D’la "beuh"... plutôt que du Maïs transgénique !

D'la "beuh"... plutôt que du Maïs transgénique !

Au lieu d’énerver José Bové, en cultivant du maïs transgénique,
certains doux rêveurs du Loiret n’ont pas trouvé mieux que de semer de
l’herbe et de travailler dans leurs plantations environ une heure par
semaine. Voilà des agriculteurs qui ne vont pas mourir à la tâche !
Ces amoureux de la nature, du naturel et de la liberté donnent
dans le bio et offrent les excédants de leurs moissons à celles et ceux
qui décident d’aller les visiter par courtoisie.

Quelques gentils anarchistes un peu idéalistes, qui ne posent
pas de bombes mais de petits pétards au coin de leurs bouches pour faire
une révolution toute en douceur, ont décidé de vivre en communauté
(comme au bon vieux temps)... avec pour idéal de vie de cultiver assez
de cannabis pour leur consommation personnelle tout en restant libres et
indépendants face aux trafiquants qui ne voient que les profits
financiers et s’en mettent plein les poches en coupant ou dénaturant
l’herbe avec du foin et la résine avec de la merde... au moins, avec
eux, pas de mauvaises surprises sur la qualité du produit !

Nos cultivateurs en herbe plantent leurs graines, un peu avant
la mi-carême, pour récolter au moment de l’automne.

Leur but est de produire suffisamment pour alimenter toute la
petite communauté, durant l’année suivante, et le surplus est offert
plutôt que vendu ou détruit.

Autour de cette culture, il existe une philosophie de groupe qui
n’est pas dénuée de logique. Personne, et surtout pas nos cultivateurs
du rire, n’ignore les dangers d’une consommation excessive de
"Marijane"... mais nos joyeux lurons disent qu’ils préfèrent donner de
la "beuh" à un S.D.F. plutôt que de le voir s’abîmer la santé au gros
rouge qui tâche.

Ces agriculteurs d’un nouveau genre prétendent qu’en cultivant
eux-mêmes, ils sortent des réseaux traditionnels de cette mafia qui
organise les trafics d’une drogue douteuse ayant une incidence directe
et néfaste sur l’organisme des toxicomanes dépendants.
La loi réprime sévèrement les producteurs de cannabis, c’est la
raison pour laquelle notre petite troupe se partage cette production...
car il est plus difficile de punir un nombre important de personnes
plutôt qu’un seul individu et cela s’appelle le partage des
responsabilités... c’est aussi le principe de la coopérative agricole.
Cependant, que l’on donne ou que l’on vende ce genre de moissons, le
tarif est le même puisque c’est un délit qui vous entraînera en
correctionnelle.

A noter cependant que dans certains traitements de la douleur,
principalement chez les cancéreux, la médecine moderne utilise
volontiers des cannabinoïdes. Des études sérieuses permettent également
de constater que ces cannabinoïdes freinent la croissance de vaisseaux
qui nourrissent les tumeurs.

Source : Quotidien Libération du 27 décembre 2007 / Par Mourad Guichard