Carmen à l’Opéra de Vichy

Carmen à l'Opéra de Vichy

Dimanche 8 Juin 2008, j’étais convié par de chers amis, et en loge s’il vous plaît, à une représentation du Carmen de Bizet à l’Opéra de Vichy (Allier), lieu magnifique et ô combien historique puisque c’est dans cette salle que le 10 juillet 1940, comme l’indique une plaque sur place, "30 parlementaires ont par leur vote affirmé leur attachement à la République, leur amour de la liberté et leur foi en la victoire alors que s’éteignait la 3 ème République."
Décor grandiose, salle comble pour un Opéra comique de bonne facture mais un peu attendu, scolaire et malheureusement pas très audacieux ni porté par de grandes voix.

Une soixantaine d’acteurs professionnels sur scène, de très beaux décors, des costumes taillés au millimètre, de ravissantes jeunes filles, une très belle photographique, un Opéra dynamique aux airs connus de tous, les ingrédients d’un bon spectacle étaient là.

Pourtant au final, et ce malgré la présence de l’orchestre de chambre de Lausanne et son choeur de l’Opéra, l’affiche alléchante n’a pas tenu toutes ses promesses.

4 actes mal taillés dans l’intrigue (les deux derniers sont bien plus intéressants et dynamiques que les deux premiers), une petite Carmen/Carmencita fort jolie mais à l’organe vocal pas assez puissant, un José Ventripotent pas très attractif et une mise en scène correcte mais un peu répétitive et molle ont rendu ce CARMEN de Bizet assez moyen et c’est bien dommage.

Pourtant la scène de début montrant des Torero au ralenti dans leurs habits de lumière dominés par une lumière rouge sang laissait augurer une mise en scène plus originale et attractive. Mais force est de constater que le reste de ce CARMEN mis en scène par Arnaud Bernard a choisi le concept de la construction très grand public à celui d’une nouvelle appropriation audacieuse de l’œuvre. C’est bien entendu un choix respectable même s’il a rendu le tout assez convenu et presque ennuyeux.

On retiendra donc simplement de ce Carmen-là de belles scènes esthétiques à la lumière superbe, de beaux mouvements d’acteurs et d’étoffes et une musique ben menée. Un Carmen qui ne restera pas dans les mémoires mais un beau moment d’Art et d’Histoire vécu au sein d’un lieu intemporel et très fort.
"L’amour est enfant de bohème qui n’a jamais jamais connu de loi..."