Enfin un cadre européen pour la reconnaissance des diplômes !

Enfin un cadre européen pour la reconnaissance des diplômes !

D’un pur point de vue théorique, il n’existe pas, sauf exception, d’équivalence réglementaire entre diplômes français et diplômes étrangers, même à l’intérieur de l’Union européenne. En effet, la réforme LMD et le processus de Bologne ont pour but de donner un cadre commun aux grades universitaires des Etats-membres de l’UE, mais pas de créer un système universitaire européen unique.

Les choses vont changer : lors de la session plénière du 22 au 25 octobre, le Parlement européen a voté en première lecture une recommandation en codécision relative au Cadre Européen des Certifications pour l’éducation et la formation tout au long de la vie (CEC). Puis la proposition a été adoptée le 15 novembre 2007 par le Conseil et le Parlement européen.

S’inscrivant dans le courant des initiatives communautaires en faveur d’un espace européen de la connaissance et de la mobilité, le CEC vise à créer une coordination communautaire où chaque Etat membre valide un "étalon" commun en matière de formation.

Le coeur du CEC est constitué de huit niveaux de référence décrivant ce que l’apprenant sait, ce qu’il comprend et ce qu’il est capable de faire, indépendamment du système dans lequel la certification a été délivrée. Ce système de niveaux de référence s’écarte donc de l’approche traditionnelle (qui met l’accent sur les moyens) pour mettre l’accent sur les résultats.

Précision aux esprits grincheux qui voient l’ogre européen partout : il ne s’agit pas d’un nouveau système de certification au niveau communautaire qui délivrerait des diplômes européens ; les Etats conservent leur compétence pour l’élaboration des titres, des grades et des qualifications. La spécificité de chaque système éducatif est donc préservée.

La création du CEC est un progrès important pour la mobilité en Europe car pour l’instant, la libre circulation des personnes dans un cadre de formation ou d’emploi se heurtait à un obstacle significatif : le caractère national (voire régional) des qualifications et des certifications. Ce qui aboutissant d’ailleurs à une situation très paradoxale : le marché du travail européen était de plus en plus ouvert mais la reconnaissance de la compétence d’un individu était difficilement transférable d’un Etat à l’autre... C’est un peu comme si on faisait le marché commun sans pouvoir convertir les devises.

On peut donc espérer que le CEC va permettre une meilleure reconnaissance des qualifications professionnelles des salariés et donc une meilleure rémunération de leur savoir-faire, quel que soit leur Etat d’origine. Bye bye Bolkestein ?