Pour la défense de l’hôpital du Havre

Pour la défense de l'hôpital du Havre

Un collectif des usagers et des salariés pour la défense de l’hôpital public* organise un temps fort le 29 février, au Havre. Des débats et un concert avec Little Bob, les Red Lézards et les Fines herbes sont annoncés.

Le Havre. Côté face : une ville inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, une station « balnéaire »… Côté pile : une ville qui affiche le taux de cancers le plus élevé en Haute-Normandie et en France (35,7% contre 33 ,9% et 31,8% - statistiques de l’Observatoire Régional de la Santé). Une ville où, en 2005, 485 cancers de l’amiante ont été indemnisés (soit le double de la moyenne nationale). Une ville qui, avec 978,8 décès pour 100 000 habitants, se place en troisième position des sept communautés d’agglomérations les plus touchées par la mortalité. Une ville où l’on observe une surmortalité de 30% chez les hommes âgés entre 45 et 65 ans. On continue ?

Face à cette triste situation, notamment générée par des pollutions insupportables (merci l’amiante, la pétrochimie et la centrale thermique EDF première émettrice de poussières et de NOx de Haute-Normandie et troisième émettrice de SO2…), par des conditions de vie et de travail difficiles (la précarité et le chômage culminent)… l’offre de soins est ridicule. Si les plus aisés n’hésitent pas à consulter des spécialistes à Rouen, à Caen ou même à Paris, ce n’est pas le cas de la majorité des habitants. Le droit aux soins pour tous n’est plus assuré.

Et la dégringolade continue. Le Groupe hospitalier du Havre (GHH) veut amputer ses effectifs de 550 emplois. 150 postes risquent de sauter dès 2008. Une perspective « inacceptable » pour le collectif d’usagers et de salariés qui milite pour la défense de l’hôpital public. « Nous ne sommes pas dupes. Il s’agit de démanteler une partie du Service public de santé au profit du privé », assurent les syndicats, partis et associations progressistes de l’agglomération.

L’Etat finance les hôpitaux sur la base des actes médicaux effectués (et non sur la base des besoins des malades). Il manque soixante-dix médecins à l’hôpital, chiffre officiel. Cette pénurie entraîne inexorablement une baisse d’actes, donc de financements. CQFD. Ce déficit chronique étrangle le centre hospitalier d’année en année.

Antoine Rufenacht (maire UMP du Havre) préside le conseil d’administration du GHH. Il ne peut ignorer l’hémorragie : déficit de 15 millions d’euros en 2006, de 22 à 25 millions d’euros en 2007, de 70 millions d’euros pour la fin 2008…

Comme si on voulait torturer le malade, l’hôpital Jacques-Monod, mal desservi par les transports en commun, a maintenant un parking payant alors que la ville du Havre va faire passer le futur tramway devant une clinique privée dans les quartiers sud. L’ouverture d’un complexe privé, en 2010, au nord de la ville, ne va rien arranger. La lutte n’est pas loyale. Parce que l’on sait que les établissements privés n’ont pas les mêmes obligations que les hôpitaux publics…

Le collectif de défense de l’hôpital public dénonce les responsabilités du gouvernement, de la direction du GHH et du président du conseil d’administration. Le collectif refuse que le comblement du déficit financier se fasse sur le dos du personnel hospitalier et des malades. « Nous n’acceptons pas que les investissements s’arrêtent, que les effectifs se réduisent, que le recrutement de médecins devienne impossible. Ensemble agissons pour que vive l’hôpital public », clament les signataires qui multiplient les initiatives pour faire entendre leur voix. Après diverses manifestations, une séance de cinéma et un concert sont organisés. Faîtes circuler ces dates :

- Mardi 26 février, au cinéma Le Sirius, 5, rue Du Guesclin au Havre.
A 18 heures, projection-débat de Sicko, film de Michael Moore. Entrée : 4€.

- Vendredi 29 février, dans le Gymnase Dresser, 35, rue Winston-Churchill au Havre.
De 18 à 20 heures, Les raisons de la colère. Tables rondes sur la situation sanitaire de l’agglomération havraise et le déficit de l’offre de soin, sur les politiques de démantèlement de l’hôpital public et de la Sécurité sociale, sur la situation à l’hôpital du Havre.

De 20 à 22 heures, restauration sur place.

A 22 heures, concert avec Little Bob, les Red Lézards, Fenouil et les Fines herbes.

*Le collectif des usagers et des salariés pour la défense de l’hôpital public est soutenu par l’UL CGT, l’UL CFDT, Solidaires, la FSU, Sud Santé sociaux, la CFDT santé, AC !, l’ADEVA, ATTAC, Femmes solidaires, la Ligue des Droits de l’Homme, le PCF, le PS, le PRG, le MRC, la LCR, les Verts…