La France est déjà Médaille d’Or olympique de Course en Sac

La France est déjà Médaille d'Or olympique de Course en Sac

Pendant que les athlètes français commencent à ramasser les médailles à Pékin, le dalaï-lama entame lundi une visite de 12 jours en France, hautement symbolique en raison de l’attachement français au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, alors qu’il apparaît de façon consensuelle en héraut de la résistance tibétaine à l’occupation chinoise.

Aucune rencontre au sommet de l’État n’est prévue pour le chef spirituel tibétain afin de ne pas envenimer les relations entre Paris et Pékin. Le chef de l’État, dont la position a été qualifiée de renoncement par l’opposition en France, a toutefois assuré qu’il aurait l’occasion de s’entretenir avec lui, sans préciser à quelle date. Le président Nicolas Sarkozy ne le rencontrera pas lors de cette visite en expliquant que le chef spirituel du bouddhisme tibétain n’a pas sollicité d’entretien à cette occasion. La visite du dalaï-lama est avant tout spirituelle, religieuse parce que c’était voulu de cette façon-là, indique Wangpo Bashi, son représentant en France, rappelant que la venue du chef religieux était prévue de longue date, puisqu’elle devait initialement avoir lieu en juillet 2006, bien avant les émeutes à Lhassa, en mars 2008. Une seule rencontre politique est prévue le 13 août, au Sénat avec des parlementaires. Il y quelques mois, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et sa secrétaire d’État aux droits de l’Homme, Rama Yade, s’étaient pourtant dits prêts à le rencontrer.


Il ne fait pas de doute que la question tibétaine est loin des préoccupations de la diplomatie française. Si les amateurs de spiritualité apprécient généralement le bouddhisme, au point que 700.000 personnes le pratiqueraient en France, il s’agit plus de le consulter sous l’angle de l’exotisme et du chamanisme… Le troisième Œil a connu un grand succès de librairie dès sa parution, en France en 1957, dans la très controversée collection L’Aventure Mystérieuse des éditions J’ai Lu, sans que l’on soit vraiment certain qu’il s’agit d’une expérience originale et véridique. Écrit sous le nom d’emprunt de T. Lobsang Rampa, l’ouvrage décrit l’initiation d’un moine tibétain sous ses aspects magiques et sensationnels. Il ne laisse pourtant pas de doute sur les motivations de l’auteur, puisque celui-ci, dès la préface, déclare que mon pays bien-aimé est actuellement occupé par les troupes communistes : la prophétie s’est accomplie. C’est uniquement pour cette raison que j’ai déguisé mon nom et celui de mes relations. Alors que l’intérêt des puissances anglo-saxonnes a constamment balancé entre la Chine et le Tibet, c’est l’Allemagne nazie qui s’est le plus clairement positionnée en faveur du peuple tibétain, alors que la France a traditionnellement joué la carte pékinoise pour garantir les siens dans les concessions ou ses possessions indochinoises. Elle n’a pas varié depuis.

 

La Diplomatie française est déboussolée


Le Président Hu Jintao a indiqué que la Chine et la France ont noué entre elles des relations d’amitié traditionnelle qui n’ont cessé de se développer depuis 1964 et que ces relations sont exemplaires parmi les relations entre la Chine et les autres pays occidentaux, et qu’elles méritent donc d’être chéries, s’est réjouit le 9 juillet dernier le porte-parole de l’ambassade de Chine à Paris à l’annonce de la présence du chef de l’État français à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Selon le Président Hu Jintao, lors de la visite réussie du Président Sarkozy en Chine en novembre dernier, les deux parties ont échangé de manière approfondie leurs vues sur les grands dossiers et dégagé de nombreux consensus, ce qui a favorisé considérablement le développement des relations sino-françaises. La partie chinoise apprécie l’attachement du Président Sarkozy au principe d’une seule Chine, son opposition à l’"indépendance de Taiwan", ainsi que le fait qu’il a réitéré que le Tibet fait partie intégrante du territoire chinois.


La Chine, qui considère le dalaï-lama comme un sécessionniste, avait mis en garde Paris contre une telle rencontre et brandi la menace de conséquences graves sur les relations bilatérales, à quoi Nicolas Sarkozy avait présomptueusement rétorqué que ce n’était pas à Pékin de fixer son agenda. Le président français s’efforce en fait de calmer le jeu avec la Chine après des mois de tensions liées notamment au passage chaotique de la flamme olympique à Paris. Ces tensions avaient notamment entraîné une mise à l’index de la destination France par les voyagistes de Pékin pendant plusieurs semaines, et un boycott des produits français. La position française est d’autant plus inconfortable qu’elle assume également la présidence de l’Union européenne, éprouvant par là même plus de difficultés à se positionner de manière unilatérale sur la scène internationale. L’Europe peine à définir un cadre d’analyse et développe une politique perçue par les Chinois comme une approche à court terme, analysait le 1er août dernier l’ambassadeur de France en Chine : il n’y aura pas de partenariat stratégique euro-chinois tant que nous n’aurons pas défini à 27 nos intérêts avec la Chine telle qu’elle est et non telle que nous voudrions qu’elle soit ! Nicolas Sarkozy s’est donc rendu à la cérémonie d’ouverture des Jeux de Pékin en visite express, mais il n’a pas participé au dîner qui clôturait cette journée de fête. Il s’agissait peut-être pour lui d’adopter aussi une voie moyenne à l’instar du dalaï-lama.


C’est pourquoi d’après le Président Sarkozy, le monde a besoin de la Chine pour la paix et la stabilité selon la légation chinoise à Paris, la Chine est incontournable pour le règlement de nombreux problèmes. La France souhaite voir la Chine jouer un rôle accru dans les affaires internationales et régionales. La France attache une grande importance à ses relations avec la Chine, pays qu’elle considère comme un partenaire stratégique, et attend de renforcer leur dialogue et coopération dans les affaires bilatérales, régionales et internationales. Il a notamment réaffirmé l’attachement inébranlable de la France à la politique d’une seule Chine tant sur la question de Taiwan que sur la question du Tibet.

Les Partenaires chinois sont trop coriaces


Dans un souci d’apaisement, Nicolas Sarkozy s’est finalement rendu à la cérémonie d’ouverture des JO, qu’il avait un temps menacé de boycotter. Il a assuré que la page du malentendu était tournée entre les deux pays, dont il a célébré l’amitié indéfectible. Je me réjouis vivement à la perspective de me rendre à Beijing, à l’invitation du Comité national olympique sportif français, pour me joindre à ce grand rendez-vous. Ces olympiades promettent d’être une grande fête sportive et une réussite spectaculaire, s’est félicité Nicolas Sarkozy deux jours avant de se rendre à Pékin le 8 août, tout en soulignant à des représentants de la presse chinoise que c’est la première fois qu’un président de la République française, en tant que président en exercice de l’Union européenne, participera, à l’étranger, à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.


La veille, la pression chinoise était à son comble à Pékin, alors que les officiels français et le secrétaire d’État aux Sports congratulaient les athlètes au village olympique. L’agence Chine nouvelle diffusait une mise garde à peine voilée d’un diplomate chinois : il a pris l’exemple du relais de la flamme olympique à Paris qui avait été perturbé par des activistes du Tibet, en avril, disant "qu’ils avaient contrarié le peuple chinois". En tant qu’ancien ambassadeur en France, il pense que ces incidents auraient dû être évités. Cependant, il a dit que "les expériences désagréables" font partie du passé et que le président français Nicolas Sarkozy, qui avait d’abord menacé de boycotter les JO à Beijing, avait finalement décidé d’assister à la cérémonie d’ouverture. La Chine lui réservera un bon accueil, a dit Wu Jianmin. Actuellement président de l’Institut de Diplomatie de Chine, Wu a fait remarquer que les relations sino-françaises se basaient sur leurs intérêts mutuels, qui étaient en rapide développement. Dans une conférence au centre de presse, il a déclaré sans ambages : si je sais que vous n’appréciez pas quelque chose, alors je dois faire attention à mon comportement pour éviter de créer des situations désagréables. Il a exprimé le souhait que les deux pays fassent preuve de prudence dans leurs relations bilatérales…


La leçon a été vraisemblablement bien reçue, puisque le chef de l’État français ne tarit pas d’éloges sur l’organisation des Jeux de Pékin devant la presse chinoise : tout le monde me parle du village olympique, qui serait le plus beau et le plus confortable qui ait été construit depuis le début des olympiades… Je suis impatient de découvrir le spectacle que nous réserve Zhang Yimou pour la cérémonie d’ouverture. Il a également salué la formidable mobilisation du peuple chinois, depuis 7 ans, pour l’organisation des Jeux Olympiques : je suis sûr que les peuples du monde seront frappés par la force de sa solidarité et de sa volonté, mais aussi, et surtout, par son hospitalité. Ces Jeux sont une étape majeure dans la mondialisation, qui renforce les liens entre les peuples du monde. Cette déclaration d’allégeance aux autorités chinoises n’a pas dû convaincre, puisque la délégation française a été sifflée par le public pékinois, tout comme l’a été celle de l’ennemi héréditaire nippon.


C’est pourquoi la visite du chef religieux de 73 ans, Prix Nobel de la Paix et incarnation mondiale de la non-violence, est religieuse, à l’exception d’une rencontre prévue avec des parlementaires français. Le dalaï-lama doit visiter des centres et congrégations bouddhiques en région parisienne, en Normandie et en Bretagne. Le 22 août, il inaugurera un temple à Roqueredonde, dans le sud de la France, en présence de la l’épouse du président de la République, Carla Bruni-Sarkozy. Sa visite doit s’achever le 23 août. Depuis un an, le 14ème dalaï-lama a été reçu par de nombreux chefs d’État ou de gouvernements, parmi lesquels George W. Bush, Angela Merkel ou Gordon Brown, au grand dam des autorités chinoises. Le responsable bouddhiste, qui est venu à une dizaine de reprises en France depuis 1982, avait été reçu en 1993 par le président François Mitterrand.


La France a ramassé dimanche 3 médailles dans la douleur, une d’argent, à l’épée, 2 de bronze, en judo et au tir à l’arc féminin. Ce sont les 1ères et elle est pour le moment à la 15ème place mondiale. Laure Manaudou, qui s’est qualifiée avec difficulté, paraît avoir aujourd’hui les épaules trop frêles pour supporter tous les espoirs français… Bernard Laporte a souhaité conserver au pays le rang qu’il avait aux précédents Jeux d’Athènes, la 7ème place mondiale avec 33 podiums et 11 médailles d’or. Une chose est désormais acquise : la France conserve au moins le leadership de la course en sac !

 

 


La critique est facile et s’exprime au détour
D’essais mal transformés tout au long de la vie,
Le maître est très déçu, mais la foule est ravie
De voir qu’un petit rien le fait choir à son tour !


C’est trop tôt qu’il arrive au point de non-retour
S’il croit que pas à pas, la route est bien suivie,
Le public n’a pas cru qu’il avait cette envie
D’aller au but et fond sur lui comme un vautour.


Au fond, pour toute action, seul le résultat compte :
Quand chacun se contente au départ d’un acompte
Ensuite, il faut convaincre ou tout est terminé…


Dès lors, il ne faut plus songer aux accordailles,
Tant et si bien qu’en plus l’échec demeure inopiné
Alors qu’il en faut tant pour rafler des médailles.