Les fossoyeurs de la littérature actuelle

Les fossoyeurs de la littérature actuelle

Le problème que je trouve chez un grand nombre d’écrivains
actuellement, ils s’imaginent que plus leurs écrits sont glauques,
noirs, hermétiques, traitant du Mal et uniquement du Mal, plus ils
sont intelligents et dignes d’intérêt.

Or, pour moi, même si je reconnais qu’ils sont du talent, que l’on
peut considérer comme de "grands" écrivains, ils sont quand même les
fossoyeurs de la littérature (avis strictement personnel qui n’engage
que moi !).

Je citerai au hasard dans le genre, Dantec qui est capable du
meilleur comme du pire (lisez Artefact, la deuxième nouvelle, je vous
jure qu’il faut s’accrocher !), Philippe Roth, Milan Kundera,
Philippe Djian, etc... Ce sont des écrivains excellents mais qui se
cantonnent dans une vision tellement morbide du monde qu’ils
arrivent à rebuter les meilleures volontés de lecture.

C’est vrai qu’ils n’ont rien inventés non plus. Les Chants de
Maldoror de Lautréamont en sont un exemple. Mais qui lit Lautréamont
de nos jours ? À part vouloir faire "chic" dans un salon et montrer
ses connaissances. ..

Pourquoi je pense qu’ils sont les fossoyeurs ?

Parce que, comme vous avez raison de le signaler, le "bon peuple" va
aller lire Loanna et autres âneries. Mais ce n’est pas avec les
écrivains que j’ai cités, que le lecteur lambda se remettra à lire
des vrais auteurs. Car au bout de quelques pages, le livre leur tombe
des mains, et c’est "humain" ! Donc, ceux qui lisent un peu vont se
rabattre sur Marc Levy, sur Harlen Coben et autres... qui restent
quand même très faibles au niveau littéraire.

On peut très bien écrire sur des sujets graves, y compris la mort,
tout en restant lisible et surtout agréable. Je viens d’en faire
l’expérience avec un livre génial d’un prix noble de littérature (Les
intermittences de la mort - José Saramago - j’en ai déjà parlé) qui
peut être lu par un bon nombre de lecteurs (je ne dis pas tous, car
le style est particulier, disons réserver à de "vrais" lecteurs).
Mais tout de même très très lisible et qui peut ramener des gens vers
la lecture. C’est drôle, c’est grave, cela pose de vraies
questions... et c’est lisible !

Ce que je reproche à ces écrivains-là ? Au lieu de rester dans leur
style et leurs écrits mortifères qu’ils s’imaginent sans doute être
le summum de la littérature (ainsi que les éditeurs), pourquoi ne pas
inciter la masse à lire, non pas des idioties, mais une littérature
saine qui marquera les esprits et qui restera dans le temps.

On disait que les jeunes ne lisaient plus. C’est vrai que l’école a
le don de vous dégoûter à tout jamais des Molière, Racine, Corneille
et autres...Mais les jeunes relisent avec Harry Potter. Cela peut
paraître idiot. Mais si les "grands" écrivains ont un message à faire
passer, et normalement, ce devrait être leur rôle, qu’ils le fassent,
mais d’une manière lisible pour tous.

Quand j’étais gamine, je lisais beaucoup. Que reste-t-il maintenant.
Et bien, ces écrivains, ils sont là dans mon souvenir. Tous ! De
Jules Verne à Alexandre Dumas en passant par tous les Cooper, Poë et
des milliers d’autres... Parce que leurs écrits ouvraient sur
l’imaginaire, sur la description d’autres mondes.

Que restera-t-il de Plateforme d’Houellebecq, d’Impuretés de Djian,
des Racines du Mal de Dantec (et encore, c’est le plus lisible),

etc.... etc... Je ne me considère pas comme une intellectuelle. Mais
je sais que je préfère avoir en mémoire Moby Dick, le dernier des
Mohicans, 20 000 lieues sous les mers... que l’Insoutenable légèreté
de l’Etre !

Dans 20 ans, j’aurais encore quelques souvenirs de Werber ou de
Cauwelaert et je serai sûrement capable de faire un résumé, mais
sûrement pas de Roth que j’oublie aussi vite que je le lis (la
preuve, je l’ai lu dernièrement, j’ai déjà oublié le titre).