Dernier né de la presse africaine, The Day est vieux de deux semaines. Il a vu le jour en Afrique du Sud. Capitaux nigérians, rédaction sud africaine, le nouveau venu est l’exemple d’un secteur en mutation. Le contexte de son lancement souligne la globalisation et l’intégration d’un secteur entier, à l’échelle d’un continent. Paradoxalement, cette consolidation économique supposée libérer les journalistes de la pression politique les soumet aux aléas des conjonctures économiques.

C’est que à l’ancienne censure des Etats, s’ajoutent de nouvelles pressions exercées sur les journalistes : menaces physiques en raison de la recrudescence des affrontements ethniques ou simple suppression de la publicité réduisent également au silence, parfois définitif, la presse d’opposition et les journalistes indépendants.

Pourtant, certains pays parmi les plus pauvres se montrent les plus attentifs à la liberté de la presse. Preuve que la liberté d’exercer librement le métier d’informer est d’abord affaire de volonté politique.

Tous les médias sont touchés par ce fléau moderne qui conjugue censure et pressions économiques. Mais le paysage change sous la pression des nouvelles technologies de la communication et de l’information.

Avec les satellites et les nouvelles technologies, les journalistes peuvent se permettre une liberté de ton, essentielle à leur métier. Si la distance les protège, elle annule les avantages de la proximité. L’essentiel, la liberté d’informer, l’emporte. Le monde peut désormais voir, entendre et lire l’Afrique et l’Afrique peut aussi voir, entendre et lire le monde.

Dans cette course à la diffusion vers l’Afrique, l’Amérique fait le choix de nouvelles approches technologiques : RFI est capté sur le continent sur le satellite AfriStar qui diffuse les radios clientes ou propriétés de World Space.

C’est dans ce contexte que la France décide de jeter de nouvelles forces dans la bataille et annonce la création imminente d’une chaîne internationale d’information. Les journalistes y diront leur vision de l’actualité mondiale et française avec une liberté que nous espérons intangible. Le dosage de la recette de la liberté reste inconnu ; faite de démocratie, de développement économique, et de vigilance, cette liberté peut néanmoins vaciller à tout moment. Et elle impose des devoirs notamment à l’égard de nos confrères africains : les aider dans leur lutte quotidienne ; il nous faut rester éveillés et soucieux de leur sort. Le nôtre en dépend !