Ça chauffe tous les Jours un peu plus pour Nicolas Sarkozy

Ça chauffe tous les Jours un peu plus pour Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy n’a pas très envie qu’on le voie allumer la première bougie de son quinquennat et les Français comprennent assez bien sa pudeur toute neuve. Confrontée à des déficiences structurelles que la hausse du prix des matières premières et des énergies fossiles rendent d’autant plus difficiles à réformer, la France est entrée dans le doute et le malaise depuis que Nicolas et Cécilia ont levé ceux qui pourrissaient leur couple en rendant public leur divorce…

Dès lors, les Français se sont rendus compte que leur pouvoir d’achat n’était qu’un leurre, que le bling-bling sonnait creux, que la 5ème puissance mondiale vivait à crédit. Les lendemains de mai n’ont pas chanté mais ils se sont mis en grève, et tout le monde a mis un cran de plus à sa ceinture.

"Les caisses sont vides" :

Étourdis par des promesses de campagne, nous avons découvert un peu tard qu’il n’y avait pas plus de travail qu’avant le 7 mai 2007, mais aussi que nos pleins d’essence ne l’étaient plus tout à fait, que les caddies passaient moins bien remplis aux caisses. Le slogan travailler plus a glissé vers celui d’aller chercher la croissance avec les dents, puis il a sombré dans l’aveu pitoyable du 6 janvier 2008 : les caisses sont vides


Le prix du baril de pétrole a continué à courir et il atteint 120 dollars cinq mois plus tard. Le gouvernement s’est résolu à présenter une augmentation des tarifs du gaz, une ressource énergétique moins sujette aux soubresauts de la conjoncture internationale, malgré tout indexée sur les cours du pétrole. Les tarifs réglementés, pratiqués par Gaz-de-France et fixés par l’État, vont augmenter de 5,5% à compter du 30 avril, selon des arrêtés publiés la veille au Journal officiel.


C’est dans ce contexte déprimé que ressurgit une usine du même nom dont l’inventeur est le chef du gouvernement précédent : Dominique de Villepin. Aujourd’hui, la fusion de Gaz-de-France et du groupe franco-belge Suez se révèle être un système impraticable à sous-munitions qui pourrait bien péter au visage de celui contre lequel il a été conçu.

GdF-Suez ou le missile à têtes multiples :

Au prétexte d’une éventuelle prise de contrôle du gazier français par l’électricien italien Enel, le Premier ministre français convoque précipitamment la presse un samedi à Matignon pour annoncer un projet de fusion entre Suez et Gaz-de-France. Du 25 février au 15 août 2006, il faudra cinq mois à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur et donc exclu du dossier, pour se rallier à une solution qu’il n’a pas voulue, et qui contredit l’engagement qu’il avait fait de ne pas privatiser la compagnie du gaz lorsqu’il officiait à Bercy. C’est au prix de la grogne des gaziers, d’un débat parlementaire houleux, le 7 septembre, et à la suite de négociations tendues entre les conseils d’administration que le Conseil constitutionnel valide la privatisation du groupe gazier mais précise que celle-ci ne pourra pas intervenir avant le 1er juillet 2007, date de la libéralisation du marché de l’énergie. La Commission de Bruxelles permet enfin que cette fusion s’opère pourvu que les deux entreprises se débarrassent de leurs filiales qui pourraient leur valoir une position dominante sur le marché de l’énergie, mais le démantèlement des deux groupes s’avère complexe et à cause du renchérissement des énergies fossiles, le secteur est en ébullition.


Les prises de participations se succèdent chez les opérateurs, et le sujet de fond que le nouveau Premier ministre belge Yves Leterme et Nicolas Sarkozy, désormais Président de la République ont abordé lundi après-midi est la conséquence de la vente de Distrigaz, le 1er négociant de gaz en Belgique, sur lequel l’électricien français EDF a jeté son dévolu. Le cours de l’action Distrigaz a même été suspendu dans le cours de l’après-midi.


Par ailleurs, EDF serait sur le point de déposer une offre pour le rachat des 35% que le gouvernement britannique possède dans British Energy, le principal opérateur nucléaire anglais. Le titre Distrigaz restera suspendu jusqu’à la publication d’une annonce officielle du groupe Suez. Il affichait une hausse de 3,60% à 6.476 euros au moment de la suspension. Vendredi dernier, il avait clôturé sur un bond surprenant de 8,8% à 6.251 euros. Comment favoriser Gaz-de-France et ne pas léser EDF dans le même geste ? Le choix paraît cornélien pour Nicolas Sarkozy, qui se trouve ainsi pris au piège avec des milieux d’affaires qui possèdent d’autres moyens que les citoyens ordinaires pour ne pas s’en laisser conter…

 


 

Pas trop déçus ? Quand le soufflé n’a pas bien pris,
Il tombe et dans son plat vous le trouvez vulgaire,
Au fond du four vous en vouliez, mais c’est la guerre
Depuis qu’on sent qu’il fait l’objet d’un grand mépris.


Mais d’un vieux rôt de viande en auriez-vous repris ?
Vous l’avez sans mot dire au mieux boudé naguère
Avant qu’il fasse un nœud de votre instinct grégaire
Et vous croyez sans doute aux mets fins à bon prix.


Tous vos débats sont vains sur l’art et la manière
De mettre un pot au feu quand dans la cuisinière,
Le souffre a fui du tube et l’eau est dans le gaz !


Cherchez dans l’homme autant de filons aurifères,
Et vous pourrez sonder sans terme — hardi les gars !
Quand tout se joue au sein de nos milieux d’affaires.