B(earth) à la Galerie Talmart

B(earth) à la Galerie Talmart

Le 15 mai 2008 j’ai assisté avec beaucoup d’intérêt au vernissage de l’exposition-installation B(earth) à la Galerie Talmart dans le 4ème arrondissement de Paris.
L’exposition B(earth) est née d’une collaboration entre une artiste-peintre française, Ludivine Allegue, et un artiste vocal québécois, Yvon Bonenfant. B(earth) unit la voix et la peinture. Ces deux là ont travaillé ensemble dans une résidence d’artistes qui avait lieu dans une ville de pierre.

Une oeuvre complète à quatre yeux, quatre oreille et quatre mains a jailli de l’émulation des deux créateurs sensibles et inventifs.

Elle s’est construite à partir du désir de plonger dans les correspondances entre les textures vocales et visuelles. Son contenu est né de cette expérience à l’origine sensorielle dont les matières premières étaient le souffle et le toucher que Bonenfant et Allegue ont transformés en voix et en seconde peau.

L’image pourtant Une est divisée en deux panneaux de dimensions égales, deux mondes picturaux unis par la voix et la lumière. Le souffle circule ainsi dans l’image et dans l’espace. C’est le cri sourd qui coupe l’être en deux, la voix des pleurs non manifestés mais aussi la réalisation de la naissance d’un individu en l’Autre. (source : présentation de l’expo par la Galerie Talmart.)

Il y a eu une parfait osmose et cohérence dans l’œuvre proposée au public ce soir-là. Le choix de montrer ce travail-là dans ce lieu particulier qu’est la voute du sous-sol de la Galerie Talmart était parfaitement judicieux.

L’installation simple a tenu toutes ses promesses. Le grand diptyque pictural de Ludivine Allegue au beau milieu du mur principal arrière de la salle, parfaitement centré, était cerné en stéréo par les voix inventée, pensée et réalisée par Yvon Bonenfant.

Ainsi on a assisté à un spectacle visuel et sonore très interactif, très fort et unique. Une exposition sensitive, émouvante, troublante où le tableau et les sons n’ont cessé de s’interpénétrer dans une magie quasiment mystique. Pendant tout le temps où j’assistais à cette oeuvre plurielle, j’ai redécouvert dix fois, cent fois le tableau de Ludivine Allegue, sa maîtrise des espaces, des couleurs, des transparences et des formes.

Le son quant à lui proposait des ambiance, des chants primaires , des chemins pour la pensée. Les deux œuvres faisaient vraiment partie à part entière de la mise en scène dans une rythmique parfaite, dans une justesse rare.

Parfois on avait l’impression que les sons de Bonenfant avaient été enregistré par dans des temps immémoriaux ou par des groupes entiers alors qu’il a tout fait seul dans une vraie économie de moyen.
Le tableau de Ludivine Allegue est à la fois mouvement, point central de la catharsis, de la théâtralité, de la "cathédralité".

Sous ses voûtes, dans ses jeux de pierres, de textures mêlées, l’émotion a été grande et la pertinence du propos, forte.

Un grand moment d’art et de communion humaniste.


LA GALERIE TALMART