PASCAL SEVRAN EST A PRÉSENT AU PAYS DE STÉPHANE

PASCAL SEVRAN EST A PRÉSENT AU PAYS DE STÉPHANE

Depuis ce temps que de tristes individus, comme Jean-Pierre Elkabbach et Jean-Marc Morandini qui se prennent pour les rois de l’information et du scoop, avaient fait leur show pour annoncer prématurément la mort de Pascal Sevran... n’hésitant pas, au passage, à blesser le coeur de sa famille et de ses amis... Pascal est mort sans les prévenir, c’est le moins qu’il pouvait faire !

Depuis le temps que Pascal Sevran attendait cet ultime instant qui lui permettrait de rejoindre Stéphane, qui partagea sa vie durant dix huit années, il vient enfin de se débarrasser de cette enveloppe corporelle qui lui pesait tant durant toutes ces dernières années de "la vie sans lui". Presque dix ans de souffrance depuis la mort de Stéphane, le 16 octobre 1998, jour de l’anniversaire de naissance de Pascal... il vient d’atteindre sa délivrance !

Après les départs de Jacques Martin et de Pascal Sevran, nos dimanches risquent sûrement d’être un peu tristes et surtout inanimés.
Pascal Sevran ne faisait certes pas l’unanimité... mais qui peut prétendre la faire ?! Ses propos étaient parfois acerbes et son regard n’était pas toujours complaisant... comme tous ceux qui souffrent dans leur coeur et dans leur âme. A présent qu’il vient de passer dans l’autre monde, toutes les dettes sont effacées. Pascal ne voulait pas faire de mal aux autres et ses déclarations n’ont fait de mal qu’à lui-même, le rongeant jusqu’à son dernier soupir... comme quoi le verbe peut tuer lentement !
Il ne faut retenir, de Pascal Sevran, que sa démarche noble pour tenter de valoriser la chanson française et les auteurs oubliés de l’époque de nos parents et grands-parents.

Sa passion de l’accordéon et de l’ambiance des bals musette dynamisa nos anciens qui ont pu, grâce à Pascal Sevran, replonger avec délice dans leur jeunesse volée de l’entre deux guerre et se dégourdir les jambes lors des après-midi de "La chance aux chansons". N’oublions pas qu’il a aussi beaucoup fait pour des auteurs contemporains, comme le chanteur Renaud qui a valorisé l’accordéon.

Son amie Sheila doit être bien triste aujourd’hui, elle qui était sa pensionnaire et aussi sa confidente à Morterolles durant toutes ces années de peine d’après Stéphane.
Après la lecture du livre "La vie sans lui", j’ai échangé quelques courrier avec Pascal Sevran. Ne connaissant pas son adresse de Montmartre, avant qu’il ne parte se réfugier dans l’Ile Saint Louis, je décidais de lui écrire à Morterolles... car comme il l’écrivait dans son livre, le facteur de ce petit village saurait bien où déposer le courrier. Nos échanges furent courts et courtois... il avait perdu son amour au masculin et moi le mien au féminin. Seul ce lien nous unissait un peu, au travers de nos mots et de nos maux. Je ressentais bien, dans ses courtes lettres ou cartes, le vertige de l’absence de Stéphane.

Auteur du roman "Le passé supplémentaire" qui lui a permis d’obtenir le prix Roger Nimier en 1979, il a aussi écrit son journal intime en trois volets. Le fil conducteur de ce journal de vie et de mort a toujours été Stéphane qu’on retrouve dans "La vie sans lui", "Des lendemains de fête" et "On dirait qu’il va neiger". Pascal Sevran a aussi été l’un des deux paroliers du succès chanté par Dalida "Il venait d’avoir dix huit ans"... pour ne citer que ces quelques oeuvres, ce qui est bien loin d’être limitatif !

A présent, Pascal Sevran pourrait écrire de nouveau ce qu’il a déjà posé sur le papier de sa trilogie intime : "Morterolles ce n’est rien, juste un nom qui s’envole et qui chante même quand on l’écrit"... Morterolles lui doit bien une ruelle, lui qui s’amusait à parcourir l’allée Mitterrand ou la promenade Charles Trénet à l’intérieur de son domaine.
Pascal Sevran était un homme libre de dire et d’écrire ce qu’il avait envie... et dans ce monde de faux-culs, cela se respecte et se salue. Il était l’opposant à la pensée unique qui nous ramène au rang des moutons !

"Je ne suis pas à plaindre. Je reste à consoler. Je ne demande pas l’impossible. Je l’ai eu.", écrivait-il dans son Journal.
Bon voyage, Mon Cher Ami !