Insulter : tout un art

Insulter : tout un art

Et ce n’est pas moi qui le dit. C’est le sieur John-Havey Marwanny. Un gentil dingue comme on les aime. Un mec qui a un blase à tomber. Marwanny. Cela me dit quelque chose. Mais quoi ?
Bon. Trêve de plaisanterie. Passons à l’essentiel. Un exemple parmi cent. D’actualité. La redevance.

Voici donc ce que vous pourriez, devriez, auriez du, envoyer ...

Cher Monsieur,
J’ai bien trouvé dans ma boîte aux lettres votre courrier m’indiquant que vous avez tenté, en mon absence, de vous rendre à mon domicile afin de contrôler le fait que je ne possède pas de récepteur de télévision. Dans ledit courrier, vous me demandez de retourner la fiche ci-jointe afin de confirmer cet état de fait.
En quelle langue dois-je m’exprimer pour faire comprendre à vos services que j’ai balancé cette putain de télé par la fenêtre ?
Croyez-vous que j’ai vraiment envie de regarder en cachette ce petit merdeux de Pujadas ou cette grosse truie d’Elise Lucet ? Et je limite mes exemples au service public que je suis censé financer avec votre putain de redevance de merde !
Croyez-vous que j’ai envie de payer pour écouter Ruquier débiter ses calembours à deux balles avant de m’autolobotomiser en regardant Plus Belle la vie ? Pensez-vous réellement que je suis prêt à regarder des cons jouer à des jeux crétins et gagner des milliers d’euros pour répondre à des questions débiles ? Imaginez-vous un seul instant que ça me ferait plaisir de regarder ces trous du zob de Télématin s’empiffrer de croissants au beurre à mes frais ?
Eh bien, si vous n’avez pas la réponse, je vous la donne, c’est cadeau : c’est NON ! Je coche la case « Je ne possède pas de récepteur de télévision ». […]
Alors plutôt que de faire le nazillon en essayant de rentrer chez les gens pour les dénoncer à vos chefs, prenez donc un abonnement à internet pour télécharger gratuitement : au moins comme ça, vous deviendrez peut-être un peu moins con.

Ce tropique est un régal !
C’est extrait de Insulter tout un art, un petit guide pratique de correspondance institutionnelle et commerciale. On peut se le procurer pour 5 euros, soit chez Colette, à Paris, soit le site du môssieur.