Marie Laforêt triomphe à l’Ecole Callas

Marie Laforêt triomphe à l'Ecole Callas

Disons le tout net Marie Laforêt, sensible, juste, belle et impressionnante (on manque de superlatifs) incarne à la perfection la mythique diva Maria Callas dans un ultime Master Class où celle qui fut la grande Voix du siècle n’est plus que l’ombre d’elle-même, entre nostalgie d’une Gloire anicenne, perte de son grand amour, donne des cours avec cruauté et hyper professionnalisme. Callas racontée par Maria.

Callas, professeur est dure, impitoyable, ironique et cassante. Elle tyrannise le pianiste, humilie ses étudiants. Qu’importe, les recommandations qu’elle leur donne sont autant de conseils de vie à l’usage de tous : devenir l’excellence, la Légende qu’elle a été. Aucun ne trouve, évidemment grâce à ses yeux.

Ces cours hors norme sont le prétexte d’une ballade nostalgique au sein de sa propren mémoire par flash back successifs.

Interprétée à l’origine par Fanny Ardant dans une mise en scène de Roman Polanski, voici l’adaptation théâtrale de la leçon de chant de Maria Callas reprise par Marie Laforêt, sous la direction de Didier Long.

Tout dans ce spectacle est une réussite. Mise en scène efficace, sobre, inventive et émouvante, décor soigné, effets subtils, lumières superbes, on est époustouflé parce que l’on voit, écoute et ressent du levé au baissé de rideau.

Marie Laforêt nous offre un très grand numéro d’actrice sans chercher à imiter Maria Callas, sa composition force le respect, elle est lumineuse, touchante et belle.
Pas une fausse note, pas un mouvement de trop. Marie laforêt prouve qu’elle est une immense Dame de ce métier.

Dans la salle le public est admiratif, les compliments pleuvent à l’entracte et à la fin du spectacle. Tout le monde est d’accord pour dire qu’on assiste à un grand moment de théâtre. Il y a une vraie jubilation qui s’empare de l’assistance du début à la fin de la pièce.

Les seconds rôles sont également formidables aussi entre la jeune fille ronde (Sophie) peu sûre d’elle, la rousse sophistiquée flamboyante (Sharon) et le jeune playboy sympathique (Tony) qui tente de jouer de son charme auprès de la Diva. Le pianiste (Samy) et le machiniste sont aussi raccord avec le reste de l’équipe.

Marie Laforêt offre deux heures et demie durant, une véritable performance qui marquera le rôle. Pétillante et obessionnelle en « professeur Callas » elle se révèle fragile, belle, touchante, hystérique, tourmentée lors des saississants monologues et solliloques qu’offre la pièce. "Master Class" est complète, elle ne laisse aucun temps mort, la biographie de La Callas est illustrée à merveille : l’amour, la mort, la faim, le succès, la déchéance, la jalousie, Visconti, les trahisons, l’Art et, bien sûr, Onassis. Son grand amour pour qui elle quitta tout...

Une pièce qui jouée par Marie Laforêt avec ce talent et cette magie-là mérite d’être mythique ! A VOIR ABSOLUMENT.


MASTER CLASS MARIA CALLAS

De Terrence McNally
Mise en scène de Didier Long
Avec Marie Laforêt, Leïla Benhamza, Maud Darizcuren, Juan Carlos Echeverry, Olivier Hardouin & Frédéric Rubay.

De 15 à 55 euros - Du mardi au samedi à 20h30, dimanche 16h - Théâtre de Paris, 15 rue Blanche, 75009 Paris - Renseignements : 01.48.74.25.37