Qui était donc Edith Stein ?

Qui était donc Edith Stein ?

Edith Stein née le 12 octobre 1891, Jour du Yom Kippour à Breslau (chef-lieu de la province de Silésie, Royaume de Prusse, Empire allemand : actuelle Wrocław en Pologne) fût gazée le 9 août 1942 à Auschwitz).

C’était une juive, philosophe allemande, disciple d’Husserl, devenue catholique et théologienne. Elle a été déclaré bienheureuse, sainte et co-patronne de l’Europe par le pape Jean-Paul II qui dit d’elle :
"une fille d’Israël, qui pendant les persécutions des nazis est demeurée unie avec foi et amour au Seigneur Crucifié, Jésus Christ, telle une catholique, et à son peuple telle une juive".

Edith Stein est dernière d’une famille juive nombreuse de 7 enfants (Sur 11 enfants, 4 sont morts en bas âge), orpheline de père à deux ans. Son père, commerçant en bois, mourut quand Édith n’avait pas encore trois ans. Sa mère, femme très religieuse, active et volontaire, personne vraiment admirable, restée seule, devait vaquer aux soins de sa famille et diriger sa grande entreprise ; cependant elle ne réussit pas à maintenir chez ses enfants une foi vivante. Adolescente, Édith perdit sa pratique juive, même si elle continue d’accompagner sa mère à la synagogue[1] : "En pleine conscience et dans un choix libre je cessai de prier". La petite fille devient femme, elle retrouve un grand appétit de savoir et après avoir quitté le collège volontairement, elle se remet avec brio aux études.

Elle fût éduquée dans une famille juive. Comme elle est la dernière de sa famille, c’est à elle que revient, d’après la tradition juive (libérale), de poser les questions liturgiques lors des fêtes juives, questions qui donnent lieu à des explications plus complètes par le célébrant.

Elle entama de brillantes études à l’université de Breslau, qu’elle poursuit à Göttingen, à partir de 1913, auprès d’Edmund Husserl, fondateur de la phénoménologie. Elle devient ainsi sa disciple. Elle rencontre aussi le philosophe Max Scheler.

Alors qu’éclatait la première guerre mondiale, elle écrivit : "Quand la guerre sera finie, si je vis encore, je pourrai à nouveau penser à mes occupations personnelles".[2] Pour l’immédiat, elle voulait servir et aider de son mieux. Elle fréquenta un cours d’infirmière et travailla dans un hôpital militaire autrichien. Pour elle ce furent des temps difficiles. Elle soigna les malades du service des maladies infectieuses, travailla en salle opératoire, vit mourir des hommes dans la fleur de l’âge. Suite à la parenthèse de la Première Guerre mondiale et à la fermeture de l’hôpital, elle décide de suivre Husserl à Fribourg-en-Brisgau, où elle est l’une des premières femmes à y obtenir sa thèse "summa cum laudae" en 1917, dont le titre était : Sur le problème de l’empathie, qu’elle définit ainsi : "C’est une expérience ’sui generis’, l’expérience de l’état de conscience d’autrui en général…l’expérience qu’un moi en général a d’un autre moi semblable à celui-ci". Elle prend alors un point de vue différent du philosophe Théodor Lipps.

Elle deviendra ensuite l’assistante de Husserl, pour lequel elle synthétisera les tomes 2 et 3 des "Idées directrices pour une phénoménologie et une philosophie phénoménologique pures". Elle rédigera aussi à partir des notes de Husserl l’ouvrage de ce dernier, "Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps", ouvrage qui sera édité par Martin Heidegger en 1928 sans mentionner correctement la contribution d’Edith Stein. Sa recherche philosophique porte essentiellement sur la personne humaine, les relations interpersonnelles, les communautés d’appartenance (État, peuple, groupe ethnique, religieux etc.). Elle insiste sur le sens des valeurs, la liberté, le refus du totalitarisme.

Le 11 octobre 2006, le Pape Benoît XVI a béni une grande statue de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein) placée dans la partie extérieure de l’abside de la Basilique Saint Pierre du Vatican dans une niche entre les patrons de l’Europe