« Des Papous dans la tête » en public à la Cité des Sciences de Paris nous grattent les zygomatiques !

« Des Papous dans la tête » en public à la Cité des Sciences de Paris nous grattent les zygomatiques !

Alors comme ça, samedi 7 juin 2008, le Bartos me proposa :
- Tu choisis, c’est soit la manif « cyclonudiste » ou les Papous ?

- Les ziguettes et les zigues à poil pour donner à penser que l’essence se dépense avec les jarrets, sans moi ! Quant aux Papous, je ne savais pas qu’il y avait actuellement une exposition coloniale.

- T’as encore tout faux sur le morceau, me jacta le Franckos tout de go. Les Papous sont des dames et des messieurs respectables qui se mettent à table devant un public jouasse et enregistrent une émission de France Culture.

- Chiche ma quiche, que je veux tenter l’expérience et puis d’ailleurs ça peut me donner un papier à écrire pour le Mague.

Vroum vroum la moto, mazette, on débarque à la Cité des Sciences de la Violette. Y’a la queue. Silence religieux. Tout est calme et luxure, j’te jure. Si c’est eux les jouasses à la masse, ils ne doivent pas tout les jours se fendre le joint de culasse …

On entre, le Franckos à la racole de futurs adeptes de la secte est flanqué de deux aminches, un couple qu’il a invité à la grande messe. On pose ses fesses au premier rang et on attend une plombe que les papous s’épilent le caillou. Ils se radinent la mine. Je croie m’étouffer et siffler à l’arnaque. Ils sont douze, des meufs et des mecs tout ce qu’il y a de plus ordinaire, sauf que le sorcier ne les a pas passés au trombinoscope de la cure de jouvence. Jeunesse, bonjour tristesse ! Ils sont attifés à l’européenne et j’suis sûre qu’il y en a qui crèche dans une tombe. Le Phébus, c’est pas leur truc à puces. Et moi qui croyais que la Papouasie se situait aux antipodes australiens où se pèle la cagna ! Macaque bonobo mon coco !

Le Bartos habitué du credo m’avait prévenue que l’office durait trois heures. Tu te tiens tranquille. Tu écoutes, tu regardes et tu notes.
Une grande dame rousse a lancé la soirée des hosties. Je pense que c’était elle la grande prêtresse. Elle s’appelle Françoise Treussard. Une autre, c’est Eva Almassy. Elle était vêtue d’une robe noire en velours et elle a commencé les présentations de ses dix condisciples. Le Bartos est raide dingue de sa voix. Elle a un bath accent et des intonations charmantes. Cette femme épanouie opéra l’opération du sourire envoûtant et ne le lâcha pas d’un soupir de toute la soirée.

Il y avait une certaine Dominique Muller blonde élancée et pas du tout Patti Bulaire au calvaire / la cantatrice pas chauve pour autant c’était Hélène Delavault / Patrick Besnier l’air très sérieux au premier abord et phraseur aux capteurs / Patrice Caumon c’était celui qui repassait son bac à chaque session / Lucas Fournier pâtissier des bons mots / Patrice Delbourg que j’ai tout de suite surnommé Calembour, / Hervé le Tellier biologiste des maux sucrés et prince sans rire / Jacques Vallet style du fou qui parle / Patrice Minet un petit homme qui avait des ressources du sens combinatoire des situations / Serge Joncour un grand escogriffe qui en connaît un rayon au niveau de l’histoire de l’art.

V’la t’y pas qu’on voyagea sur les aires de repos. La dynamique de l’escargot selon Serge et le grand repenti n’entama pas le moral de la fable, disait Patrick, avec le fou et la grammaire puisqu’il faut être en forme pour toucher le fond !

S’enchaînèrent des jeux littéraires sous la contrainte cinglante du fouet de Françoise. Au jeu du téléphone, on retrouva Lucas à deux plombes du matin avec le puzzle téléphonique de Patrick. Depuis Proust jusqu’au voyage au bout de la nuit, il n’y avait qu’un grand pas à franchir que Dominique envisagea selon l’abscisse d’un grand pas pour le kangourou des huîtres au clair de lune.

Une page de Publipapoucités avec Eva. Puis c’est autour de Patrice Caumon et Dominique de disserter la philo en direct selon un temps déterminé sans filet. C’est dingue, lorsque je décrypte le Bartos marner sur ses feuillets, chez les Papous, des textes sont écrits à la maison et d’autres sur place. Le confort, ces masos, ils connaissent le mouillage de leur chemise !

Eva plongea dans le grand bain sauf que Lucas préféra attendre les soldes pour s’acheter un maillot de bain, comme le préconise Dominique de Vilplainte. La belle Hélène bailla aux corneilles.
Jules Verne coulait dans les veines de Jacques un rôle du capitaine Némo sur mesure lors d’une exposition du zizi sexuel à la Cités des Sciences et de la Violette.

Le public fut mis à contribution : 10 mots pour une histoire : triton / chalumeau / sustentatoire / bourdalou / ahuri / balboa / scandinave / envoler / travesti / échanger / sur le mode d’une journée à Roland Garros pour Patrice, une lettre de rupture pour Hélène et une rencontre dans une petite rue selon Patrice Minet. Un léger strabisme convergeant n’entama pas l’acuité visuelle d’un Serge et d’un Patrick au fait du plasticien Hopper et de l’art italien !!!!. Les suppositions de Jacques… La vie des objets, on s’en léchait les papilles du gâteau de Lucas qui s’exposa à la pâtisserie de la Grande Gerbe. Hervé applaudit et compléta le tableau des maux d’estomac. Bon appétit !

Au jeu des faussaires, Eva et consort durent démarquer la vérité textuelle selon les termes d’un Eugène Ionesco proposés par l’esthète Patrice Delbourg. Les périphraseurs s’en donnèrent en choeur…
Et ce fut le final écrit par Lucas, un voyage avec des compères singes dans une autre dimension spatio-temporelle où tout le monde s’égosilla de sa ritournelle.

Si vous n’avez pas tout compris au ressort des évènements, c’est normal.

Ecoutez, lors de ces trois prochains dimanches entre 12 h 45 et 14 heures, la retransmission de l’enregistrement de cette fabuleuse émission. Et si, comme le Bartos, vous devenez accroc actif aux Papous, c’est bon pour le moral, même si ça ne fait pas repousser les tifs.
Comme quoi, lorsque le service public rend un vibrant hommage aux zygomatiques, comme au bon vieux temps où sévissaient ce cher Claude Villers lors de son tribunal des flagrants délires, flanqué de Pierre Desproges et Luis Rego, c’est bonnard. Avec les Papous, l’humour fin se porte bien sur France Culture.

Merci à toute l’équipe des Papous, ainsi qu’aux techniciens et aux absents de cette séance de travail. A la revoyure, pour sûr entre les esgourdes pas sourdes ou de visu à Paname, en province, en Roumanie ou ailleurs… histoires de se gratouiller les papouilles et la bouille enjouée.