tiers en France) sont sacrifiés en laboratoires. Ces espèces, souvent protégées (macaques, babouins…), sont le support d’expérimentations pour des médicaments, des cosmétiques, des pesticides, des produits ménagers, etc.
Pourtant, l’effet de certains produits diffère parfois chez l’animal et chez l’être humain. Et en dépit des traitements répétés, les expériences menées sur les primates ne peuvent pas atteindre la précision d’une étude sur l’homme. Rappelons que les singes ont une proximité génétique très importante avec les humains ce qui amène des capacités cognitives et émotionnelles très développées.

Pour la Fondation Brigitte Bardot, il est urgent de recourir au plus vite à des méthodes d’expérimentation alternatives et à un contrôle plus strict des laboratoires, afin que cessent les euthanasies injustifiées comme celle des macaques de Tonkean à Strasbourg.