Erection municipale ?

Erection municipale ?

N’y a-t-il pas dans une campagne électorale quelque chose de l’ordre de l’orgasme qui se cherche, qui hésite à aboutir ?

C’est qu’il s’agit d’un immense champ de projections fantasmatiques que ce jeu qui consiste à promettre qu’il va se passer “quelque chose”. C’est quoi ce quelque chose ? Un orgasme, rien de moins.

En somme, élection, à une lettre près, c’est érection. Érection du désir. Nous sommes là dans le désir. Désir de soi. Un onanisme collectif, un comble ! Une immense partouze qui ne dit pas son nom, une boîte échangiste où l’on est dûment sélectionné à l’entrée. Les vigiles ont des critères très particuliers, et ils ne se trompent que très rarement. D’abord parce que ceux qui viennent savent qu’ils ne pourront s’exciter que si l’on est entre soi. On ne jouit pas avec n’importe qui. On ne jouit pas encore. Ou par petits frissons, inquiets. Une éjaculation précoce et c’est risquer une petite mort, un moment d’absence, le gaspillage de ses forces.

La jouissance, on ne sait pas quand elle a lieu. Mais elle a lieu. On sait qu’elle a eu lieu parce que sitôt l’élection faite, confirmée, officielle, quelque chose, ce désir, ce désir qui a été là, des jours et des jours, des nuits et des nuits, ce désir n’est plus là. Gare à celles et ceux qui n’ont pas prévu un amant, une maîtresse, voire un nouveau godemiché pour repartir sur un autre désir, un autre fantasme !

Les élections, métaphore de l’orgasme ?

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