RAMON PIPIN ET LA SINGETTE

RAMON PIPIN ET LA SINGETTE

Qui ne connaît pas Ramon Pipin, guitariste et chanteur du Groupe
de Rock décalé et libertaire "Odeurs". C’est la Singette qui vient de
nous ramener son interview exclusive au Journal Le Mague.
Avant de reproduire in extenso cette interview irréelle, il faut
que je vous présente ce reporter à poils qu’est La Singette... mais qui
donc peut bien se planquer derrière les traits de cet orang dégoûtant,
me direz-vous ?

Sous le pseudo de "La Singette" se cache un certain "Franck dit
Bart" qui est l’auteur d’un premier roman "Carl et les vies parallèles"
qui nous a été présenté par notre Rédacteur en Chef et Fondateur bien
aimé du Journal Le Mague, Frédéric Vignale dans un très bel article.

Franck écrit dans l’esprit du Groupe "Odeurs" et est à la recherche d’un
éditeur pour ses autres manuscrits plein d’humour et de dérision dont
vous pouvez vous rendre compte en allant faire un petit tour sur son
blog : http://lasingette.blogspot.com/ ... à noter que Franck dit Bart
sera également présent au Salon du Naturisme des 17 et 18 mai 2008, qui
se déroulera au Parc Heliomonde dans le département de l’Essonne, pour y
dédicacer son livre.

Je n’étais pas destiné à devenir l’ami de Franck qui était
plutôt le détracteur de mes articles. A chaque fois il me disait gerber
à la simple évocation d’un policier, gendarme ou autre militaire... et
devant tout ce qui porte un uniforme. Cependant ses propos intelligents
et polis retinrent mon attention. Nous décidâmes de nous mieux connaître
et de nous apprécier pour nos différences qui nous enrichissèrent
mutuellement.
Le Bartos ne sera jamais flic... et moi, pas plus anarchiste que
le raisonnable... mais j’apprécie cet homme hors du commun.
Place maintenant à l’interview délirante de Ramon Pipin par La
Singette... un entretien exclusif aux arômes de vérité.

INTERVIEW DE RAMON PIPIN PAR LA SINGETTE

La Singette : Alors là tout de go, y’a un truc qui me choque. Pourquoi
d’abord tu t’appelles Ramon et pas Raymond Souplex ? C’est pas très
français comme nom, je dirai même plus, ce serait espagnol que ça ne
m’étonnerait pas ! Olé. Nom d’une cacahuète enrhumée, en plus ça veut
dire jambon si je m’abuse. Alors s’appeler Jambon Pipin,
franchouillardement, c’est pas très sérieux et pas très malin. A moins
que, bon dieu ! Mais c’est bien sûr : "La viande de porc / C’est bon quand
c’est mort / Car quand c’est vivant / Ca fait du boucan" (La viande de
porc (Costric / Brantalou Pipin).

Ramon Pipin : Ce nom, inspiré en droite ligne de la célèbre bande
dessinée : "Valentine soubrette perverse" diffusée sous la capote dans
les tranchées pendant la Grande Guerre m’a été donné par Rita (à
l’époque Ricky) Brantalou en souvenir de son grand cousin onaniste mort
pendant la Bataille de la Marne sauvagement assassiné par un client
parce qu’il n’avait point arrêté le compteur de son taxi.

La Singette : Trêve de baliverne, ha ha ha..... Je garde un souvenir
mirifique d’un certain Raymond qui grattait les cordes de sa guitare
éclectique lors du dernier concert des Au Bonheur des Dames à Paname au
grand Rex, un 19 octobre 2006. Balaise l’intro de "Oh les filles", Oh le
tube ! Terme inventé par Boris Vian pour désigner un morceau creux
intergénérationnel qui a fait vibrer les scalps de la France entière
dans les années 1974. Je n’étais pas encore maquée à mon acte de
naissance. C’est le Bartos (Le Franckos dit Bartos en langage Singette
signifie Franck dit Bart, le concepteur de la bestiole dans ses romans !)
qui m’a raconté. Le nom de ce groupe rock décadent mais pas blues du
dentiste, ce ne serait pas un chapitre tiré de la saga des Rubiconds
Magyars ? Dis nous aussi, comment ça t’es venu l’envie de t’emmancher
les six cordes et prendre ton fade avec d’autres zigues tous aussi
frappadingues que toi ?

Ramon Pipin : Soyons sérieux. Ce nom est en fait inspiré par la troupe de
Coluche à l’époque : "Le vrai chic parisien", nous avions donc également
pris le nom d’un magasin illustre (l’ancien Bon Marché). Ce n’est
qu’après qu’un certain Eugène Zola en a tiré un bouquin. Nous avons
malheureusement perdu le procès pour plagiat.
Quant à la guitare, j’ignorais jusqu’ici que j’en jouais !!!

La Singette : "J’ai le mauvais goût dans la bouche / Je joue métal je
chante en braille". (J’ai le mauvais goût dans la bouche (Vauville /
Pipin) Ne serait-ce pas ce que tu t’es dit, lorsque tu as quitté
provisoirement les Au Bonheur des Dames pour fonder ton propre (façon de
parler) groupe, "Jusque là rien que de normal / Puisque vous êtes l’un
des chanteurs bloqué au stade nasal / Les surnommés Pipin’s Odeurs !" ?
(Le stade nasal (Costric / Pipin)

Ramon Pipin : Non. Tu dis des conneries encore une fois, cher
gastéropode, en fait la musique du BDD était très référencée et limitée,
je voulais élargir mon champ opératoire...dans la douche qui accouche
d’un rasoir.

La Singette : Le disque aussi, avoir rassemblé une brochette rudement
épatante et troublante de musicos et voix dans l’univers intersidéral
d’un Magma en fusion ((Stella Vander / Klaus Blasquiz) aux accents
heldoniens (Richard Pinhas) aux riffs languissants et jazzy d’un violon
qui fleurait bon David Rose, sans oublier les Oh les filles, la belle
Clarabelle, les mouillettes et toutes celles et ceux que je ne peux
nommer tellement y’avait foule ! Sans oublier le chef d’orchestre qui
ouvre la cuvette des toilettes sur son cerveau épanoui et ravi, c’est
tout toi Ramon ! L’agrégat festif de toutes ces fortes sonorités
musicales dans un petit studio, comment as-tu procédé pour pousser les
murs ?

Ramon Pipin : Tout d’abord rectif, elle n’accouche pas d’un rasoir en
fait voici le sens profond de cette pochette. C’était avant le AIDS et
j’avais pressenti que l’avenir de l’homme résidait dans l’abstinence,
d’où le titre "No Sex" et d’où.... Le suicide de ladite poupée !!!
J’étais à part ça à l’époque dans les murs d’un studio parisien reconnu
où se croisaient moult musiciens qui se rongeaient les nougats à faire
des séances pour la variétoche de l’époque et ces gens qui restent mes
amis et bienfaiteurs me sollicitaient pour participer à ce grand élan
libertaire, d’où ces noms prestigieux.

La Singette : En aparté, j’ai un cousin bonobo belge, qui ne vibre que
par le premier coffret des Odeurs. Il se repasse en boucle la chanson
qu’il brandit de son portefeuille au moment de régler l’addiction :
"Chèque, baby, chèque" (Chèque, baby, chèque (Costric 1er / Pipin) et se
demande encore le con s’il faut prendre les paroles à la lettre du
style : "Certains possèdent une bonn’voix / Ou des textes percutants, /
Moi, ça ne m’intéresse pas / Je ne chante que pour l’argent !" (Chèque,
baby, chèque (Costric 1er / Pipin) Il te ferait dire mon pote, si tu
peux lui avoir une place pour la prochaine Star Actemanqué, ça lui
économiserait des séances chez Divanleterrible et si tu peux lui
prodiguer, docteur, quelques conseils bien sentis à un jeune con qui
voudrait percer le coffre du show-biz.

Ramon Pipin : Arrête et reprend la plomberie.

La Singette : A propos du premier coffret Odeurs, tu n’y es pas allé avec
le dos de la cuillère de ta légendaire générosité. Dans la même boite tu
nous refourgues 4 albums vinyles + des suppléments gratuits et forcément
inédits dont des morceaux en public. Merci Ramon.! Mouche tsé-tsé sur le
gâteau, ton "Tommy Lobo" (Tommy Lobo : Intro / Lune de miel
expérimentale / Que veux-tu ma "Deux" / Banque du sperme / Mise bas de
Tommy Lobo / Volt-face et sexe à pile / Lobotomie / Final (Costric /
Pipin) que je qualifierai d’opéra rock. A côté, Roger Daltrey empaillé
au Who’s Who peut bien aller se gaufrer sa choucroute moumoute.
Serait-ce en raison de son format que tu ne t’es pas permis de le sortir
à l’époque de son enregistrement et peux-tu nous parler de ta fructueuse
collaboration olfactive avec Costric, parolier de géni et nous dire de
quoi il retourne de ce fameux personnage ?

Ramon Pipin : Je vais te transmettre le mail de Costric (qui en général
ne les lit pas, étant resté à l’époque du pneumatique) afin que tu
puisses avoir des éclaircissements. En effet, la raison majeure pour
laquelle cet opérock ne constitua pas le deuxième album, c’est que... je
n’ai jamais rien compris à cette histoire !!!

La Singette : Jamais un sans deux, comme dit le dicton ! Ainsi donc à
quand la parution du deuxième coffret de l’intégrale d’Odeurs d’après
les années 1979 / 1983 jusqu’à nos jours et peut-être aussi, sa Majesté
la Mouche, l’inclusion aux forceps de nos cloisons nasales de tes cd
solo, de tes Odeurs de sainteté sur scène et pourquoi pas également,
j’ose rêver toutes tes musiques de films ?

Ramon Pipin : Le 2ème opus sort le 23 avril. Il inclura mes 3 albums solo
et un DVD d’Odeurs lors d’un concert en Belgique en 83 ainsi que de
nombreux bonux.
Quant à mes musiques de films, elles sortent en général et sont
trouvables au marche de Szpryjkyx en Molgravie inférieure.

La Singette : Guy Darol, l’agitateur conseil sur la toile, au style comme
nul autre pareil, s’ébroue avec art l’encensoir dans le sens du joyeux
foutoir lorsqu’il déclame ton oeuvre odoriférante. Je le cite si je
retrouve mes notes : "Les cinq albums d’Odeurs témoignent d’une
impétuosité sarcastique efficace. On s’attaque aux plaies de l’époque
(toujours actuelles) sans jouer les voyous voyants. (...) Odeurs dénonce
la compromission, les manipulations génétiques, la mal bouffe,
l’environnement sacrifié sans prétendre au brûlot situationniste.
Modestes mais hautains, ils livrent sur scène des spectacles qui donnent
à ce mot ses lettres authentiquement pailletées." D’autant, quelques
décennies après, tous tes albums n’ont pas pris un pet de travers. C’est
le trait de marque des visionnaires à la verve d’un Vian ou d’un
Prévert !
Seulement je me demandais, "Avec le temps" comme aurait dit le poète....
"Les vieux moteurs construits au temps passé / Ca roule toujours bien
voyez les tractions / Mais croquez la pomme avec un dentier / C’est
Cupidon avec des ailes en plomb" (L’amour sans les dents (Costric 1er /
Ramon Pipin), comment tu te sens ? Est-ce la raison pour laquelle tu
abandonnes la fée électricité sur la scène pour cet ultime concert à
Paname ?

Ramon Pipin : Je crois que les gens qui nous ont connus et aimés ont
aujourd’hui les tympans fragiles d’une part. En loutre, il m’était
inconcevable de refaire les spectacles d’il y a 25 ans, l’humour a
grandement évolué, les barrières que nous avons poussées se sont
écroulées depuis je crois, et nos corps à l’épiderme soyeux et aux
glandes sudoripares exultantes sont maintenant flétris et naphtalineux.
Je pense que cette formule (qui réserve tout de même son lot de
conneries je te rassure) permettra au public d’apprécier les textes et
de constater que les chansons étaient souvent plus riches musicalement
que celles d’une jeune génération dont la filiation majeure remonte à
Marie-Paule Belle.

La Singette : Petit clin d’oeil à l’humour loufoque et baroque dont tu
survêtes ton oeuvre, est-ce un heureux hasard de la programmation, de te
voir apparaître lors des évènements "Le rire en résistance" au Théâtre
du Rond-Point où l’ombre et l’esprit de Roland Topor veillent au groin !
N’était-ce pas ce même cher Roland si j’ai bonne souvenance qui jactait
la météo sur l’air de la drosophile aguichante : "Tiens une mouche pète,
il va pleuvoir" ?
Et sinon, parle-nous de tes remugles comparses avec lesquels tu tiendras
le crachoir et l’instrument à la scène en ce jour mémorable du 6 mai
fais ce qu’il te plait, mais, hé banane va au concert d’Odeurs, il n’y
aura pas de place pour tous les aminches, Il se pourrait même que ce
jour là les oranges pelurent toujours plus haut.

Ramon Pipin : Ce n’est pas un hasard si nous sommes accueillis dans le
cadre de cette programmation dont je me sens proche. Rien ou pas
grand-chose ne nous arrêtait, disons que nous transposions l’esprit
frondeur et iconoclaste des Coluche et Desproges (des proches) vers
l’univers de la musique. N’oublions pas (ça paraît un peu dingo
maintenant !) que nous avions rempli l’Olympia pendant 11 jours en 81 !!!!
Et que ce groupe déraisonnable a eu peu d’enfants je crois. Je suis
parvenu grâce à mon fort pouvoir de persuasion à réunir pour ce concert
du 6 mai une quarantaine de personnes et je les en remercie. J’espère
que leur plaisir sera à la hauteur de mes espérances. En plus des
sus-cités, devraient être présents Steve Shehan, François Bréant, deux
cordes, trois cuivres et l’illustre Fülop Szotar qui dirigera le choeur
de l’Orchestre de chambre de Bonn comme de bien entendu.

La Singette : Quels sont tes projets divers et variés musicaux ou en
images et pour toi la vie c’est quoi, dixit Jacques Chancel qui tombe à
pic ?

Ramon Pipin : Je suis en train de finaliser la musique du film d’Antoine
de Caunes sur Coluche et je compte m’initier à la taxidermie humaine
sous peu... Et je te fais mes salutations odoriférantes, respectueuses
et méphitiques...

La Singette : Hé, attends Ramon.... On avait convenu de cinq kilos de
cacahuètes. Mais, c’est quoi ça ? Je ne mange pas de boules puantes, moi !

Pour se fendre les esgourdes d’une jubilation hilarante avec Ramon Pipin
et passer le troisième millénaire les doigts dans le nez du Paf :
Au Bonheur des Dames : Métal Moumoute (2006)
Ramon Pipin’s Odeurs L’Intégrale saison 1, 1979 / 1983, 4 CD (2007)
Le 2ème opus sort le 23 avril. Il inclura mes 3 albums solo et un DVD
d’Odeurs lors d’un concert en Belgique en 83 ainsi que de nombreux
bonux.

* Après ce détour magique et olfactif du Grand Ramon, par mon
ami Le Bartos, je vous propose d’ouvrir grandement vos naseaux et
d’humer à pleins poumons ce vent de liberté et de joie qui souffle sur
le Site consacré au Seigneur Ramon :

http://odeurs.homedns.org