Stephan Eicher, le 14/10/2003 au Phenix de Valencienne.

Stephan Eicher, le 14/10/2003 au Phenix de Valencienne.

Ma très chère Armelle,

Votre sourire et votre accueil n’a d’égal que le talent scénique de mon petit suisse préféré. Pourtant, rien n’était simple hier soir. Je tenais à débiter tout de suite que vous, comme Stephan, devez accepter l’adversité d’avoir un public composé pour la plupart de notables valenciennois (sûrement une tripoté d’abonnés dans un pack « 4 pièces pour le prix d’une »), un « public » (mais peut on l’appeler ainsi) donc plus coutumier au Phèdre de Racine ou à une autre de ces carabistouille greco-romaine plutôt qu’à un concert de rock.

Notre artiste helvète que je commence à bien connaître mais dont je n’arrive pas encore à la cheville (malgré votre gentille comparaison) car lui est beau, intelligent, chanteur… tandis que moi je ne suis que scribouilleur, idiot et méchant (j’évite moche pour ne pas me faire trop mal), n’a pourtant pas ménagé sa peine. Introduction rythmé, passage de vitesse de ’Taxi-Europa’ en règle, contrôle radar fréquent dans le rétroviseur de ses anciens tubes. Et prise maximum de risque dans des courbes de reprises farfelues.

Interlude entre l’acte 1 et 2 de ma chronique : ho toi heureux habitant de ce lieu architecturalement riche, arrête de hurler aux premières notes de ’Déjeuner en Paix’ et réveille toi d’entre les morts lorsque cet artiste et son groupe essaye de te faire partager l’honneur d’une soirée européo-musical.

Acte II : Armelle, petit ange de balcon, vous qui n’étiez pas aux premières loges et m’avez lâchement abandonné entre les sièges d’une connétable parfumée à outrance et son mari psychorigide, il fallait bien vous rendre compte que pour apprécier Eicher and his band, c’est un processus lent et parfois douloureux (un peu comme de rentrer dans les ordres ou écouter un album d’André Rieu).
Stephan Eicher délivre des petits messages personnels aux gens qui le connaissent, fait des appels de phares visuels pour signaler un passage précis… mais tout ceci n’a plus d’importance.

Je préfère laisser les surprises (surprises qui ne pourraient plus s’appeler ainsi si jamais je les éventais sur ces lignes) et le bonheur de retrouver un set électrique et fantastique d’un artiste toujours hors norme, je souhaite bien du plaisir à tous les spectateurs des prochaines dates tout en demandant à ces futurs voyageurs d’être très gentils avec les ouvreuses des différentes salles de concerts d’Eicher.

Acte III (car il y en a toujours un) : Pour la vraie Armelle (je connais des fumistes rigolos qui me laisseront des messages sur ma boite à e-mail), si jamais vous passez par Lille le 19 octobre je vous invite à un concert de Placebo pour soigner conjointement les ravages de la bourgeoisie triomphante de sortie.