RENCONTRE AVEC MON BEAU FRERE, à Avignon…
Vous connaissez tous Ariane, parce que vous l’avez appréciée au cinéma ou tout du moins aperçue à la télé. Vous connaissez sans doute Pierre, homme de théâtre polymorphe, auteur, acteur et directeur d’une scène nationale, le Théâtre de Malakoff. Enfin vous connaissez peut-être Gilles … Non ? C’est dommage ! Car Gilles gagne à être connu, même si s’être entêté à ne jamais vouloir monter à paris a fait sans doute beaucoup pour la discrétion médiatique dont souffre le troisième enfant de la fratrie Ascaride, décidément une famille d’artistes !
Gilles Ascaride est un auteur génial, au talent foutraque, qui a commis des œuvres romanesques et de théâtre toutes délicieusement frappées au coin du délire, dispersées chez une flopée d’éditeurs et qui n’ont jamais rencontré d’autre succès que d’estime. C’est regrettable, mais ce n’est pas grave… car l’homme n’en fait pas une maladie, avec ça philosophe. Il est aussi un roi à Marseille, puisqu’il s’y est autoproclamé Roi des Overlittéraires, un quarteron de terroristes du stylo qui a vu le jour du côté du Vieux-Port et qui commence à faire parler de la littérature autrement : on y retrouve parmi d’autres à ses côtés Henri-Frédéric Blanc, Philippe Carrese, François Thomazeau, André Not ou votre serviteur à l’occasion ; Gilles dirige d’ailleurs la collection Overlittérature chez l’Ecailler, mais ceci est une autre histoire… car c’est de théatre que je viens vous parler ici :
« Rencontre avec mon beau-frère »
de Gilles Ascaride, au Théâtre Le Capitole
3 rue Pourquery de Boisserin,
tous les jours du 10 juillet au 2 août à 15h30
C’est en plein centre-ville, vous ne pouvez pas ne pas trouver si vous passez en Avignon.
A l’origine écrite pour sa sœur Ariane voici quelques années, cette « rencontre » est tout simplement irrésistible ! Elle est interprétée par Claire Defilippi et Gilles Ascaride himself, qui est aussi un excellent acteur. Sans vous en dévoiler l’argument, je vous dirais cependant que la pièce se joue au Ciel, où se retrouvent en cette singulière circonstance deux ennemis intimes, une vieille femme et son beau-frère.
Ce dernier n’est pas vraiment un ange…, mais néanmoins mandaté pour guider la malheureuse, qui revient à elle pour découvrir qu’elle est morte ! Je ne peux vous en dire plus sans vous gâter le plaisir : car si le sujet a déjà été traité, jamais d’aussi irrésistible façon ! C’est cruel et juste, sensible et émouvant, empreint d’humanité comme tout ce que touchent les Ascaride, et toujours vif, surprenant et drôle ! Un moment de théâtre à ne pas manquer, auquel je vous convie si vous vivez dans le Sud ou que vous y passez vos vacances.