TISOT Henri ..de bon cœur - Interview exclusive pour leMAGUE.net

TISOT Henri ..de bon cœur - Interview exclusive pour leMAGUE.net

Une carrière exemplaire dans plusieurs domaines du spectacle et
du livre. Un personnage aussi par la fulgurance de rapports
passionnels et passionnés avec la transcendance. Les multi
facettes humaines d’un mystique, d’un fou de Dieu, ami de
Brigitte BARDOT, Paul RICOEUR, Roger HANIN et Jean Laurent COCHET.

Mais une rencontre de bonne humeur… dans un bel appartement dont
le bon goût de la décoration répond à la verve truculente de son
occupant.


« FERNANDEL était nous »

Le grand Fernand :une ancienne étape parmi d’autres, une grande
rencontre aussi dans un rôle. Il a jalonné son intéressante
carrière d’un souvenir impérissable à ses côtés.
D’ailleurs les grands, il connaît : son succès un peu estompé
auprès des jeunes
restera cette imitation du grand Charles (« qui vous savez »). Ce
rôle de diffusion planétaire pour régenter l’ « auto circulation
 ».. a fait rire tous ceux qui sont montés dans une voiture.

Dans la même veine, il a joué au théâtre avec Louis Seigner ,
Marina Vlady, Jean Claude Brialy ; bien d’autres pièces aussi.
Henri Tisot a une adoration pour Molière , dont il déclame
volontiers les vers dans la conversation. .. un jour aussi avec
Fabrice Luchini dont il fut le professeur.

« Je les aurai »

Pour un certain physique, il a été importuné à l’école…et plus.
D’où un certain sentiment d’injustice associé, précise-t-il.

Mais « rien n’est fini » dit-il . Le jeune homme « monte » à
Paris pour prouver à tous qu’il est quelqu’un. Au théâtre il sera
protégé ; pour lui commence l’entrée dans la vie et le respect
des autres. Sous les applaudissements bien sûr car il peut « 
dire les choses comme il les parle »… Pour preuve, il me récite
une scène ; un tel talent ne souffre pas la réplique : il est
irréfutable et justifié pleinement.

Tout cela engendrera force rôles, disques, films, téléfilms et
livres.

Sa « trace » n’est pas assez connue. Pensant être desservi par un
certain physique, il explique dans un langage vert avec une voix
surpuissante : « les gens me prennent pour un con » - du moins
le croit-il .


« Si tu vois ma mère »

Henri Tisot est profondément croyant et a aussi un sens aigu de
la famille. La disparition de sa mère ne fut pas supportable.
Meurtri, il guette des signes de sa présence depuis l’au-delà.
Croyant singulier, il entretient des rapports avec Dieu d’une
veine particulière et s’insurge et vitupère contre lui, dans des
rapports passionnés, n’admettant pas
le blocus de la puissance supérieure.« Il faut avoir des
couilles » pour attaquer Dieu éructe-t-il.
Rebelle croyant, il pose aussi le problème essentiel :
précisément celui de la coexistence improbable de la divinité et
de l’iniquité.

Classique : les contradictions se font jour, les discussions
tempétueuses aussi. Ce caractère fulgurant est bien obligé de
compter avec le Mystère ; avec l’absence de la mère comme centre
de gravité.

On peut avoir l’impression que cette croyance procède d’une
empreinte d’éducation ; elle peut aussi être qualifiée de « 
viscérale’ . Et c’est sans doute de cela que vient cette sorte de
combat (filial) avec la divinité. Mais toujours de l’ironie,
de l’autodérision, de la gaîté comme un bouclier de modus vivendi.

Sans parler d’une protection particulière vécue presque au
quotidien : la présence singulière et immatérielle d’Ouriel son
ange gardien dont il ressent fortement la présence.

Le Nouveau Testament

En fait Jésus excuse tout : son statut de victime volontaire l’a
bouleversé . Cette incarnation permet à Henri TISOT de
supporter les blessures du monde tolérées par un Dieu le Père
que par moments, il juge pervers.
D’autre part Il confirme aussi la Résurrection, à sa manière. Il
l’interprète singulièrement et la compare au déroulement d’un
film à l’envers.

Cette foi n’est pas ici celle du charbonnier, – ou alors dans
les tréfonds - elle est une interprétation réfléchie et
subjective de la charge de l’homme, de la colère devant la
cruauté de la vie !
( je dirais : Dieu comme résolution de l’absurde….)

Un homme singulier : jovial, coléreux, meurtri. Il se bat par les
mots avec une énergie farouche sans se réfugier dans le confort
de la réussite matérielle.

Le Paradis ? ; quand je comparaîtrai dit-il, j’aimerais que Dieu
me dise :

« Ah te voilà toi … »