L’AUBERGE DES ETANGS DE COYE-LA-FORET

L'AUBERGE DES ETANGS DE COYE-LA-FORET

C’est en suivant la route forestière de la Loge de Viarmes, qui
serpente le long des étangs du Château de la "Reine Blanche", que vous
arrivez dans ce département de l’Oise et dans l’élégant petit village de
Coye-la-Forêt où il règne un charme d’autrefois... en pleine forêt de
Chantilly.
Il paraît que la Belle Dame, appelée Reine Blanche,
réapparaîtrait furtivement certains soirs de pleine lune.
Elle sortirait des eaux sombres pour léviter au-dessus du lac éclairé...
au milieu des volutes de brume.

Mais revenons à l’entrée de ce village pour y découvrir une
devanture d’auberge coquette qui vous attire irrémédiablement le coin de
l’oeil. Il suffit de s’approcher de l’établissement pour avoir envie de
pénétrer dans le lieu, en ayant pris soin de consulter les spécialités
proposées par le Chef Colagiacomo. Vous noterez que tous les produits
sont frais et qu’ils sont quotidiennement contrôlés par un laboratoire,
à la demande des patrons de l’Auberge.

A peine avez-vous fait un premier pas, dans la salle du bar, que
vous ressentez une atmosphère paisible et conviviale. Pas un bruit ne
vous parvient, comme si vous étiez au monastère.
Une charmante jeune femme, au joli minois, vous invite à choisir
l’emplacement qui semble vous convenir le mieux. Le décor est
agréablement feutré : bois muraux et poutres apparentes au plafond,
tapisseries, nappes et serviettes blanches, chaises baroques et
moelleuses. Je suis en terrasse couverte et la luminosité est
excellente.

Je commence par un apéritif anisé, à la dose généreuse (cela
nous change de certains bistrots parisiens où l’on a peur de colorer
votre eau). Ici la flûte est très large et de belle profondeur... enfin
un apéritif qui a du goût !
La petite serveuse vous amène une assiette d’amuses-bouche sur laquelle
on découvre une grosse cuillère de faïence blanche contenant une portion
conséquente de tartare de saumon frais, ainsi qu’une verrine de
rillettes de thon avec une tranche de pain grillé.

Je me laisse tenter par un menu carte à 37 euros (sans le vin),
en commençant par une salade de noix de pétoncles à l’anis (un vrai
délice !) que j’accompagne d’un verre de bourgogne aligoté.
Vient ensuite un pavé de biche en sauce, d’une tendresse extrême
et d’une saveur goûteuse, avec comme accompagnement une poêlée de
poivrons émincés... et son verre de Côtes du Rhône.
Avant le dessert, je décide de m’offrir un petit supplément,

estimant qu’il n’y a pas de bon repas sans fromage. Je m’arrête donc sur
l’assiette qu’on me propose, en me faisant expliquer le procédé de
fabrication et les origines des trois belles portions posées sur un lit
de feuilles de chêne délicatement assaisonnées. Un brie de meaux
crémeux, une boulette d’Avesnes parfumée et un camembert affiné au cidre
viennent enchanter mon palais et mon nez.

Grand amateur de bon pain, il est rare que j’en trouve au cours
de mes escapades gourmandes lorsqu’il m’arrive de vouloir ressembler à
cet homme merveilleux qu’est Jean-Luc Petitrenaud (ce fabuleux critique
et journaliste gastronomique qui est un Maître dans l’art de jouir des
plaisirs de la table) , mais en ce lieu me voila soudainement gâté par
une croustillante baguette de tradition à la croûte dorée et à la mie
aérée. Ce bon pain sera l’ami précieux des mets dégustés.
Juste un regret en ce qui concerne mon choix de dessert : un
tartare de pommes et de fraises à la menthe.
La présentation est pompeuse et pourtant je ne me régale pas...
peut-être manque-t-il d’une tombée de kirsch ou de calvados dans ce
sirop trop clair, ce qui aurait eu pour effet de réhausser le manque de
saveur des fruits... dommage ! Je regrette de ne pas avoir pris la crème
brûlée au Grand-Marnier.

Auberge des Etangs 1, rue du Clos-des-Vignes 60580 COYE-LA-FORET Tél. 03 44 58 60 15