Champagne ! Sarkozy est de retour

Champagne ! Sarkozy est de retour

Le gouvernement l’avait promis, il n’y aura pas de plan de rigueur. Pas
de plan du tout. Bien mieux encore, notre superprésident vient de
dépasser son propre objectif ! Il a domestiqué la réalité de façon a dépasser ses promesses les
plus folles.

La croissance française vient, à la faveur d’un sursaut
conjoncturel et surtout statistique, d’atteindre 0.6% au premier
trimestre 2008. L’an I de l’ère sarkozyste s’achève donc en beauté, avec
le sourire radieux de Christine Lagarde. Plus fort que Besancenot chez
Drucker, voilà le prolétariat qui entre dans l’âge du caviar. Finie la rigueur, il ne faudra plus se serrer la ceinture !

Ne sommes-nous pas en mai 2008, n’est-il pas interdit de s’interdire les
escapades en Egypte et autres soirées au Fouquet’s ? Peut-être que
certaines liqueurs dudit lieu de plaisirs, consommées sans modération,
permettront aux statisticiens de faire passer la France à encore plus de
croissance au prochain trimestre ?

Cerise sur le gâteau, les lois du président sont rétroactives, la
croissance pour 2007 a été révisée à la hausse. Grâce à une révision à
la baisse de la croissance du quatrième trimestre 2007. Un peu
contradictoire, de quoi en perdre son latin, pardon bling-bling. Mais
qu’importe ? Ne sommes-nous pas dans l’ère de la rupture avec les règles
mathématiques traditionnelles ? L’ère de la créativité et de
l’innovation ? Il n’y a que les profs de gauche, avec leur grève d’un autre âge pour jouer les trouble-fêtes.

Pourtant, 100 ans après la théorie de la relativité générale d’Einstein, ils auraient eux aussi dû Goûter la théorie de la relativité budgétaire de Nicolas SARKOZY !

Le président avait promis "d’aller chercher le point de croissance qui
nous manque". Analyse tout à fait remarquable. En effet, en augmentant
nos chiffres de un point, notre croissance trimestrielle passerait de
0.6% à 1.6%, soit plus que nos voisins allemands, qui ne sont qu’à 1.5%.
Les pauvres.

En fait de service minimum, la France a plus que jamais besoin d’un service maximum de la transparence des statistiques économiques !
Faute de quoi nos institutions risquent des ébranlements dont nul ne peut anticiper la gravité.

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