1. Pourquoi avez-vous décidé de plaider, politiquement, la défense d’une ville qui a une image aussi vieillotte que Vichy alors qu’on vous aurait plutôt vu en bataille électorale à Marseille ?

Toute ma famille est installée à Vichy, mes origines affectives sont dans cette ville, ma femme et mes deux filles adorent Vichy dans laquelle je viens régulièrement depuis 30 ans. Je l’ai adopté depuis longtemps et désormais je n’attends qu’une chose, c’est qu’elle m’adopte elle aussi.

Cette image vieillotte doit devenir un atout. On est à la recherche du nostalgique en France mais encore faut-il moderniser cette ville pour la rendre attrayante, active, culturelle. Il y a un énorme potentiel dans Vichy qui n’est pas assez exploité.
N’est vieillot que ce qui accepte de l’être. Il faut faire un effort pour rendre tendance et incontournable ce qui était suranné avant.
Cette ville est belle et il faut le faire savoir !

2. Vous avez eu l’idée originale de mettre votre programme, comme une profession de foi, dans une chanson à l’honneur de Vichy : "Aimer une ville" grâce à la complicité de Gérard Berliner. C’est une autre manière de faire de la politique ?

C’est une manière de montrer que la politique n’est pas forcément réduite à des affiches électorales tristounettes et sans poésie. Comme disait Aragon, on doit pouvoir faire "chanter" les choses.
Cette ville comme je le dis dans la chanson doit avoir un VRP qui fait sa communication. On est ici dans un immobilisme rhumatisant.
Je veux doter cette ville d’une communication moderne, poétique, efficace car elle a des atouts importants et cela ne se sait pas assez.

Il faut faire parler le passé de manière positive et créer un institut des mémoires modernes pour attirer les touristes et congressistes.
On ne parle de Vichy que pour son passé colonial et la seconde guerre mondial mais la Ville existe pour bien d’autres choses.
Il y a un filon historique à exploiter d’urgence et des tas d’autres talents.

3. Pensez-vous que Claude Malhuret le Maire sortant est davantage handicapé dans cette élection par la débâcle sarkozienne du moment, ou par son bilan personnel à Vichy ?

Claude Malhuret est handicapé par son bilan, c’est certain. Ce médecin qui est Maire de Vichy depuis 19 ans n’a jamais exercé ici, c’est un comble, cela prouve son désengagement pour cette ville. C’est comme si le PDG de Peugeot roulait en Renault ou si le propriétaire du Concorde allait dormir chez Sofitel, c’est un non sens.

La ville a été desservie par l’image donnée par son Maire.
et c’est vrai il est aussi handicapé par ses amitiés sarkozystes, notamment Brice Hortefeux dont il est un proche. Il représente violemment les idées de Sarkozy, c’est un sarkozyste farouche.

et l’on imagine pas la ville de Vichy passer à Gauche avec Monsieur Gérard Charasse...

En effet, Vichy a une longue tradition de Droite. Et puis Gérard Charasse est un très bon député, mais la vie rurale ce n’est pas pareil, Vichy c’est de la soie. Il ne serait pas un bon Maire, un bon porte-parole, et lui qui a soutenu Ségolène Royal et le non cumul des mandats doit être cohérent et se concentrer sur son travail de député qu’il fait de manière très compétente.

4. Vous n’êtes pas un professionnel de la politique ni un cumulard des fonctions dans ce domaine et de plus vous êtes installé à Vichy avec votre famille, c’est donc un choix de vie tout entier ?

Oui c’est une choix de vie. J’habite et je vis à Vichy avec ma famille, mes filles y sont scolarisées.
Cette ville est comme un livre magnifique, magique couvert de poussière. C’est un livre magique qui ne demande qu’à s’animer, il y a 19 ans que ce livre est fermé. Avant il y avait des festivals mais ils ont été supprimé les uns après les autres. J’aimerais que les pages de ce beau livre s’envolent à nouveau.

Claude Malhuret a fait un choix électoral il a voulu s’assurer le soutien d’une partie de la population la plus vieillissante. Ce choix politique a sclérosé Vichy. Or les jeunes veulent vivre et travailler ici. Il faut animer et se rapproprier le cadre existant. Faire une Politique pour les jeunes et les vieux réunis.

6. Je vous laisse le mot de la fin Gilbert Collard...

Il faut recommencer Vichy, il faut rendre la parole, moderniser cette ville.
Une dame m’a encore dit ce matin que je lui faisais peur avec mon image médiatique. Je lui ai répondu que nous étions en plein dans l’ère des médias et que c’est justement de cela dont à besoin Vichy pour revivre et s’épanouir.
je suis convaincu qu’il lui faut ambassadeur qui participe à lui rendre ses lettres de noblesse.

Le blog de Campagne, "Unis pour Vichy" de Gilbert Collard